Il est notamment l'auteur d'une série de peintures qu'il appelle les Compositions cosmogoniques.
Biographie
Jiří Hejna naît en 1921 à Prague dans la famille d'un menuisier au sein de laquelle un frère aîné Vaclav (né en 1914)[1] sera également artiste peintre. Entre 1932 et 1941, il fait ses études secondaires au lycée Jan Neruda à Prague, où il est remarqué pour ses dessins satiriques et ses caricatures de professeurs. De 1941 à 1945, il étudie l'art décoratif à l´École d'art Baťa(cs) de Zlín, créée par l´industriel Jan Antonín Baťa(cs), instruction artistique qu'il prolonge à l'Académie des beaux-arts de Prague en 1945 où il a pour maître Max Švabinský[2], puis dans l'atelier de Jean Souverbie et à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris de 1946 à 1947.
En 1946, il participe à l'exposition des jeunes artistiques tchécoslovaques Art tchécoslovaque à la galerie la Boétie à Paris et adhère au groupe des artistes de Umělecká beseda de Prague, et à l'Union des artistes tchécoslovaques. En 1948, au moment du coup d'état communiste à Prague, il reste bloqué en Tchécoslovaquie et se trouve confronté, comme d'autres membres de sa génération, au choix entre sa liberté d'expression et les tendances du réalisme socialiste, alors incontournable. En 1949, tout en essayent de pouvoir survivre dans les structures officielles et d'exposer ses œuvres, officieusement il peint ses premières toiles abstraites, appelées, par lui-même, les Compositions cosmogoniques. Elles ne seront jamais exposées avant 1964, date où il quitte Prague clandestinement avec son épouse Zoé et son frère aîné Vaclav pour vivre à Paris.
En 1989, sauf quelques rares exceptions, il cesse pratiquement de peindre.Il voyage à travers le monde et vit dans son atelier parisien. En 2004, malade et déprimé par la mort de son épouse Zoé, il prépare son exposition, la première dans son pays natal depuis son émigration quarante années plus tôt, Rétrospective de l'Univers à Olomouc et à Vysoké Mýto[4], mais il ne participe pas aux vernissages. Il n'entreprend son unique retour en République tchèque depuis 1964 qu´en 2005.
1938 : La Jeune Culture, Galerie Mánes, Prague ; Salons d'art de Zlín ; époque des collages surréalistes (cycle Grains de sable).
1946 : Art tchécoslovaque, galerie la Boétie, Paris, Bruxelles, Liège, Anvers.
1947 : exposition personnelle, L'Homme et la ville, galerie Topič, Prague, sous le pseudonyme Jiří H. Vojta ; Salon de moins de trente ans, Paris ; époque du réalisme magique.
1948 : Salon de mai, Paris ; Dessins satiriques de Jiří Hejna, théâtre Divadlo satiry, Prague ; Salon de Zlín ; création de peintures murales, musée de l'Agriculture (Prague).
1950 : expositions du Groupe UB, palais Wallenstein, Prague, galerie Československý spisovatel, Prague.
1955 : il devient membre du groupe Hollar à Prague et participe à ses expositions à la galerie Hollar et à l'étranger jusqu'en 1964, date de son émigration en France.
1956 : exposition personnelle, 136 dessins et gravures, galerie de la bibliothèque de Beroun (Tchécoslovaquie).
1957 : Nouvel art graphique, galerie Hollar, Prague ; expositions personnelles, J. H., 93 peintures et dessins, galerie du musée de Prostějov ; Monts des géants (47 tableaux), galerie du musée, château de Jilemnice.
1958 : Jiří Hejna, galerie des jeunes, Prague ; Faces de ville, musée de la ville de Prague ; La ville vue par les artistes contemporains, galerie Špála, Prague ; Les jeunes artistes tchécoslovaques, Maison de l'art, Brno.
1959 : Le Groupe Hollar. Dessins de voyages, galerie Hollar, Prague.
1960 : Nouvel art graphique, galerie Hollar, Prague.
1961 Jiří Hejna : gravures et dessins, galerie Hollar, Prague.
1979 : L'Invisible dans la médaille, musée de la Monnaie, Paris ; L'Amérique aux indépendants, Grand Palais, Paris.
1981 : galerie Sofitel, Paris.
1988 : galerie Atlante, Paris ; galerie Salammbo, Genève.
: Rétrospective de l´univers, premières rétrospectives dans son pays natal à Olomouc, galerie Patro, et à Vysoké Mýto[4].
juin- : Vesmír je jako pták ohnivák, Maison des chevaliers, Litomyšl[5].
octobre- : L'Énergie de l'infini, galerie Kroupa, Prague[6].
2016 : Hommage à Jiří Hejna, Nadace uměleckých sbírek, Prague.
juin- : Pour la Tchécoslovaquie. Centième anniversaire de la création du Conseil national des Pays tchèques, Centre culturel tchèque, Paris[7].
Réception critique
« Il a évolué d'une figuration qui pouvait évoquer Albert Marquet à l'abstraction, avec des œuvres lyriques, proches du tachisme, sans toutefois abandonner ses représentations de paysages urbains dans la série Faces de ville. Ses tableaux abstraits, en particulier le vaste cycle des Compositions cosmogoniques, où dominent les faisceaux de couleurs (lignes horizontales et verticales), se réfèrent à l'univers, à l'espace interstellaire. » - Dictionnaire Bénézit[1]
↑Annuaire des peintres, sculpteurs, experts et galeries de France, Patrick Bertrand éditeur d'art, 1995, p. 412.
↑ a et bRétrospective de l’Univers / Retrospektiva vesmíru. Městská galerie Vysoké Mýto, 11. 6. - 11. 9. 2004, commissaires Pavel Chalupa et Miroslav Kroupa.