Issu d’une famille toscane dont les ancêtres s’étaient installés en Provence au XVe siècle, Pisani de La Gaude est d’abord avocat à la cour des comptes du parlement d’Aix — y suivant les traces de son père — avant d’embrasser la carrière ecclésiastique, sous l’influence de son oncle, Reboul Lambert, évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux (un diocèse de la Drôme fusionné avec celui de Valence en 1801). Il est ordonné prêtre en 1773[1] et, pendant quelque temps, bien que prêtre, poursuit son travail à la cour des comptes. Quelques années plus tard, son oncle le choisit comme vicaire général de son diocèse.
Évêque pré-revolutionnaire
En 1783, Pisani est nommé évêque de Vence et reçoit l’ordination épiscopale le [2]. Il est chassé de son siège en 1791 par les révolutionnaires. Il passe alors une dizaine d’années en exil à Nice et en Italie : Nice (1791-1792), Rome (1792-1794), Venise (1794-1797), Pesaro (1797-1798), à nouveau Venise (1798-1801) et Rome (1801-1802). Dans la réorganisation des diocèses qui suit le concordat de 1801, le diocèse de Vence est supprimé et Pisani doit donner sa démission. Il rentre en France en 1802, et, en 1803, il se trouve à Paris à la recherche d'un nouveau siège épiscopal.
Évêque à Namur
À la suite de la démission de l’évêque de NamurClaude de Bexon en , le siège de la ville mosane est vacant. Le diocèse passe par une crise, un schisme local a éloigné de l’Église les « Stévenistes » (disciples de l’ancien vicaire général Corneille Stevens). Le pape Pie VII cherche un ancien évêque, homme d’expérience pour reprendre en mains le diocèse de Namur. Pisani de la Gaude est son choix. Nommé le par le Premier consulBonaparte, confirmé par le pape le , Pisani prend possession de son diocèse le de la même année[3].
Comme évêque, il est très actif dans la reconstruction et réorganisation de la vie pastorale du diocèse. De nouvelles paroisses sont créées. Pour parer au grave manque de prêtres il ouvre en 1807, avec sept élèves, un petit séminaire à Namur, transféré en 1819 à Floreffe avec l'accord du groupe de chanoines prémontrés qui sont revenus habiter les locaux de leur abbaye[Note 1].
Pour l’éducation, il fait appel à des congrégations religieuses. Il invite entre autres Julie Billiart à s’installer à Namur et donne en 1809 son approbation canonique à la nouvelle congrégation des Sœurs de Notre-Dame. Avec ses soutiens et encouragements, la congrégation se développe rapidement à partir de son « quartier général » namurois.
D'or à l'arbre arraché de sinople, au chef d'azur chargé de trois étoiles d'or ; au canton des baron évêques brochant.[6]
Bibliographie
Il n'existe à ce jour aucune monographie sur Pisani de la Gaude. Néanmoins plusieurs livres et articles de revue en ont parlé. Citons : Nicolas-Joseph Aigret, Histoire de l'église et du chapitre de Saint-Aubain, Namur, 1881, p. 533-543 ; Dictionnaire biographique namurois, notice Pisani de la Gaude, Namur, 1999, p. 198-199.
N.-J. Aigret, Histoire de l'église et du chapitre de Saint-Aubain à Namur, Namur, Imprimerie de Veuve F.-J. Douxfils, , 663 p. (lire en ligne).
↑Même si le petit séminaire devra fermer en 1825, à cause de tracasseries hollandaises, il rouvrira ses portes plus tard dans la même abbaye qui deviendra propriété du diocèse de Namur à la mort du dernier chanoine prémontré
↑Source: Mention des bienfaiteurs de la cathédrale gravé sur plaque de marbre sur les piliers du chœur de la Cathédrale
↑Jean Tulard, Napoléon et la noblesse d'Empire : avec la liste des membres de la noblesse impériale, 1808-1815, Paris, Tallandier, , 361 p. (ISBN2-235-02302-9), p. 270
↑Vicomte Albert Révérend (1844-1911), Armorial du Premier Empire : titres, majorats et armoiries concédés par Napoléon Ier, t. 4, Paris, Au bureau de L'Annuaire de la noblesse, (lire en ligne), p. 58