Joseph Antoine Boisset naît le 7 octobre 1748 à Montélimar[1]. Il est le fils de Joseph Boisset, conseiller du roi et receveur des tailles, et de son épouse, Rose Valérian. Son frère cadet est le général Joseph-Valérian de Boisset.
Sous l’Ancien Régime, Joseph Antoine Boisset exerçait la profession d’avocat à Montélimar (Drôme). En 1790, il devient administrateur de ce district. En 1792, il est élu député de la Convention par le département de la Drôme. Lors du procès de Louis XVI en janvier 1793, il vote la mort du roi.
En mission à Marseille, dans l’Hérault et le Gard, en Saône-et-Loire, dans l’Ain. Il fut un représentant en mission plutôt modéré. Certaines sociétés populaires de Montpellier et d’Agde lui sont hostiles, il écrit au Comité de sûreté générale le : « Les intrigants d’Agde, de Cette (Sète) et de Montpellier doivent me dénoncer, je vous préviens… Les déclarations des malheureux habitants des campagnes, qui ont été pillés et taxés par la horde des scélérats qui veut régner, font mouvoir les passions ».
Terroriste modéré, il fut accusé par les Jacobins de Nîmes d’avoir commis des exactions, entre autres, d’avoir malmené le maire qu’il avait destitué, un partisan zélé de Jean-Paul Marat. La Convention lui intime l’ordre de rentrer à Paris.
Après le 9 thermidoran II (), il est envoyé en mission à Lyon où il apporta son soutien dans la chasse aux terroristes, puis dans l’Ain où il fit libérer les nobles, les prêtres réfractaires et les parents d’émigrés emprisonnés par les « terroristes ».
En avril 1795, on le retrouve en mission dans l’Ain, l’Isère et le Rhône, dans ces départements il pourchasse les terroristes : « Il ne faut pas qu’un seul des scélérats qui ont opprimé leurs concitoyens, qu’un seul suppôt de la tyrannie conserve les moyens de nuire ». En tout cas Joseph Antoine Boisset sut intelligemment s’adapter à la réaction thermidorienne.
À son retour à Paris, le vent politique ayant tourné de la droite vers la gauche, il se mit à attaquer les royalistes.
De retour dans son pays natal, il vécut de sa modeste situation d’inspecteur des poids et mesures et finit sa vie comme conseiller de préfecture du département de l'Ardèche. Il meurt le 15 septembre 1813 à Montboucher, près de Montélimar[2].
Justin Brun-Durand, Dictionnaire biographique et biblio-iconographique de la Drôme : contenant des notices sur toutes les personnes de ce département qui se sont fait remarquer par leurs actions ou leurs travaux, avec l'indication de leurs ouvrages et de leurs portraits, t. I : A à G, Grenoble, Librairie dauphinoise, 1900, 413 p. (lire en ligne), p. 118-119.
Références
↑Archives Municipales de Montélimar, registres paroissiaux de la collégiale Sainte-Croix, 1748, f° 11 : Joseph Antoine Boisset, fils de M. Me Joseph Boisset, conseiller du Roy, receveur des tailles en l'élection de Montélimard et de Dame Rose de Valérian, mariés, est né et a été baptisé le septième octobre mil sept cent quarante huit. Son parrain, M. Antoine de Valérian, son oncle maternel, sa marraine Dlle Marie Debaux, son ayeule paternelle, veuve de M. Me Joseph Boisset, conseiller du Roy, receveur des tailles en ladite élection, représentée par Dlle Marie Boisset, épouse de Sieur Barthélémy Faujas, sa tante paternelle. Présents, M. Me Jacques Geofre, conseiller du Roy, receveur des tailles de ladite élection et Sieur Pierre Debaux son grand-oncle paternel, signés avec Moy. Signé : Boisset, Valérian Duclaux, Debaux, Marie Boisset, Geofre, Duclaux, chanoine vicaire.
↑Acte de décès de Joseph Antoine Boisset, Registre d'état-civil de la commune de Montboucher-sur-Jabron (1813-1822), cote 5 Mi 89/R8, Archives départementales de la Drôme, 182 p. (lire en ligne), p. 132