Joseph Jacquier-Châtrier (italianisé en Giuseppe Jacquier Chatrier), né le à Bonneville et mort le , est un avocat et homme politique savoyard, à l'origine de la création de la « Zone franche » lors de l'Annexion de la Savoie à la France, en 1860.
Biographie
Famille
Joseph est fils de Joseph Jacquier-Bastian (1782-1844), avocat, trésorier de la province du Faucigny et syndic de Bonneville, et de Françoise-Prospère Bastian (1789-1863), épousée en 1809. Il hérita par sa mère des propriétés des Bastian à Peillonnex. Il épousa en 1843, Stéphanie, fille de François-Auguste Châtrier (1775-?), l’un des plus riches contribuables de Chêne en 1822 avec 150 000 livres de fortune, issu d’une lignée de notaires et châtelains de la paroisse de Saint-Jean-de-Tholome.
Carrière
Il est syndic pour la ville de Bonneville ainsi que conseiller provincial. Il est élu député libéral du collège de Bonneville pour la Savoie au Parlement de Turin de 1849 à 1857, où il est spécialiste des questions économiques et douanières. Il succède à son parent François-Marie Bastian devenu député pour Taninges. Il est d'ailleurs l'auteur d'un traité sur le commerce entre le Piémont et la Suisse en 1851. Il traduit par ailleurs le Code de procédure sarde de 1855, en français.
À la suite de la modification des Statuts, il édite une feuille : l'Indépendant du Faucigny[1] (1848).
Outre ses activités politiques, Joseph est un grand propriétaire foncier avec plus de quarante fermes et surtout le château de Villy (Contamine-sur-Arve)[2].
Joseph Jacquier-Châtrier lance l'idée d’étendre la zone franche de 1816, prévue par le traité de Turin, au Chablais, au Faucigny et à la partie nord du Genevois, lors d'une séance au Parlement de Turin, en 1850[3]. Cependant la conjoncture tant économique que la guerre de Crimée font avorter le projet.
Avec les débats sur l'avenir du duché en 1859, la progression du parti favorable à une division de la Savoie et à l'union de la partie Nord à la Suisse, le député de Bonneville avec le soutien du député de Saint-Julien-en-GenevoisHippolyte Pissard, relance le projet d'extension de la zone franche[4]. Celui-ci reçoit rapidement le soutien des annexionnistes qui voient le maintien de l'unité de la Savoie, conciliant le rattachement à la France ainsi que les liens économiques avec le canton de Genève. Le projet se concrétise lors du plébiscite avec l'édition d'un bulletin pour les territoires visés : « Oui et Zone ».
Notes et références
↑Yves Tyles, L'Histoire en Savoie : « La presse en Savoie », Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, (ISSN0046-7510), p. 6.
↑Christian Regat et François Aubert, Châteaux de Haute-Savoie : Chablais, Faucigny, Genevois, Cabèdita, , 193 p. (ISBN978-2-88295-117-5), p. 56.