Lieutenant en août 1792 dans le 10e bataillon de volontaires du Jura (par amalgame des ans II et IV, 170e et 69e demi-brigades d'infanterie de ligne), il fit les campagnes de 1792 à l'an III à l'armée du Rhin, et se distingua notamment, le 22 vendémiaire an II, à la reprise des lignes de Wissembourg où, se détachant spontanément, il prit en flanc un régiment ennemi, le foudroya par un feu de mitraille, le mit en pleine déroute, et obtint le commandement provisoire de la compagnie de canonniers du bataillon.
Le 7 frimaire suivant, au combat de Brumpt, il arrêta, avec sa compagnie de canonniers, une colonne ennemie forte de 10 à 11 000 hommes, et défendit le passage du pont avec la plus grande opiniâtreté.
À cette époque, faisant partie de l'expédition dirigée contre la Syrie, il attaqua dans la nuit du 17 floréal avec deux compagnies de sa demi-brigade, un des retranchements de la place de Saint-Jean-d'Acre, l'enleva à la baïonnette, égorgeant la plus grande partie des Turcs : peu d'instants après, Jeanin fut atteint à la région maxillaire gauche, d'un biscaïen parti d'une des chaloupes canonnières anglaises dont le feu enfilait le retranchement.
Le 10 ventôse an X, admis comme capitaine dans les chasseurs à pied de la garde des consuls depuis Garde impériale, il fut nommé chef de bataillon le 10 pluviôse an XII et reçut au camp de Boulogne le 25 prairial suivant la croix d'officier de la Légion d'honneur.
En Espagne en 1808, il se distingua par une grande bravoure et fut nommé par l'Empereur commandeur de la Légion d'honneur le , puis général de brigade à la revue de Burgos le 19 du même mois ; mais cette dernière nomination n'ayant pas été expédiée, Jeanin continua de commander le 12e régiment en Espagne jusqu'au mois de , époque à laquelle il revint en France pour cause de santé, réclamant son grade qu'il obtint sur un rapport à l'Empereur.
Retourné en Espagne pendant les années 1809, 1810 et 1811, le général Jeanin se distingua dans différentes rencontres avec les guérillas et fut nommé baron de l'Empire le .
Rentré en France en disponibilité le , il fut appelé au commandement de la 14e brigade de la garde nationale le et envoyé dans les provinces illyriennes le . Au mois de juillet suivant, il commanda une brigade de la division Marcognet à l'armée d'Italie.
Dernières campagnes
Resté à la division Marcognet pendant les campagnes de 1814, le général Jeanin donna de nouvelles preuves de courage et servit sous les ordres du vice-roi jusqu'au mois d'avril de la même année. Nommé chevalier de Saint-Louis par ordonnance du suivant, et mis en non-activité le 1er septembre, le roi le nomma lieutenant-général le .
D'hermine, au lion couché d'or, soutenu d'une champagne d'azur, chargé de deux épées d'argent, passées en sautoir ; au cantons des barons militaires brochant.[1]