John Dee Loudermilk Jr. (né le à Durham, Caroline du Nord, et mort le à Christiana, Tennessee) est un chanteur, guitariste et auteur-compositeur américain. Bien qu'il ait sa propre carrière d'enregistrement dans les années 1950 et 1960, il est principalement connu comme auteur-compositeur.
Loudermilk naît à Durham, en Caroline du Nord, fils de Pauline et John D. Loudermilk Sr., un charpentier analphabète[1],[2]. La famille de John D. Jr. est membre d'une fanfare de l'Armée du salut[3]. Il est également influencé par les chants religieux de l'Église chrétienne. Ses cousins Ira et Charlie Loudermilk sont connus professionnellement sous le nom de The Louvin Brothers[3]. Loudermilk est diplômé du Campbell College (aujourd'hui Campbell University), un collège privé de Buies Creek appartenant à la Convention baptiste de Caroline du Nord.
Jeune garçon, Loudermilk apprend la guitare et, lorsqu'il est encore adolescent, écrit un poème qu'il met en musique, A Rose and a Baby Ruth. Les propriétaires de la chaîne de télévision locale WTVD, où il travaille comme graphiste, l'autorisent à jouer la chanson à l'antenne, ce qui permet au musicien country George Hamilton IV(en) de l'enregistrer en 1956. Elle passe 20 semaines dans le palmarès pop du magazine Billboard, atteignant le no 6[4].
Loudermilk enregistre certaines de ses propres chansons - dont Sittin' in the Balcony(en), qui a atteint la 38e place des charts pop en 1957 - sous le nom de Johnny Dee, pour le label Colonial Records(en) basé en Caroline du Nord.
La carrière de Loudermilk est lancée après qu'Eddie Cochran ait eut son succès avec sa reprise de Sittin' in the Balcony[5].
En 1958, Loudermilk signe chez Columbia Records et enregistre cinq singles sans succès jusqu'en 1959, dont la version originale de Tobacco Road[6]. En 1961, il signe avec RCA Victor, où il compte plusieurs tubes :
Language of Love en 1961 (no 32 US et Top 20 britannique)
Thou Shalt Not Steal en 1962 (no 73 US)
Callin' Doctor Casey en 1962 (no 83 US)
Road Hog en 1962 (no 65 US)
C'est en tant qu'auteur-compositeur que Loudermilk fait sa renommée. En 1963, il écrit un autre hit pour George Hamilton IV, Abilene(en). Travaillant depuis Nashville, la capitale de la musique country, Loudermilk devient l'un des auteurs-compositeurs les plus productifs des années 1960 et 1970, écrivant des succès de musique country et pop pour les Everly Brothers, Johnny Tillotson, Chet Atkins, les Nashville Teens, Paul Revere & les Raiders, Johnny Cash, Marianne Faithfull, Stonewall Jackson(en), Kris Jensen(en), Sue Thompson(en) et bien d'autres. Sa chanson The Pale Faced Indian (plus tard connue sous le nom de Indian Reservation) est un tube dans les années 1970 ; et Tobacco Road est un succès dans les années 1960 et 1970 pour, entre autres, les Nashville Teens, Blues Magoos, Eric Burdon & War et David Lee Roth. Plusieurs chanteurs enregistrent aussi Midnight Bus ; Loudermilk juge que la meilleure interprétation est celle de Betty McQuade(en) à Melbourne, en Australie[7].
Une anecdote célèbre à propos de l'une des chansons de Loudermilk raconte que, lorsqu'il est invité dans l'émission de radio Viva! Nash Vegas au sujet des origines de la chanson Indian Reservation, il invente une histoire selon laquelle il aurait écrit la chanson après que sa voiture ait été bloquée par la neige pendant un blizzard et qu'il aurait été secouru par les Indiens Cherokees[11]. En farceur autoproclamé[1], il raconte l'histoire d'un chef Cherokee appelé « Bloody Bear Tooth » qui lui aurait demandé d'écrire une chanson sur le sort de son peuple et sur la « piste des larmes », allant même jusqu'à prétendre qu'il aurait plus tard reçu « la première médaille de la Nation Cherokee », non pas pour avoir écrit la chanson, mais pour son « sang » ; inventant en outre que ses « arrière-arrière-grands-parents, Homer et Matilda Loudermilk », figuraient sur la liste Dawes[11]. Si cette histoire était vraie, il serait citoyen de la Nation Cherokee, ce qui n'est pas le cas[11].
Malgré le titre de la chanson, ni le groupe oriental des Indiens Cherokees, ni le groupe Keetoowah uni des Indiens Cherokees, ni les communautés Nation Cherokee d'Oklahoma (les seules tribus Cherokee reconnues par le gouvernement fédéral) ne sont connues sous le nom de « reservations ».
Road Hog — une version portugaise intitulée O Calhambeque sortie en 1963 par Roberto Carlos est un très gros tube au Brésil ; adaptée en français par Joe Dassin sous le titre Bip bip en 1964.
Sad Movies (Make Me Cry) — un succès pour Sue Thompson en 1961, repris par Boney M. ; il existe une version française, Quand le film est triste, par Sylvie Vartan, et une version portugaise, Filme Triste, sortie en 1962 par le groupe brésilien Trio Esperança.
Torture — un succès britannique pour Kris Jensen(en), également enregistrée par Petula Clark en français et en allemand sous le titre Cœur blessé et en italien sous le titre Pagherai.
↑ a et b(en) Matt Schudel, « John D. Loudermilk, Nashville songwriter of ‘Tobacco Road,’ dies at 82 », The Washington Post, (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) William Grimes, « John D. Loudermilk, Who Wrote ‘Tobacco Road’ and ‘Indian Reservation,’ Dies at 82 », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Juli Thanki, « Songwriter John D. Loudermilk dead at 82 », The Tennessean, (lire en ligne, consulté le ).