Pendant vingt ans, il se consacra à l'élaboration d'un système par lequel le texte serait exprimé par des intervalles spécifiques, des harmonies et des rythmes. Cette méthode s'apparente à la pratique du genre du madrigalitalien de cette époque. Ban appela son système, en latin, musica flexamina ou, en néerlandais, zielroerende zang : le chant qui touche à l'âme.
À ce sujet, Ban correspondit avec Mersenne et Huygens, qui servit d'intermédiaire. En 1640, Mersenne persuada Ban d'appliquer ses convictions et procédés musicaux sur les paroles d'un air de cour (Me veux tu voir mourir) qu'il lui envoya, afin de comparer la composition de Ban avec une composition d'un Français sur le même texte. Le compositeur français s'avéra être le très estimé Anthoine Boësset, et son air de cour avait déjà été écrit bien avant le concours de composition. Évidemment, les Français considérèrent la composition de Boësset comme meilleure que celle de Ban avec ces sons inattendus, après quoi Ban se sentit insulté. Il écrivit alors à Huygens que les Français avaient été impolis. Descartes se mêla à la discussion par la lettre à Ban où il expliqua qu'en matière de musique, ce ne sont pas les lois qui comptent, mais le goût et la convention (R. Rasch, 2007).
Par opposition à la terminologie scientifique que Simon Stevin a apportée à la langue néerlandaise, les nouveaux mots que Ban employa dans son bref traité sur le chant, Kort Sangh-Bericht, ont eu peu d'écho. Dans sa publication Zangh-Bloemzel, Ban énumère toute la liste (voir le site Web de la Stichting Huygens-Fokker). Il inventa des mots tels que meeklank pour consonance et vierling pour quarte.
(nl) 1643 - Kort Sangh-Bericht (traité théorique de la musique).
(la) composition à deux voix, reproduite sur une gravure de Dirck Matham représentant une nature morte du type vanité, texte d'Ovide : « omnia sunt hominum tenui pendentia filo et subito casu quae cvaluere ruunt. »
(fr) air de courMe veux tu voir mourir, 1641 (composé à l'occasion d'un concours avec Anthoine Boësset et sur les mêmes paroles que celles de l'air de cour de ce dernier).
(nl) RASCH, Rudolf. Driehonderd brieven over muziek van, aan en rond Constantijn Huygens, 300 lettres de Huygens, collectées, présentées et traduites par Rudolf Rasch, Hilversum, Éd. Verloren, deux volumes, 2007, 1270 p.
Spaerens Vreuchden-Bron, Haarlem – City of Music in the Golden Age, Barocco Locco, ensemble dirigé par Fritz Heller, ACD HD 031-2, 2008 (Omnia sunt hominum, Me veux tu voir mourir)
Louis Peter Grijp a reconstruit quelques madrigaux transmis de façon incomplète et une pièce instrumentale de Joan Albert Ban, exécutes sur les disques compacts suivants :