L'International Islamic Relief Organization (IIRO, français : Organisation Internationale de Secours islamique, arabe : هيئة الإغاثة الإسلامية العالمية, al-Ighata al-Islamiya al-'alamiya) est une organisation caritative créée en 1978 et dont le siège est à Jeddah en Arabie saoudite[1]. Son secrétaire général est, en 2011, Adnan Khalil Basha[1].
À ne pas confondre avec le Secours islamique (Islamic Relief Worldwide), autre organisation humanitaire.
Dénominations
Cette organisation est connue sous les noms suivant : هيئة الإغاثة الإسلامية العالمية, al-Ighata al-Islamiya al-'alamiya, Al Igatha Al-Islamiya, Hayat al-Aghatha al-Islamia al-Alamiya, Organisation internationale islamique de secours, International Islamic Relief Agency, International Islamic Relief Organization, International Relief Organization, Islamic Relief Organization, Islamic World Relief, International Islamic Aid Organization, Islamic Salvation Committee, The Human Relief Committee of the Muslim World League, World Islamic Relief Organization.
Historique
L'IIRO fut fondée par un décret royal du . Farid Yasin al-Qurashi la mit en place et en fut le directeur jusqu'en 1993.
Cette structure est directement placée sous la tutelle de la Ligue islamique mondiale, elle-même considérée comme l'instrument politique des oulémas d'Arabie saoudite.
Cela lui permet d'échapper au contrôle budgétaire du ministère des Affaires religieuses et du waqf en Arabie saoudite.
Les fonds que rapportent la zakat et les dons sont gérés par la Fondation Sanabil Al Khair[1].
De 1991 à 1996, l'IIRO a publié quelques rapports d'activités. Jusqu'en 1998, elle distribuait également un bulletin trimestriel en anglais. Depuis, l'opacité de l'organisation a beaucoup contribué à sa mauvaise réputation. Sur son site Internet réactualisé en 2007, l’IIRO donnait simplement des informations sur le montant de ses dépenses et non sur l’origine de ses ressources. Les chiffres publiés en rials saoudiens porté la somme peu vraisemblable de 1,9 milliard d’euros en 2005-2006.
À partir de 1987, elle travaille en Somalie, plongée depuis l'année précédente dans la guerre civile.
L'organisation a également versé des fonds aux acteurs de l'intifadapalestinienne et des indemnités aux victimes des opérations militaires israéliennes dans les territoires palestiniens.
En 2010, selon son directeur, l'IIRO a aidé certains 2,9 millions de personnes dans 58 pays, 29 296 orphelins parrainés par 21 pays asiatiques, africains et européens, et administré 30 orphelinats et ses activités ont généré 45 millions de rials saoudiens de revenus[4] (~ 5 millions d'euros).
Mais ces activités sont couplées avec un prosélytisme militant d'un islam wahhabite.
Activités politiques et soutien au terrorisme présumé
Présent aux Philippines depuis , le beau-frère d'Oussama ben Laden et directeur de l'IIRO à Manille, Mohamed Jamal Khalifah, est expulsé par les autorités en novembre 1994 après avoir été accusé d'avoir financé des camps d'entraînement du groupe Abu Sayyaf. Sur la cinquantaine d'orphelinats prétendument construits par cet organisme dans ce pays, un seul le fut effectivement[5].
Une note de la DGSE du mentionne notamment un virement de 4,5 millions de dollars au profit du chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden[6]. Un livre consacré au mouvement terroriste[7], Al-Qaïda vaincra[8], reproduit une autre note de la DGSE, cette fois datée du , décrivant le camp de Darunta en Afghanistan, où étaient formés les jihadistes jusqu'en 2001. La note indique[9], que ce camp a été édifié grâce à des fonds provenant notamment de l'IIRO.
Le bureau américain de l'IIRO a été perquisitionné en 2002 sur la base de soupçons d'apports financiers importants à l'organisation Al-Qaida[10].
Le , un juge fédéral new-yorkais, Richard Casey, reçoit la plainte déposée contre l'IIRO par des victimes des attentats du .
le BangladaisSyed Abou Nasir, qui travailla pour l'IIRO jusqu'en 1992, est arrêté en Inde le avec des explosifs alors qu'il s'apprêtait à poser des bombes devant trois représentations diplomatiques américaines[19],[20];
↑Alexandre Del Valle, Les vrais ennemis de l'Occident : Du rejet de la Russie à l'islamisation des sociétés ouvertes, L'artilleur, , 560 p. (ISBN978-2-8100-0728-8, lire en ligne)