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Jean Rameau voit le jour en Chalosse, dans une famille de petits propriétaires paysans au milieu du XIXe siècle. Il apprécie très tôt « le magistral orchestre de la nature »gasconne et ceux, tels Guillaume du Bartas, Ansèlme ou Jean-Louis de Fromentières, qui en ont chanté avant lui « les symphonies en foin majeur ». À Bordeaux, puis à Paris, ce « fils spirituel de Victor Hugo » (tel qu’il s’intitule lui-même) s’exerce à la littérature panthéiste. Il compose ainsi plus de 60 romans et 5 000 contes inspirés le plus souvent par son pays natal et qui, jusque vers les années 1920, obtiennent un réel succès.
Après la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle son fils unique trouve la mort, il revient chez lui et aménage, tel un Rostand de Chalosse, sa ferme du Pourtaou en regard de l’Adour, « thébaïde rustique juchée sur le haut plateau de Cauneille », note René Violaines. « Que d’amour et de labeur ne représente ce Pourtaou pour l’édification duquel, durant plus de vingt ans, il devait, maniant tour à tour la truelle, le ciseau, le pinceau et le plantoir, se faire architecte, sculpteur, peintre et jardinier, laissant, dans une cavalcade forcenée, la bride sur le cou à tous ses dons nombreux et divers. » Laissons René Violaines poursuivre l’extraordinaire visite : dans le vaste hall d’entrée, « les murailles étaient tapissées de tableaux de maîtres : une Charité du Corrège, une Sainte Famille de Raphaël, une scène de genre de Fragonard, vingt autres. Des coffres de mariage basques, un lit clos breton formaient, sous le plafond aux solives peintes, une cour somptueuse à la cheminée monumentale. Au centre, une table ovale longue de 5 m, supportait une collection de précieuses antiquités. »
Dans le Salon des Poètes, Rameau mit à profit ses observations d’Arnaga, puisque, « sur des colonnes, entre des baies à plein cintre dispensant la lumière, il avait érigé les bustes de Cervantès, Dante, Hugo, Shakespeare » selon un dispositif identique à celui des jardins camboards. L’entrée de la librairie aux 10 000 volumes était défendue « par une porte cloisonnée, versicolore comme une enluminure ancienne : la porte des Empereurs. […] Au milieu d’une salle imposante, éclairée par vingt ouvertures, dont neuf dédiées aux Muses, se dressait, porté par de rouges piliers, un fronton triangulaire où la fantaisie du poète avait sculpté un amusant modelage en relief… Ce fronton constituait la porte de la Gloire. Celle-ci, entre l’Arc de Triomphe et le Panthéon, était symbolisée par une femme nue, distribuant des couronnes vers lesquelles se tendaient des mains vides, brandissant tous les attributs qu’honore le monde. » À proximité du Pourtaou, Jean Rameau avait aménagé sur un coteau voisin une construction à colonnes, la gloriette, coiffée d’une coupole et de la lyre du poète : le tombeau où repose le poète depuis 1942.
Jean Rameau était également passionné de photographie. Il photographiait sa famille, ses amis, ses visiteurs et ses domestiques mais aussi les paysans et les paysages de sa campagne des Landes jusqu'aux Pyrénées. Conscient de sa propre photogénie, il se mettait en scène lui-même arborant un élégant béret blanc. Il avait aménagé dans sa maison un laboratoire et faisait ses tirages lui-même[1].