Tout comme Marie-Louise Loubet qui l'a précédée au palais de l'Élysée, Jeanne Fallières a une bonne éducation mais n'est pas très au fait des usages de la vie mondaine qu'offre le poste de son époux. Économe, elle se fait remarquer par sa cupidité. En effet, elle revend les fruits que lui envoie le jardin du Luxembourg et tient à organiser les dîners de gala le jeudi, pour qu'à minuit, les catholiques invités ne touchent plus aux aliments à base de viande (en vertu du fait que les catholiques ne mangent que du poisson le vendredi)[4].
Après une agression dont réchappe son mari est mise en place une sorte de service d'ordre chargé de sa protection. Elle aussi placée sous ce régime, Jeanne Fallières vitupère : « Quand j’étends mon linge dans le jardin de l’Élysée, vous n’allez tout de même pas mettre deux policiers pour m’accompagner ? »[5]. Soucieuse de l'image que renvoie son époux auprès des Français, elle confie à un journaliste : « Pour les caricatures publiées dans la presse sur mon époux, vous ne pouvez pas faire quelque chose ? »[5] ; lequel la rassure sur la popularité qu'a son mari en province.
Elle n'est pas heureuse à Paris et préfère son lieu de villégiature au domaine de Loupillon à Villeneuve-de-Mézin, dans le Sud-Ouest de la France[4].