Ce plateau en forme de triangle est limité par le Rhône, qui le contourne au nord-est puis au nord-ouest, et au sud par les collines de Morestel et la plaine de la Bourbre et du Catelan. Il est géologiquement rattaché au massif du Jura, partageant d'importantes caractéristiques sur ce plan avec le massif du Bugey auquel il fait face au nord-est.
La région a donné son nom à l'ancienne communauté de communes de l'Isle-Crémieu, même si le périmètre de celle-ci est plus restreint que celui de l'Isle Crémieu. Situé à une trentaine de kilomètres à l'est de Lyon, le territoire s'inscrit historiquement dans le Bas-Dauphiné (également dénommé Nord-Isère de façon plus contemporaine) et qui comprend également, les régions naturelles des Balmes dauphinoises et des Terres froides.
Le terme d’Isle-Crémieu, mais aussi celui d’Isle-d’Abeau[1], ou celui oublié d’Isle-Cheruy sont la traduction de l’omniprésence de cette eau protectrice mais aussi facteur de pauvreté et de maladie jusqu’à l’asséchement des marais.
Le suffixe -ieu : de -acum, derivant de -aco en gaulois, désigne un lieu. Il est la preuve d’une occupation importante, antérieure à la période gallo-romaine. La toponymie locale atteste aussi du passage des mercenaires allemands (Blied, Berlioz, etc.) longtemps au service des Évêques.
Géographie
Situation et description
La région naturelle de l'Isle-Crémieu est rattachée au Jura, dont elle a été séparée par un accident qui a été occupé par le Rhône. Celui-ci aurait pu la contourner par l’est, Morestel puis L’Isle-d’Abeau, ce qui a été une thèse aujourd’hui abandonnée : l’altitude de cette partie est à peine supérieure d’une dizaine de mètres (222 m à Sablonnières, où le Catelan draine le marais de l’Epau par l’ouest, tandis que la Save le draine par l’est le Rhône est alors à 205 m et à 207 m au niveau d’Évieu). Comparé à l’étroitesse du défilé de Malarage (une quarantaine de mètres), cela peut étonner.
Cette ceinture d’eau : Rhône, Save, marais des Vernes (verne = aulne en patois), Bourbre, délimite la partie du plateau et des collines. La partie Morestel, Saint-Chef, etc., appelée parfois Terres froides septentrionales est parfois incluse dans l’Isle-Crémieu pour former un triangle plus étendu, bien délimité par le Rhône. Constituées de collines molassiques, leur partie ouest a une géologie qui se rapproche de celle du Bugey au point de donner des vins s’apparentant fortement à ceux du Jura (Sermérieu).
Administrativement, la région naturelle de de Isle-Crémieu est entièrement située dans la communauté de communes Les Balcons du Dauphiné dont elle constitue la majeure partie, au nord de cette entité territoriale. Au niveau des circonscriptions départementales, la région est partagée entre le canton de Morestel, pour sa partie orientale et le canton de Charvieu-Chavagneux, pour sa partie occidentale.
Le plateau abrite une masse d’eau importante (calcaire jurassiques et moraines de l’île Crémieu[2]) malgré la couverture rocheuse (les suets en patois désignent les affleurements abondants), en raison de l'existence d'un système de failles (les cresses en patois) et aux cavités propres à ce relief karstique[3].
Parsemé de blocs erratiques provenant des Alpes (jusqu’à la frontière italienne), ce relief n’est pas sans rappeler les platières de la forêt de Fontainebleau. L’un est calcaire, basique, l’autre est acide et siliceux. Mais son histoire et le pastoralisme l’ont fait évoluer différemment vers des pâturages pauvres dotés d’une flore exceptionnelle (orchidées), mise en danger par l’abandon de ce système et le délaissement des « communaux ».
L'ensemble du territoire de L'Isle-Crémieu est situé en zone de sismicité n°3 (sur une échelle de 1 à 5), comme la plupart des communes du Bas-Dauphiné[4].
Sur le plan routier, la région est traversée par l'ancienne route nationale 75 (RN75) qui reliait à l'origine Tournus à Sisteron, par Bourg-en-Bresse et Grenoble. Reclassée en route départementale elle est dénommée RD522 jusqu'à Morestel.
L’occupation romaine est attestée par les ruines romaines très nombreuses, mais aussi par les terminaisons en -ieu. De nombreuses voies romaines la contournaient ou la traversaient.
Les maisons fortes sont assez nombreuses dans la région et ceignent le plateau en une ligne de défense qui fait aujourd’hui le charme de cette jolie région. Un grand nombre de ces bâtiments sont de simples fermes fortifiées.
Certaines sont rattachées à l’histoire des Templiers (Montiracle, mais aussi Montplaisant comme en témoigne le symbole secret à gauche de la cheminée de la cuisine) qui avaient ici des dépendances nombreuses restées dans la toponymie (Veyssilieu : le petit Meyzieu). Ces dépendances hors de France étaient sous l’autorité de l'évéché de Lyon lors de la chute de l’ordre.
L’industrie de la soie y avait des magnaneries dont les bâtiments particuliers subsistent parfois, comme la ferme du Chapiron (la couronne) à Parmilieu qui fait aujourd’hui l’objet d’un élevage de porcs noirs gascons en plein air, dominant la région avec en bas le château du Vernay (Charette) propriété de l’inventeur de la soie artificielle.
Tout ceci fait que la région a été longtemps un lieu de villégiature et a été appréciée des peintres à la Belle Époque.
Faune et flore
l'Isle Crémieu est en partie classé comme zone natura 2000 avec très grande richesse écologique, composé de "33 habitats d'intérêt communautaire, dont 8 prioritaires, et 34 espèces de l'annexe II de la directive Habitats, dont 13 espèces d'invertébrés et 12 espèces de mammifères." D'apres l'INPN[6].
L'Isle Crémieu abrite une faune diversifiée, incluant des amphibiens tels que le triton crêté, ainsi que la plus grande population régionale de tortue Cistude en Rhône-Alpes[6].
Grâce à une orientation générale vers le sud-est, assurant un fort ensoleillement, les prairies et pelouses sèches, fauchées ou pâturées, abritent de nombreuses stations d'orchidées remarquables[6].
Économie
Activités agricoles
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Activités touristiques
Les principaux sites touristiques de la région se situent en limite du territoire de L'Isle-Crémieu, tels que Walibi Rhône-Alpes et la base de loisirs de la Vallée bleue. La région, très verdoyante et parsemée d'étendues attirent de nombreux citadins lyonnais en raison de sa proximité avec l'agglomération de Lyon.
Située au pied du plateau de l’Isle Crémieu, dans sa partie occidentale, les grottes de la Balme se présente sous la forme d'un porche de 35 m de haut et 28 m de large. Elles abritent, en outre, Deux chapelles superposées qui datent respectivement du IXe siècle et du XIVe siècle.
Historiquement, sur le plan linguistique, le territoire de L'Isle-Crémieu, ainsi que l'ensemble du Bas-Dauphiné, se situent au nord de l'agglomération grenobloise et à l'est de l'agglomération lyonnaise et donc dans la partie septentrionale du domaine linguistique des patoisdauphinois, laquelle appartient au domaine de la langue dite francoprovençal ou arpitan au même titre que les parlers savoyards, vaudois, Valdôtains, bressans et foréziens.
L'idée du terme, « francoprovençal », attribué à cette langue régionale parlée dans la partie centre-est de la France, différente du français, dit langue d'oil et de l'occitan, dit langue d'oc est l'œuvre du linguiste et patriote italien Graziadio Isaia Ascoli en 1873 qui en a identifié les caractéristiques, notamment dans le Grésivaudan, les pays alpins et la vallée de l'Isère, depuis sa source jusqu'à sa confluence avec le Rhône.
Musique folklorique
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Manifestations locales
La traditionnelle foire aux dindes de Crémieu se déroule généralement dans la Halle, située dans le centre-ville[8].