En 1802 Stevens rejette le concordat signé l’année précédente entre le pape Pie VII et Napoléon, estimant que trop de pouvoir religieux est ainsi accordé à l’empereur. Il y est encore plus opposé lorsque celui-ci y ajoute unilatéralement - et malgré les protestations de Pie VII - des articles organiques qui concrétisent en fait une mainmise complète du pouvoir civil sur les institutions religieuses.
Pamphlétaire redoutable, Stevens est influent et actif dans son opposition: un groupe de prêtres belges relativement important, quoique minoritaire, le suit. Il se trouve ainsi à la tête des Stévenistes, qui passent à la clandestinité. Traqué durant dix ans il échappe toujours aux milices de Fouché (qui avait mis sa tête à prix).
Naissance du 'Stévenisme'
Après la chute de Napoléon en 1814, Corneille Stevens se réconcilie avec le nouvel évêque de Namur, Joseph Pisani de la Gaude, au grand dam de ses partisans. En fait, s'il est virulent lorsqu'il critique la servilité des évêques vis-à-vis du pouvoir civil, Stevens n'a jamais cherché à rompre avec l'Église. La rupture a lieu après son départ. Un successeur est élu à la tête des stévenistes, qui restent opposés à l’accord existant entre Église et État. Ils critiquent durement la subordination et rejettent l’autorité des évêques assermentés au pouvoir civil. Ils forment la Petite Église apostolique, apparentée à celles de Vendée, Bretagne et ailleurs.
Corneille Stevens meurt à Wavre le .
Bibliographie
Édouard de Moreau: Histoire de l'Église en Belgique, des origines aux débuts du XXe siècle, Bruxelles, 1948
J. Soilles: Corneille Stevens, vicaire général de Namur (1747-1828), Gembloux, 1957
Émile Torfs, Le stévenisme dans le sud-ouest du Brabant, Cercle Archéologique d'Enghien, 1955
(nl) Jos De Smedt: In het spoor van pastoor Winnepenninckx. Tweehonderd jaar stevenisme in het Pajottenland (1802-2002), Gooik, 2002