IGS (Information Gathering Satellites(情報収集衛星?) c'est-à-dire satellite de renseignement) est une famille de satellite de reconnaissancejaponais. Le développement de ces satellites dans le cadre du programme spatial japonais a débuté à la suite du lancement d'un missilenord-coréen au-dessus du Japon en 1998. La mission principale de ce programme est surveiller les activités militaires des pays voisins en particulier de la Corée du Nord. Le programme est dirigé par le Bureau du Cabinet du Premier ministre du Japon et les informations traités par le Jōhōhonbu. La famille de satellites comprend au début de la décennie 2010 une dizaine de satellites optiques et radar dont environ la moitié sont actifs. Il constitue le deuxième poste du budget spatial du Japon (634 millions € demandés en 2012 soit 20 % du budget total).
En 1994, le Japon envisage de revoir sa politique de longue date lui interdisant l'utilisation de l'espace à des fins militaires. Le lancement d'une fusée censée emporter le satellite nord-coréen Kwangmyŏngsŏng 1 le qui passe au-dessus de l'archipel japonais fait réagir la Diète japonaise. Les États-Unis n'ayant pas averti à l'avance leur allié de ce tir, l'assemblée législative japonaise décide le développement d'un système de renseignement spatial national[1]. Le programme IGS est placé sous la responsabilité de l'Agence d'exploration aérospatiale japonaise. À l'époque le Japon a peu d'expérience en matière de satellite d'observation : le premier satellite de télédétection japonais à usage civil, le satellite MOS-1 a été lancé en 1987.
Première génération (2003)
Le premier couple de satellite de reconnaissance optique et radar IGS 1A et IGS 1B, construits par Mitsubishi Electric, est lancé le par une fusée H-2A depuis la base de lancement de Tanegashima. La durée de vie prévue des satellites IGS est de cinq ans. Le satellite optique qui pèse 850 kg a sans doute une résolution de l'ordre du mètre tandis que le satellite doté d'un radar à synthèse d'ouverture, qui pèse environ 1 200 kg dispose d'une résolution d'environ 3 mètres. Les deux satellites sont d'usage mixte civil et militaire. Durant leur mission, l'appariement des satellites leur a permis de voler sur une orbite 492 km à une distance de séparation de 37 minutes, leur permettant de survoler Pyongyang, la capitale de la Corée du Nord, chaque jour. Le satellite radar s'arrête de fonctionner en .
Générations ultérieures
Le programme subit un grave revers lorsque la deuxième paire de satellites de reconnaissance est détruite à la suite de l'échec du lancement de la fusée H-2A le . Le un satellite de reconnaissance optique IGS 3A est placé en orbite. Le coût du programme est évalué à cette date à plus de 1,6 milliard d'euros[2]. Un deuxième couple de satellites IGS 4V et IGS 3B est lancé le par une fusée H-2A. IGS 4V est un satellite optique expérimental à usage mixte civil et militaire[3].
Le , la contrainte qui imposait au Japon de ne pas disposer de satellites aux capacités supérieures à celles des satellites commerciaux est rendue caduque par le vote par la Diète du Japon de la Loi fondamentale sur l’espace qui autorise le Japon à développer dorénavant des capteurs beaucoup plus performants[4].
Le gouvernement japonais avait planifié le lancement d'un nouveau couple de satellites de reconnaissance optique IGS 5A et radar IGS 4B avec une résolution améliorée de 60 cm en septembre 2009 mais le , seul celui de reconnaissance optique est mis en orbite. Le lancement du satellite d'imagerie optique IGS 4A (Kogaku-4) par une H-2A a lieu le après plusieurs reports[5]. Son développement a coûté selon le gouvernement japonais 36 milliards de yens (470 millions de dollars américains, et son lancement 10 milliards de yens). Lors de son lancement, seuls 3 satellites IGS étaient opérationnels[6].
Un nouveau satellite à imagerie radar est lancé le par le 20e exemplaire d'un H-2[7]. Selon les médias japonais, la mise au point du satellite radar de 2e génération IGS-Radar 3 ayant une résolution estimée à 1 mètre a coûté près de 517 millions de dollars américain et son lancement 133 millions de dollars[8]. Le , une paire de satellites a été lancée, il s'agit d'un prototype de satellite optique de 3e génération avec une résolution de 40 cm ayant une durée de vie estimée à 2 ans et du satellite radar IGS-Radar 4[9]. Le lancement du satellite optique de 3e génération dont le lancement est prévu à l'origine pour 2014 a bénéficié lors du lancement de ce projet d'une demande budgétaire de 6,8 milliards ¥ pour l'exercice fiscal 2009[10]. Il est finalement lancé le après celui d'un satellite radar de secours. Le lancement du satellite de reconnaissance IGS-Optical 6 devant succéder à l'IGS-Optical 4, prévu initialement en 2016, est finalement réalisé en 2018.
En 2014, le Bureau du Cabinet japonais prévoit des lancements jusqu'en 2029[11]. Début 2018, cinq satellites, 3 radars et 2 optiques, faisaient l'objet d'une commande en cours[12].
↑(ja) « H-IIAロケット48号機による情報収集衛星光学8号機の打上げ結果について » [« About the launch results of information gathering satellite Optical No. 8 by H-IIA rocket No. 48 »], Mitsubishi Heavy Industries, (consulté le )
↑« 地上の車種も識別、新型情報衛星 21年度打ち上げへ », Nikkei, (lire en ligne)