Joseph-Ernest Van Roey était le fils aîné de Stanislas Van Roey (-) et d'Anna Maria Bartholomeus. Il avait deux sœurs : Monique et Stéphanie - cette dernière devant plus tard devenir moniale du Saint-Sépulcre à Turnhout. Il passa son enfance à la ferme de Schranshoeve[1] à Vorselaar, et fut élève au Collège de Herentals, au petit et au grand séminaire de Malines puis étudia la théologie à l'université catholique de Louvain.
Après son ordination sacerdotale le , il enseigna la théologie morale - et la dogmatique à l'université de Louvain. En , il devint vicaire général du diocèse. En cette qualité il fut chargé en d'organiser le quatrième concile provincial de Malines. Il participa aux conversations œcuméniques de Malines (de à ) organisées par son prédécesseur le cardinal Mercier, en tant qu'expert théologique au sein de la délégation catholique.
Créé cardinal par Pie XI lors du consistoire du avec le titre de cardinal-prêtre de Sainte-Marie d'Aracœli, il joua un rôle important dans la vie publique belge dans les années qui précédèrent la guerre. En , lors de l'élection partielle à Bruxelles provoquée par Léon Degrelle, son appui vigoureux en faveur du candidat des partis traditionnels, Paul van Zeeland, joua un rôle déterminant dans l'effondrement du parti rexiste. Son ministère, qui dura plus de 35 ans, vit se dérouler le second conflit mondial.
Dans ses écrits et ses activités très variées il prit soin du développement de l'enseignement catholique et des organisations de jeunesse, et prit un soin particulier de la construction d'églises et de la formation du clergé. En , il put inaugurer la basilique de Koekelberg, dont il suivait de près l'avancement des travaux. Pour assurer le soutien financier de la construction d'églises il fonda en l'œuvre Domus Dei (« maison de Dieu » en latin). En , à l'occasion des obsèques du lieutenant-général Bernheim il se prononça contre l'incinération[2].
Ministère épiscopal
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il soutint énergiquement la résistance de la population belge contre les occupants et protesta entre autres vigoureusement contre l'envoi forcé de travailleurs en Allemagne.
En , il plaida dans une de ses dernières lettres pastorales en faveur d'une solution juste dans le problème de la répression.
Il souhaitait ardemment un parti catholique fort et suivit de près la querelle scolaire au cours des années .
Son intérêt pour les missions fut stimulé par son voyage au Congo en . La création du Collège pour l'Amérique latine à Louvain en , sa volonté d'envoyer sur ce continent des prêtres de l'archidiocèse et son soutien à la fondation de l'université Lovanium à Léopoldville, en , témoignent de son souci d'évangélisation.
Les heurts de la question royale, les affrontements de la guerre scolaire et la décolonisation congolaise, furent autant d'occasions marquées par les prises de position du cardinal Van Roey qui occupait une place importante dans la vie socio-politique de la Belgique d'après-guerre. Il est l'image type d'un prélat de l'Église catholique préconciliaire.
↑« Frères bien aimés, On nous a demandé de vous communiquer une nouvelle importante : Sa Majesté le roi Léopold III a contracté mariage avec mademoiselle Mary Lilian Baels. La personne choisie est une compatriote qui appartient à une famille très honorable de la Flandre occidentale, elle est la fille de monsieur Hendrik Baels, ancien ministre. C'est le 11 septembre dernier que nous avons eu l'honneur et le plaisir de bénir devant Dieu le mariage royal en présence des parents, dans la chapelle du château de Laeken. Les formalités civiles ont eu lieu dans le même château. On nous a demandé de préciser que ce mariage est une affaire entièrement privée, qui n'intéresse que la vie familiale du roi et qui n'aura aucun effet en droit public. Par un acte authentique l'épouse du roi renonce au titre et au rang de reine – condition qu'elle avait mise elle-même à son mariage – elle portera le titre de princesse de Réthy. Par le même acte le roi précise que la descendance éventuelle de ce mariage n'entrera pas en ligne de succession pour la couronne. Prions, frères bien aimés, pour la préservation et le bonheur de notre roi, afin qu'il puisse, à l'heure fixée par la Divine Providence, reprendre en main le sort de la patrie et l'administrer avec sagesse. J.E. + card. Van Roey ».