Il réalise des fictions dont Piste (1980) et Moco Fictions (2007), des documentaires dont Théâtre, École, Créativité (1982) et Looking For Beethoven (2012), des films expérimentaux[1] dont Paris Figure Simple (1986) et Nyc Nac Solo (1989)[2] et des vidéos dont Correspondance avec Jean-Luc Godard (1985) et Laos Noblabla (2011). Parallèlement, il développe des prototypes visuels dont le Switcher Video Band.
À partir de 1985, il montre un intérêt particulier pour les nouvelles technologies. Il rejoint l’association Ars Technica liée à la Cité des Sciences et de l'Industrie regroupant des philosophes, des artistes, des scientifiques tels que Piotr Kowalski, Jean-Marc Levy-Leblond, Claude Faure, Jean-Max Albert, Sara Holt, Piero Gilardi, autour des relations entre l’art et les nouvelles technologies. En 1989, Dominique Noguez le recommande à la 1re Biennale d'art contemporain de Barcelone. Il y déploie une installation vidéo à 12 moniteurs vidéo disposés en pyramide.
Dans les années 1990, il se compte parmi les précurseurs de la Télévision haute définition aux côtés de Jean-Christophe Averty, David Niles, Zbigniew Rybczyński, Jacques Barsac, Pierre Trividic ou encore Hervé Nisic. Il produit et réalise des programmes expérimentaux dont Dix-neuvième[3] pour Canal +. Pour mener à bien ses activités de recherche et développement en conception audiovisuelle, il crée en 1991 la société de production jcMCK.
En 1992, le Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou diffuse ses films expérimentaux et ses vidéos de recherche au Cinéma du Musée programmé par Jean-Michel Bouhours. Aux côtés de Catherine Desrosiers, Catherine Beuve-Mery et Maurice Séveno, il participe, pour le CICV de Belfort Montbéliard, à la conception d'une émission télévisée interactive. En , à la demande du laboratoire 35 mm Les 3 Lumières, Jean-Claude Mocik inaugure au Palace de Paris le Switcher Vidéo Band, un dispositif expérimental de captation vidéo.
En 1994, il quitte l’une des principales coopératives de cinéma expérimental à Paris, Light Cône[4], et prend la décision de diffuser ses films expérimentaux et ses vidéos de recherche exclusivement dans son atelier[5]. Recommandé par Olivier Bontemps et Christophe Valdejo, les 2 directeurs artistiques historiques de Gédéon et par la suite fondateurs de l’agence View, le photographe italien Oliviero Toscani lui propose en 1995 la direction du département Cinéma-Vidéo de Fabrica[6], le Centre de Recherche sur la Communication de Benetton, basé dans les environs de Venise. , Fabrice Michel et Alain Josseau[7] l'invitent à Toulouse pour concevoir et déployer une installation vidéo qui s'intitule Video Solo en référence à son film Nyc Nac Solo tourné en 1989 à New-York[8],[9]. L’Atelier de Recherche d’Arte diffuse ponctuellement ses films et vidéos[8].
Réalisateur TV, il collabore à de nombreux programmes diffusés sur diverses chaînes: Paristroïka, produit et diffusé par MCM, Tout Paris pour Paris Première, l’Atelier 256 pour France 3, Court Circuit[10] produit par MK2, diffusé par Arte et met au point des concepts de séries documentaires dont Le travail en questions[11], une collection de 10 × 52 min animée par Ariel Wizman et Francis von Litsenborgh[12] diffusée sur La Cinquième.
Depuis 2006, il est responsable pédagogique de la filière conception, écriture, réalisation au sein du Pôle Enseignement Recherche de l'INA[13]. En 2007, il conçoit, écrit et réalise Moco Fictions un essai cinématographique entièrement tourné à l'aide d'un robot de prise de vue. En 2013, il tourne à Vienne en Autriche Looking For Beethoven[14], un documentaire de création sur le Belcea Quartet pour Mezzo TV et pour une chaine musicale allemande Unitel Classica.
En , à la demande de Paul Ouazan, il contribue au projet Le marcheur[15] diffusé sur Arte Creative[16].
Recherches
Jean-Claude Mocik se définit très tôt comme réalisateur « rythmicien ».
En réalisation cinématographique, de manière générale, les plans et les séquences sont imposés par le scénario et sa narration. Le cinéma rythmicien ou métrique se veut indifférent au sujet et au récit qu’il traite[17]. Les images et les sons se voient détachés de toute production de sens dans la mesure où ils se trouvent exclusivement dédiés à une mise en rythme d’éléments visuels et sonores ; c’est-à-dire matière à la composition de durées, de cadences, de fréquences, de périodes et de cycles.
Du tournage au montage, toutes les ressources cinématographiques sollicitées sont considérées apriori source de rythme : axes et mouvements de caméra, échelles de plan, figures de montage, sont ainsi soumis à une contrainte — ou plutôt une précontrainte — qui par le truchement d'un système rythmique comme celui de la musique, métrique ou non, propose à l’écran, une composition spécifique et inhabituelle. Il s‘agit de recueillir des dynamiques visuelles par la mise au point ou la composition d'un dispositif de durée structuré, rythmé.
Un cadrage, ou un mouvement panoramique, défini généralement par le déplacement d’un personnage, est ici préétabli : peu importe que ce personnage entre ou sorte du champ[18].
Expérimentations
Son travail d'artiste rythmicien implique de déployer certaines de ses réalisations sur de très longues périodes, comme le tournage d’une prise de vue cinématographique une fois par jour depuis plus de 24 ans, Série circadienne[19]. Ou bien, de déclencher au moyen de 2 caméras vidéo une prise de vues tous les quinze jours à midi précise selon un parcours imposé par les portes de Paris, Midi pile[20].
Cette réalisation, entreprise en , se prolonge aujourd’hui.
À l’occasion des projections qui se tiennent une fois par mois dans son atelier, ses expérimentations sur le rythme l’amènent désormais à plonger dans son fonds personnel de films et vidéos, constitué au fil du temps, pour en extraire et composer des agencements visuels et sonores spécifiques à chaque séance. Il en résulte une sorte de palimpseste en permanente mutation qui pose la projection elle-même comme forme.
Filmographie
Films
Piste, 13 min, 16 mm optique, 1981
Orbite, 2 min, 16 mm muet, 1983
Malaxer, 4 min, 16 mm magnétique, 1983
Paillex-Bolard, 6 min, 16 mm muet, 1983
Ciné-spot, 6 min, 16 mm muet, 1983
44 rue Petits Plaisirs, 6 min, 16 mm magnétique, 1983
Lignes, 13 min, 16 mm magnétique, 1985
Paris Figure Simple, 66 min, 16 mm magnétique, 1986
Roma Amor, 6 min, 35 mm muet, 1986
Nyc Nac Solo, 60 min, 16 mm magnétique, 1989
33, 20 min, 16 mm magnétique,1991
Si Film Dada, 6 min, 16 mm muet,1991
34, les ciels, 1 min, 35 mm muet, 1992
Los Angelos, 13 min, 16 mm magnétique, 1992
Paris Solo version Sinistrée, 60 min, TV HD, 1995
Paris Solo version Dix sur Dix, 60 min, TV HD, 1997
Série circadienne — années 33 à 50, 16 et 35 mm, fichier numérique, 1991-2008
Série circadienne — années 51 à 57, 35 mm, 2008-2015
Vidéo
Répétitions, 20 min, 3/4 U-matic, 1983
Correspondance avec Jean-Luc Godard, 20 min, 3/4 U-matic, 1985