Elle est reconnue pour son travail au long cours auprès de prostituées de la rue des Lombards, à Paris, et sur les enfants aveugles à travers le monde, travail récompensé par le prix W. Eugene Smith en 1980.
Biographie
En 1971, Jane Evelyn Atwood quitte New York où elle est née, pour s’installer à Paris.
Elle travaille en journée au ministère des PTT où elle réalise des revues de presse, et donne des leçons d’anglais pour subvenir à ses besoins[1]. Elle s’essaye brièvement au théâtre. Sans rien connaître de la photographie, elle s’achète un Nikkormat avec lequel elle fait ses premières images.
En 1975, Jane se lie d’amitié avec Roselyne (Blondine) une prostituée[1]. Cela lui permet de documenter sur le milieu de la prostitution parisienne qu’elle photographie sur les pas de portes, les arrière-cours et les chambres des hôtels de passe de la rue des Lombards et dans les bars de Pigalle[2].
Dans le même temps Jane apprend les techniques de développement et de tirage à l’American Center. Elle y rencontre un laborantin de l’agence Magnum auquel elle montre ses premières photos. Celui-ci lui présente Leonard Freed – dont elle n’a jamais entendu parler – qui apprécie son travail, l’encourage, et lui conseille d’acheter son premier Leica[1]. Aucun éditeur ne lui ayant proposé de publier cette série dans des conditions acceptables en France, ce travail fera l’objet de son premier livre publié en Allemagne en 1980, Nächtlicher Alltag[3]. Parallèlement paraît La maculée - Dialogues de nuit, un recueil d’entretiens – sans image – avec ses amies prostituées. En 2011 ces photos sont rééditées par Xavier Barral dans Rue des Lombards.
Ses projets photographiques peuvent s’étaler sur plusieurs années, jusqu’à ce qu’elle soit immergée dans le sujet, et pénétrer des lieux et des mondes que nul n’avait explorés avant elle[4],[5]. C’est le cas de son sujet Femmes en prison, qui l'occupa pendant près de dix ans[6]. Atwood eut accès à plus de quarante prisons, parmi lesquelles les pénitenciers les plus durs, situés en Europe de l’Ouest et de l’Est ainsi qu’aux États-Unis, y compris le couloir de la mort[7].
La Maison européenne de la photographie lui consacre en 2011 une première grande rétrospective, présentant, sous le titre Photographies 1976-2010, trente-cinq ans de travail, autour de six séries photographiques majeures : les prostituées, les aveugles, les femmes en prison, Jean-Louis/Vivre et mourir du Sida, les victimes de mines anti-personnels, Haïti[9],[10].
Jane Evelyn Atwood vit et travaille en France, résidant entre la Bretagne et Paris. Ses archives sont diffusées en France par l’Agence VU’ et aux États-Unis par Contact Press Images[14]
Publications
Livres de photographies
Nächtlicher Alltag, Meine Begegnung mit Prostituierten in Paris, Munich, Mahnert Lueg Verlag, 1980, (ISBN3-922170-16-1)
↑« Photographie : l’Américaine Jane Evelyn Atwood a obtenu le premier Prix France Info du livre photo d'actualité pour Trop de peines », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑« Les démuni(e)s dans l’objectif de Jane Evelyn Atwood », TV5 Monde, (lire en ligne, consulté le )