Étéocle et Polynice devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle. Mais Étéocle voulait la place pour lui seul. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause furent défaits devant les sept portes de Thèbes[1].
Les deux frères ennemis s'entretuent sous les murs de la ville. Créon, leur oncle et nouveau roi, ordonne d'imposantes funérailles pour Étéocle, le roi légitime, mais décide que Polynice serait laissé sans sépulture, à la merci des corbeaux et des chacals. Quiconque oserait lui rendre les devoirs funèbres serait puni de mort[2].
À la différence de sa sœur Antigone, Ismène n'a pas le courage de braver l'ordre de Créon[3].
Cependant, lorsque Antigone est condamnée à mort par Créon, prise peut-être de remords, Ismène veut partager son sort. Elle se heurte cependant au refus de sa sœur.
Ismène est tuée par Tydée, l'un des sept chefs contre Thèbes alors qu'elle repose en compagnie de son amant Théochyménos[4].
Interprétations
Dans les œuvres de Sophocle, il y a une opposition récurrente entre deux sœurs : Antigone et Ismène, comme Électre et Chrysothémis. Si Antigone et Électre représentent la liberté et le primat de l'individu sur la société, en revanche Ismène et Chrysothémis représentent le respect de l'autorité. Elles ne désobéissent pas à la loi de la cité et se soumettent au fatum. Contrairement aux héroïnes tragiques, elles s'effacent et ne défient pas le destin[réf. nécessaire].