Joseph Fratrel commence par étudier le droit à Besançon puis est nommé avocat au parlement du duché de Lorraine le 20 juin 1759. Par ailleurs, il avait été initié à l'art de peindre des miniatures dans sa jeunesse, ayant développé un goût prononcé pour l'art. Venu à Paris, il avait fréquenté l'atelier de Pierre Antoine Baudouin, considéré à cette époque comme un maître du genre, et puisa son inspiration dans Raphaël et Nicolas Poussin[1]. En proie au bégaiement, il finit par renoncer à sa carrière d'avocat[2].
Fratrel est ensuite nommé par le duc Stanislas peintre à la cour de Lorraine, rattaché au château de Lunéville. Après la mort du souverain en 1766, Fratel est appelé à Mannheim par Charles-Théodore de Bavière, comte-palatin du Rhin, qui venait de fonder une académie de dessin et de sculpture. Fratrel y est nommé professeur[2].
Désormais établi à Mannheim, Fratrel travaille à un nouveau procédé de peinture à la cire ; en 1770, il publie un ouvrage explicitant cette technique en associant le nom de son inventeur, le baron Charles de Taubenheim[3]. Il reçoit par ailleurs une formation en gravure sous la direction d'Egid Verhelst le Jeune (1733-1804), produit des eaux-fortes et s'essaye à la manière noire, non sans succès. L'une de ses pièces maîtresses reste L'Apothéose le l'électeur Charles-Théodore (1777)[4]. Vers 1776, Fratrel a exécuté entre autres le portrait de l'historien d'art Lambert Krahe, fondateur d'une école qui deviendra l'académie des beaux-arts de Düsseldorf, où il a également enseigné[5].
Une rue de Mannheim porte aujourd'hui son nom.
Son fils, Joseph II Fratrel (dit « le jeune »), devient peintre et lithographe[2].
Allégorie de l'Astronomie, cire et huile sur toile, 1780, Mannheim, Reiss-Engelhorn-Museen.
Apothéose de Charles-Théodore (Apotheose des Kurfürsten Karl Theodor) ou Les arts et les Sciences honorant leur protecteur Charles-Théodore, eau-forte, second état, New York, MET[7].
Die trauernde Cornelia, cire et huile sur toile, 1781, Munich, Alte Pinakothek.
↑« Fratrel (Joseph) », in: H. Beraldi et R. Portalis, Les graveurs du Dix-huitième siècle, D. Morgand & Fatout, 1881-1882, tome II, pp. 217-218.
↑ ab et cDictionnaire de biographie française, publié sous la direction de M. Prévot, Roman d'Amat, H. Tribout de Morambert, Paris, Letouzey (lettres A-H parues de 1928 à 1989), tome XIV, pp. 1128-1129 — reproduit sur Art lorrain.
↑Joseph Fratrel, La Cire alliée avec l’huile, ou la peinture à l’huile-cire trouvée à Manheim par M. Charles Baron de Taubenheim, Académie Électorale, Manheim, 1770 — en ligne, Université de Düsseldorf.
↑(en) German Printmaking in the Age of Goethe, Londres, British Museum, 1994, pp. 75-76.