Issu d'une famille d'industriels d'origine écossaise ayant fait fortune dans la métallurgie en Australie (Nouvelle-Galles du Sud), John Peter Russell accomplit une formation d'ingénieur en Angleterre. Cédant à sa passion pour la peinture, il s'inscrit à la Slade School of Fine Art de Londres en 1881 puis se fixe à Paris en 1884. Il devient élève à l'Atelier Cormon où il se lie d'amitié avec Vincent van Gogh. Il y rencontre également Eugène Boch. L'atelier de Russell est à Montmartre, villa des arts[1] à Paris. Il rencontre Marianna Mattiocco, une jeune Italienne venue de Cassino avec ses frères, qui devient sa compagne et la mère de deux de ses enfants avant qu'il ne l'épouse.
Lors d'un séjour à Belle-Île-en-Mer, il fait la connaissance de Claude Monet en . Cette rencontre influe sur son art. Épris de l'île, le peintre australien fait construire sa maison devant l'anse de Goulphar, à Bangor. Le couple y vit de 1888 à 1908, entouré de ses nombreux enfants et accueillant amis et artistes. Parmi ceux-ci, Auguste Rodin réalise plusieurs bustes de Marianna Russell. Le jeune Henri Matisse est initié aux tons purs par Russell. Son ami le peintre australien John Longstaff(en) réalise en 1889 des portraits de son épouse et des femmes de Belle-Île-en-Mer.
La peinture de Russell se rattache au néo-impressionnisme. S'étant constitué une palette aux couleurs franches, il est un adepte du plein air. Ses sujets favoris sont les marines, mais c'est aussi un remarquable portraitiste. Assez riche pour ne pas avoir à vendre ses toiles, il n'expose qu'exceptionnellement. Son projet d'apporter à l'Australie sa collection de tableaux qu'il avait constituée des meilleurs artistes contemporains ne se concrétise pas.
Après la mort de son épouse, il quitte la Bretagne, voyage en Europe et se remarie en 1913 avec la cantatrice américaine Caroline De Witt Merrill. Il retourne en Australie en 1920 où il meurt le . Les musées australiens possèdent un grand nombre de ses tableaux. Mais la collection publique la plus importante de ses œuvres se trouve à Paris au musée d'Orsay grâce au legs effectué par Jeanne, la fille du peintre. Cet ensemble de 19 tableaux[2] est déposée au musée des beaux-arts de Morlaix depuis 1997, grâce à l'action menée par l'Association John et Marianna Russell. Le Portrait de Van Gogh par Russell (1886) est exposé au Van Gogh Museum d'Amsterdam.
(en) Elizabeth Salter, The lost impressionist, Angus & Robertson, Royaume-Uni, 1976.
Claude-Guy Onfray, Russell ou la lumière en héritage, Paris, Le livre d'histoire, 1995.
(en) Ann Galbally, A remarkable friendship, Australie, Miegunyah Press, 2008.
Catalogues
(en) Donald Finley, J.P. Russell Australian Impressionist, Londres, Daniel Wildenstein, 1965.
(en) Ann Galbally, The Art of John Peter Russell, Australie, Sunbooks, 1977.
Patrick Jourdan, Jean-Claude Lesage, Claude-Guy Onfray, Hilary Spurling, John Peter Russell, un impressionniste australien, Morlaix, Musée des Jacobins, 1997.
(en) Ann Galbally, Ursula Prunster, Albie Thoms, Paula Dredge, Belle-Île, Monet, Russell & Matisse in Brittany, Art Gallery of New South Wales, 2001.
Cyrielle Durox, Béatrice Riou, Claude-Guy Oonfray, Impressionnisme et postimpressionnisme dans les collections du Musée de Morlaix, Éditions du musée de Morlaix, 2014.
Collectif, sous la direction de Wayne Tunnicliffe, John Russell, Australia's french impressionist, Art Gallery of New South Wales, Sydney, 2018.
Périodiques
La Lettre de l'Association John et Marianna Russell, 1988 à 2019.
(Bibliographie nationale française 38888130-02-05014)