Jean Éthier-Blais, de son vrai nom Jean-Guy Éthier Blais[2], né le à Sturgeon Falls, maintenant dans la municipalité de Nipissing Ouest en Ontario au Canada et mort le à Montréal (Québec)[3],[4], est un écrivain, critique littéraire, diplomate et professeur de littérature française et québécoise. Il est considéré l’un des grands écrivains de la littérature franco-ontarienne et québécoise avec une œuvre importante comprenant romans, essais et recueils de poésie[3].
Il est le grand père de l'artiste peintre-collagiste Adèle Blais.
Thématique et esthétique
Pour Jean-Éthier Blais, l’appartenance à son peuple est déterminante dans sa littérature :
« Il me paraît que ce n’est qu’à partir du moment où un écrivain canadien cherche à capter ce qu’il y a en lui de plus personnel, et donc de plus canadien-français qu’il peut accéder à l’universel -- Jean-Éthier Blais, Signets II[9] »
Ses essais autobiographiques Fragments d’une enfance (1989) et Le seuil des vingt ans (1992), de même que son roman Les pays étrangers rappellent la vie franco-ontarienne, sous les yeux d’un enfant dans les années 1930 à Sturgeon Falls, puis au Collège du Sacré-Cœur de Sudbury dans les années 1940[10]. Le roman Les pays étrangers (1982) traduit la complexité de la transition de la francophonie canadienne et des rapports entre les Franco-Ontariens et le Québec en cette période intense de la question nationale. D’une part, ce roman, qui se situe dans sa première partie dans la région québécoise des Laurentides mais dont les lieux et les personnages sont calqués de Sudbury, « est mal reçu dans certains milieux franco-ontariens parce qu’il laisse au lecteur du Nouvel-Ontario la nette impression d’avoir été dépouillé de son histoire. » Or, ce déplacement géographique est nécessaire puisque la deuxième partie du roman se déroule à Montréal, une métropole maintenant québécoise « qui ne reconnait plus certaines de ses villes : Sudbury et Saint-Boniface (Manitoba) qui étaient jadis une partie intégrante du Canada-Français et qui sont devenues des villes hors-Québec. Elles ne font plus partie de l’enjeu politique et sont donc évacuées du champ littéraire. »[10] Le roman se situe au Québec dans les années 1980, traduit le dilemme des Québécois face à la maîtrise de leur destin. Or, l'ambiance en est canadienne-française d'une époque révolue, trahissant le décalage de la trajectoire personnelle passée de Blais, qui, à l'ancrage national québécois et bien qu'il soit nationaliste, ne peut opposer que sa propre étrangeté, un auteur franco-ontarien devant rentrer en lui-même pour accéder à l'universel, faute d'ancrage collectif[11].
Critique littéraire
Dans ses Signets, publiés en trois volumes en 1967 et en 1973, Jean Éthier-Blais regroupe une série d'articles qu'il a rédigés pour Le Devoir. Le premier volume porte sur l'écriture et de grands auteurs français. Le second volume explore la littérature canadienne-française, notamment sur les thèmes de l'utilisation et de la survie de la langue française, de la ville, de l'hiver, de l'histoire, entre autres dans les œuvres de Lionel Groulx, André Laurendeau, Louis Fréchette et les membres de l'École littéraire de Montréal. Le troisième volume traite de la littérature québécoise avec des écrivains comme Robert Choquette et Gatien Lapointe[12].
Œuvres
1946 - « Vie religieuse » in Histoire de Sturgeon-Falls, Sudbury, Société d'histoire du Nouvel-Ontario, no 12, p. 16-23.
↑DÉOF, « Signets. Par Jean Éthier-Blais, 3 volumes. », dans Gaëtan Gervais et Jean-Pierre Pichette (dir.), Dictionnaire des écrits de l'Ontario français : 1613-1993, Ottawa, Presses de l'Université d'Ottawa, , p. 801.
Gaston Tremblay, « Celui qui venait du vaccum : De l’impossibilité d’être un autre », dans Gaston Tremblay, L’écho de nos voix, Sudbury, Prise de parole, , p. 33-52.