Après avoir commencé sa carrière dans l'armée en 1983, il commande les forces armées libanaises entre 2017 et 2025. Il remporte l'élection présidentielle le , avec une majorité de 99 voix sur 128 au sein du Parlement, après plus de deux ans de vacance de la présidence.
Biographie
Jeunesse et études
Joseph Khalil Aoun est né le à Sin el-Fil, dans la banlieue de Beyrouth, dans le district du Metn. Il est le fils de Hoda Ibrahim Makhlouta et de Khalil Aoun[1]. Il termine ses études secondaires au Collège des Frères Mont La Salle. Sa famille est originaire de la ville d'Al-Aaishiyah, au sud du Liban.
Joseph Aoun est marié à Nehmat Nehmeh. Ils ont deux enfants, Khalil et Nour. Il parle couramment l'arabe, le français et l'anglais[5].
Il n'a pas de lien de parenté avec son prédécesseur, Michel Aoun.
Carrière militaire
Débuts dans l'armée
Joseph Aoun rejoint les forces armées libanaises en 1983. Il suit une formation à l'étranger, notamment aux États-Unis et en Syrie. Il est également formé à la lutte contre le terrorisme aux États-Unis en 2008 et au Liban en 2013. Il est à la tête de la 9e brigade d'infanterie de l'armée depuis 2015.
En 1990, lors de la guerre du Liban, Joseph Aoun sert comme lieutenant sous le commandement du chef du régiment des commandos Bassam Gergi à la caserne d'Adma. Au cours de la bataille d'Adma lors de la guerre d'élimination, Gergi est tué et Aoun prend alors la tête du régiment[6],[7].
Commandant des forces armées libanaises
Joseph Aoun monte en grade et son importance augmente en 2015 lorsqu'il est nommé commandant de la 9e brigade, déployée à la frontière avec Israël[8].
Le , le gouvernement libanais le nomme commandant en chef des Forces armées libanaises, en remplacement de Jean Kahwaji. Il mène des combats contre l'avancée de l'État islamique (EI) dans l'est du Liban, où des centaines de militants du Front al-Nosra et de l'EI sont retranchés, dans des zones arides à la frontière avec la Syrie[3]. Le , il commande l'opération Jroud Dawn, une offensive visant à expulser les combattants islamistes de leurs bastions, qui est un succès[9].
À la suite des manifestations au Liban et face à l'impasse à propos de la formation du gouvernement, le général Aoun prononce le un discours sur la situation locale et régionale. Il met l'accent sur la crise économique et son impact sur l'état-major et s'adresse à la classe politique : « Où allons-nous ? Qu'attendez-vous ? Que comptez-vous faire ? Nous avons averti plus d'une fois du danger de la situation ». Son discours devient viral sur les réseaux sociaux[10].
Le , la Chambre des députés vote la prolongation du mandat de Joseph Aoun à la tête de l'armée pour un an, proposition qui est principalement soutenue par l'opposition libanaise, dont le mouvement Amal et le Parti socialiste progressiste[11]. Durant cette période, il dirige l'armée libanaise lors de l'invasion israélienne du Liban, à partir de 2024. Le , le Parlement vote la prolongation de son mandat une deuxième fois[12].
Élection présidentielle en 2025
La candidature éventuelle de Joseph Aoun est évoquée pour la première fois par le dirigeant du parti et milice Forces libanaises, Samir Geagea, en . Celui-ci déclare qu'il ferait un bon successeur à Michel Aoun[13]. Le Qatar déclare soutenir sa candidature lors d'une visite de responsables qataris, s'engageant notamment à soutenir l'armée avec une aide financière et militaire. Les États-Unis annoncent également apporter leur soutien[14]. Un groupe de cinq pays est formé par l'envoyé de Doha, comprenant les États-Unis, la France, l'Arabie saoudite et l'Égypte, afin de tenir des pourparlers visant à résoudre le problème de la vacance présidentielle au Liban. La plupart des pays apportent aussi leur soutien à l'élection de Joseph Aoun[15].
Joseph Aoun prête serment devant la Chambre des députés et est investi président de la République libanaise le , jour de son élection, succédant indirectement à Michel Aoun après plus de deux ans de vacance de la fonction[18]. Il déclare dans son discours d'investiture vouloir s'employer « à consacrer le droit de l’État [libanais] à avoir le monopole des armes » et qu’il respecterait la trêve établie fin novembre (entre Israël et le Hezbollah)[19].
Grand maître des ordres honorifiques libanaises en sa qualité de président de la République, il est également récipiendaire des décorations suivantes :
Sami Rihana, Histoire de l’Armée libanaise contemporaine, t. 2 : Les Troupes spéciales du Levant et l’Armée de l’indépendance – 1926 / 1946, (lire en ligne).
Joseph Hokayem, L'armée libanaise pendant la guerre: un instrument du pouvoir du président de la République (1975-1985), Lulu.com, , 135 p. (ISBN978-1291036602)
A 17 ans, Fouad Hassoun est victime d'un terrible attentat au Liban, au cours duquel il perd la vue. Pour ce jeune homme brillant, fierté de sa famille et promis au plus bel avenir, c'est le noir complet, le désespoir, la colère.