Il y a eu beaucoup de littérature contradictoire écrite sur lui, principalement au XIXe siècle. Cela a causé confusion quant à savoir s'il était le fils illégitime de Charles V ou pas, issu d'une liaison amoureuse très publique que le dauphin avait avec sa mère Biette (il porte les armoiries de sa famille en public), connue pour s'être produite après 1360, contrairement à ce que certaines autres sources affirment, quand Charles s'est éloigné de sa femme pendant un certain temps après le retour de son père de captivité quand il est relevé des responsabilités du gouvernement, et avant son retour et sa mort en Angleterre en 1364, quand Charles reprend le contrôle du gouvernement.
C'est connu avant son retour et son dernier voyage en Angleterre que le roiJean anoblit le secrétaire royal de confiance Gérard de Montagu par lettres données à Amiens en décembre1363, pour oindre le nouveau couple loin de la dangereuse ville de Paris (la Grande Jacquerie se déroula quelques années avant) qui élèvera le fils à naître Jean[2],[3]. En effet, le dauphin Charles n'avait eu que deux filles mortes en bas âge avec sa femme, avant de la quitter pour Biette en 1360, et n'avait pas encore de fils et héritier légitime. Il est ainsi retourné à sa femme.
Carrière
Un certain nombre d'années plus tard, quand Jean de Montagu atteint l'âge adulte, le roiCharles V prend le jeune homme comme secrétaire, puis comme conseiller, et lui enseigne les façons du gouvernement avant sa mort en 1380. Jean devient un ami très intime et conseiller du jeune Charles VI. Nommé grand trésorier de France de Charles VI en 1388, puis chambellan vers 1397 et enfin grand maître de France le .
De 1404 à 1408, pendant 4 ans, Jean de Montagu consacre une grande partie de sa fortune à édifier son château à Marcoussis, considéré comme l’une des plus belles réussites architecturales du règne du roi Charles VI. En remerciement du recouvrement de la raison par Charles VI, après la tragique affaire de la forêt du Mans, il fait construire le monastère des Célestins, et reconstruire le chœur de l’église de Marcoussis. Il édifie le château de Villeconin.
Exécution
Après l'assassinat du duc d'Orléans, Jean de Montagu fut le dernier obstacle majeur pour son rival le duc de Bourgogne à prendre la régence, et les fonds du roi comme son père en avait le contrôle[5]. Jean de Montagu ignore les conseils de ses conseillers et reste à Paris pour négocier de bonne foi avec le duc de Bourgogne et sa faction. C'est alors, au cours d'une des crises de folie du roi Charles, que le duc se mit en marche.
Le , sur l’ordre de Jean sans Peur, il est arrêté par le prévôt de ParisPierre des Essarts et emprisonné au Châtelet où il est torturé[6]. Après un procès sommaire, il est décapité aux Halles de Paris le avant que son corps soit pendu au gibet de Montfaucon. Le cadavre reste exposé au public, avant d'être retiré en 1411[7]. Trois ans plus tard, son fils Charles ayant obtenu la réhabilitation de sa mémoire, celui-ci lui fait construire un somptueux tombeau dans l’église du monastère des Célestins de Marcoussis.
Ses trois filles ont donc épousé des grands seigneurs alliés à la cause orléaniste : le comte Jean VI de Roucy et de Braine, le vicomte de Châteaudun-Craon, et le vicomte de Melun.
Fabien Roucole, Prélats et hommes de guerre dans la France du XVe siècle, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, coll. « Le temps de l'histoire », , 307 p. (ISBN979-10-320-0255-1, présentation en ligne, lire en ligne).