Jean-Pierre Hyacinthe Calloc'h né le à Groix et tombé au champ d'honneur le [1] est un poète breton de langue bretonne, et plus précisément en vannetais.
Biographie
L'unique œuvre littéraire qui montre Jean-Pierre Calloc'h comme un des plus grands auteurs bretons est un recueil posthume de poèmes souvent mystiques, Ar en deulin (« À genoux », War an daoulin en KLT) publié par son ami Pierre Mocaer en 1921. Ce recueil comprend le célèbre poème Me zo ganet e kreiz ar mor (« Je suis né au milieu de la mer »).
Dans ces poèmes composés en grande partie au front, il exprime sa profonde foi chrétienne, l'amour de sa langue et ses sentiments politiques teintés d'autonomisme.
Fils d'un marin pêcheur (mort en ), qu'il mentionne, ainsi que sa mère, dans le poème autobiographique Me zo ganet e kreiz ar mor (« Je suis né au milieu de la mer »), il désire d'abord devenir prêtre et entre au petit séminaire de Sainte-Anne-d'Auray en 1900, puis au grand séminaire de Vannes en octobre 1905. Il y a comme professeur l'abbé Jacques Le Maréchal, plus connu sous le pseudonyme de Blei Lann Vaus ou Bleiz Lannvau (1877-1948), prêtre et poète breton[2].
Il doit renoncer à sa vocation car ses deux sœurs et son frère cadet souffrent d'une maladie nerveuse. Or le droit canon interdisait alors la prêtrise à ceux dont un ascendant ou un proche est atteint d'une telle maladie. Il devient répétiteur dans différentes villes dont Paris. Prenant pour pseudonyme son nom de barde Bleimor (« loup de mer », également requin en breton), il collabore à divers journaux régionalistes et autonomistes, dont Le Pays breton.
Le , il écrit une Lettre à Achille Collin qui est à la base d'une grande pétition en 1919 en faveur du breton.
Jean-Pierre Hyacinthe Calloc'h est mort pour la France, « tué à l'ennemi[3] », son nom figure au Panthéon avec les 546 écrivains morts au champ d'honneur. Dans son manuscrit Prière du Guetteur, il précise : « Songez que nous serons tombés, non pas pour la Justice ou la Liberté dont la République Française s'est moquée tout autant que l'Empire Allemand, mais pour le rachat de notre terre et puis pour la beauté du monde. »
(br) Guerzenneu brehonek. Raglavar get J. Loth. Tonnieu, skedenneu ha notenneu. Molladen reihet aveit mat, En Oriant (Lorient), Dihunamb, 1935. — trois pièces ne figurant pas dans la première édition ont été introduites ici.
Bibliographie
Palaux, Léon, Un barde breton. Jean-Pierre Calloc'h - Bleimor. Sa vie et ses œuvres inédites, 1888-1917, Quimper, Libr. Le Goaziou, 1926, 320 p. (Gallica).
Le Bras, Gwenaël, Yann-Ber Kalloc'h, préface de Jorj Belz, Lorient, Dalc'homp Sonj, 1988, 53p..
La Littérature en langue bretonne des origines à nos jours, collectif, dir. Cédric Choplin et alii, Gourin, éd. Les Montagnes noires, 2024, p. 137-138, 140-143, 147, 192, 194-197 et passim.