Le général Joseph J. Totten, né à New Haven dans le Connecticut, est le fils de Peter Gilbert Totten et de Grace Mansfield. Il fut l'un des trois seuls cadets diplômés de l'Académie militaire de West Point de la classe 1805 le 10e dans son histoire. Il fut promu au grade de Second Lieutenant au sein du Corps des ingénieurs le .
Joseph Totten réintégra le corps des ingénieurs en et participa à la construction des forts Clinton et Williams destinés à défendre le port de New York.
De 1825 à 1838, à Newport, GJ Totten supervisa la construction du fort Adams, le plus important projet de construction menée par l'armée des États-Unis d'Amérique au XIXe après celui de Fort Monroe, en Virginie — chantier mené par Simon Bernard. Afin de leur enseigner les techniques les plus avancées du génie militaire, J. Totten employa comme assistants de jeunes diplômés de West Point tels que Pierre G.T. de Beauregard, John G. Barnard, George W. Cullum et Alexander D. Bache(en) qui se distinguèrent tous lors de la guerre de Sécession. Il conduit plusieurs expériences avec divers mortiers durant la construction dont il tira un article intitulé « Brèves observations sur les mortiers communs, hydrauliques et bétons » (Brief Observations on Common Mortars, Hydraulic Mortars and Concretes)[2],[3].
En 1833, J. Totten fit l'acquisition de la plus imposante maison de Newport de l'époque, sur Thames Street, celle de Francis Malbone dans laquelle il vécut jusqu'à son départ de la ville.
Joseph Totten fut nommé chef des ingénieurs de l'armée des États-Unis d'Amérique en 1838 et conserva ce poste pendant 25 ans, jusqu'à sa mort en 1864 ; ce qui constitue un record. À ce poste, il fut impliqué intimement dans tous les aspects des activités du Corps depuis la fortification à l'agrandissement des ports. À partir de 1844, J. Totten fut ainsi impliqué dans la construction du Fort Montgomery situé au nord de New York sur le lac Champlain.
Durant cette période, il inventa une embrasure en acier renforcé procurant une meilleure protection aux artilleurs des pièces d'artillerie de forteresse. Connus comme les « volets de Totten » (Totten shutters), les portes battantes étaient installées sur les ouvertures entre le mortier et la façade de brique. Conçues pour se balancer librement, les volets d'acier étant ouverts par les gaz expulsés par le canon et se refermant immédiatement après, protégeant les servants des tirs. Il fut installé à partir de 1857 sur plusieurs installations fortifiées comme les forts Montgomery, Delaware(en), Wool(en) et Jefferson[4].
L'une des plus importantes œuvres de Totten fut la conception et la construction du phare de Minot's Ledge à Cohasset, dans le Massachusetts. Les tentatives précédentes pour construire un phare sur la petite corniche rocheuse avaient échoué mais Totten conçut un plan selon lequel le phare serait fixé par son propre poids sur la corniche, le rendant capable de résister aux pires conditions météorologiques.
Ayant longtemps servi avec le rang de colonel, il reçut le Brevet de Brigadier General en 1847 et fut promu définitivement dans le grade le . Il fut promu Major General breveté la veille de sa mort, survenue à Washington, D.C. le des suites d'une pneumonie. Il est enterré au cimetière du Congrès.
Homonymes
Plusieurs localités ou infrastructures ont été nommées d'après le nom du général Totten.
Afin d'assurer la défense de Washington, un fort portant le nom de Totten y fut construit. Quelques terrassements subsistent dans le Fort Totten Park(en) situé dans le quartier du même nom. Une station de métro éponyme y est en fonctionnement.
Un fort protégeant le port de New York a été nommé en 1898 en hommage au général Totten.
Robert E. Lee, arpentant la Biscayne Bay à Miami en 1850 au profit du Corps des ingénieurs, lui rendit hommage en nommant une île de Caesars Creek, Totten Key.
Le quartier new-yorkais de Tottenville, sur Staten Island, a été nommé d'après un aïeul du général, un des trois « Captain Tottens » qui supportèrent la cause loyaliste durant la guerre d'indépendance américaine.