Aîné de 18 enfants d'un maître chapelier, Jean-Pierre Béchaud nait le à Belfort, dans le département du Haut-Rhin, au no 11 de la Grande Rue. Enfant, Béchaud s'intéresse aux courtines et contrescarpes de la citadelle de Belfort. Soldat le au régiment de Dauphiné-infanterie (38e en 1791), caporal le , sergent le , il fait partie des corps d’Avignon, de Jalès et de Nîmes, sous les ordres du général de Ferrier, réunis pendant les années 1790 et 1791 pour combattre les rebelles du Comtat Venaissin et cesse son service par congé le . Sous-officier de la garde nationale d’Altkirch depuis le , il est élu commandant de la garde nationale soldée de la ville de Belfort le , il fait avec elle le service sur le Rhin. Passé le , en qualité de lieutenant adjudant-major au 2e bataillon de Belfort, il y devient capitaine de grenadiers le 1er septembre suivant, puis chef de bataillon le 24 vendémiaire an II.
Le 18 brumaire il accompagne Bonaparte à Saint-Cloud et le , il est muté de nouveau en Italie. Il obtient un congé en 1801 qui lui permet de faire un court séjour à Belfort, retrouvant ses frères et sœurs, aidant sa mère veuve qui a maintenu la chapellerie familiale. Rentré à l'armée d'Italie, et admis à jouir du traitement de réforme le 1er ventôse an IX, par suite de la réduction de la 10e demi-brigade de ligne à 2 bataillons, le ministre de la Guerre le charge le 2 thermidor an X (), d'organiser le 2e bataillon étranger formé à Crémone. Nommé au commandement de ce bataillon le 28 vendémiaire an XI, il le conduit à Saint-Domingue sous le général Leclerc. Trois de ses frères partent avec lui : Augustin, qui devient capitaine, Nicolas et Christophe, âgés de 18 et 15 ans (ces derniers périrent lors de l'expédition). Le bataillon est incorporé le 1er fructidor, dans la 7e demi-brigade de ligne.
Au service de l'Empire
L'Empereur le fait membre de la Légion d'honneur le 25 prairial an XII, alors qu'il sert encore à l'armée de Saint-Domingue. De retour en France, et placé dans son grade au 86e régiment de ligne le 4 vendémiaire an XII, il passe le 11 brumaire au 66e pour concourir à l'organisation de ce régiment, et est nommé major le 3e jour complémentaire. Appelé en Espagne en 1808, il devient colonel en second le , colonel en premier provisoire le , et baron de l'Empire le suivant. Grièvement blessé le à la bataille de la Côa, l'Empereur le nomme officier de la Légion d'honneur le . Il se signale lors du siège d'Almeida, puis le , à la bataille de Buçaco, où il reçoit une balle qui lui traverse la poitrine. Il est à Fuentes de Oñoro du 3 au .
Confirmé dans le commandement du 66e régiment de ligne le , il suit en 1812, les opérations de l'armée de Portugal, sous les ordres du général Souham, qui demande pour lui le grade de général de brigade dans les termes suivants : Cet « officier supérieur, d'un mérite rare et d'une bravoure à toute épreuve, s'est conduit avec la plus grande distinction le 25 octobre dernier au combat glorieux de Villamuriel ». Élevé à ce grade le , il passe au corps d'observation de Mayence le , retourne en Espagne en juillet, et reçoit une blessure grave le à la bataille de la Bidassoa. Attaché à l'armée des Pyrénées en 1814, il est tombé au champ d'honneur le à la bataille d'Orthez.
Vie familiale
Fils d'un maître chapelier, Jean-Pierre Béchaud est l'aîné de 18 enfants. Il a au moins quatre frères :
Trois l'accompagnèrent lors de l'expédition de Saint-Domingue : Augustin (qui devint capitaine), Nicolas et Christophe (ces deux derniers périrent lors de l'expédition) ;
Une plaque rappelle la mémoire du général Béchaud sur la façade de la mairie d'Orthez (Saint-Boès) ;
Son nom a été donnée à une caserne de Belfort, rue des Chapuis, démolie depuis ;
Dans un article, de la Société belfortaine d'émulation (bulletin de 1989), Antoine Béchaud apporte des renseignements sur le général Jean-Pierre Béchaud.
Parti : au 1, d'argent, à un orme(au), le tronc accolé d'une plante de houblon et d'une vigne, le tout de sinople; au 2, d'azur, au bananier d'or, fruité de gueules ; au franc-quartier des barons militaires de l'Empire.[2],[3],[4]
A. Lievyns, Jean Maurice Verdot et Pierre Bégat, Fastes de la Légion-d'honneur : Biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, Bureau de l'administration, (lire en ligne) ;