Guérin lui-même mentionne dans son livre de raison qu'il a réalisé, en 1791, le portrait de Georgiana, duchesse du Devonshire, amie de la reine Marie-Antoinette. Cette dernière, dont il fait également le portrait, protègera toujours le jeune artiste. Il peint encore Louis XVI et dessine le portrait de plusieurs députés du tiers-état (1785). Ceux-ci sont gravés quelque temps plus tard par Franz Gabriel Fiesinger.
On retrouve Jean-Urbain Guérin, alors membre de la section des Filles Saint-Thomas de la Garde nationale, devant les Tuileries protégeant à son tour la famille royale contre les sans-culottes lors de la journée du 20 juin 1792. Suspect sous la Terreur, il quitte Paris et s'engage dans l'armée de Desaix avant de trouver refuge en Alsace[4]. Il ne revient qu'en 1798.
Au cours de sa carrière, il réalise le portraits de plusieurs généraux de la République dont celui, maintes fois recopié, de Kléber, son ami d'enfance et de Bonaparte. Il laissera aussi un portrait de Mozart[5].
Jean-Urbain Guérin reste, avec Jean-Baptiste Isabey et Jacques Augustin, un des miniaturistes les plus réputés de son temps. Une anecdote rend compte de l'estime que lui portait le peintre David: « David professait pour ce beau talent une estime particulière. Sur le point de marier une de ses filles, il voulut devoir le portrait de la jeune fiancée au pinceau de Jean Guérin. Celui-ci, justement fier de ce choix, consentit volontiers, mais à condition que le peintre des Sabines poserait lui-même le modèle. Nous n'avons pas besoin de dire que cet ouvrage fut un des meilleurs de l'habile miniaturiste. »[6].
↑Florian Siffer, Jean-Urbain Guérin et Obernai, un artiste et ses racines, Obernai, Société Société d'histoire et d'archéologie, Dambach, Barr, Obernai, , 9 p., pp 117-126
↑Annales de la Société libre des Beaux-Arts (article de M. Desains) cité par Frédéric Reiset in Notice des dessins, cartons, pastels, miniatures et émaux exposés dans les salles du musée impérial du Louvre, 1869, p. 324.
Jules Renouvier, Histoire de l'art pendant la Révolution considéré principalement dans les estampes, Paris, Librairie Renouard, 1863.
Leo R. Schidlof, La Miniature en Europe, aux XVIe, XVIIe et XIXe siècles, Graz, 1964, p. 330-331.
Pierrette Jean-Richard, Inventaire des miniatures sur ivoire conservées au cabinet des dessins, musée du Louvre et musée d'Orsay, Paris, 1994, p. 154-164.
L'Âge d'or du petit portrait, [catalogue d'exposition], Bordeaux, Genève, Paris, 1995, p. 52.
Portraits des maisons royales et impériales de France et d'Europe : les miniatures du musée Condé à Chantilly, Somogy éditions d'art, 2007.
Nathalie Lemoine-Bouchard, « Jean Urbain Guérin », in Les peintres en miniature, 1650-1850, Les éditions de l'amateur, 2008, 560 p. (ISBN978-2859174682)