Histoires de mirages
Histoires de mirages est le trentième-et-unième tome — et le dix-neuvième volume de la deuxième série — de La Grande Anthologie de la science-fiction paru en 1984.
Préfacé par Gérard Klein, l'ouvrage réunit quatorze nouvelles publiées entre 1953 et 1974.
L'image de couverture de la seconde édition a été réalisée par Philippe Adamov ; elle représente un homme allongé sur un divan « futuriste » ; à ses côtés se trouve un psychanalyste qui l'écoute ; les deux hommes sont englobés et comme noyés dans un éther bleuté traversé par des courants de fluides.
Publication
« Histoires de mirages - autant dire histoires de fantasmes. Elles explorent l'espace intérieur, dont les mondes se nomment délire, folie, hallucinations, ou suivent plus ordinairement les orbites communes du désir au-dedans des êtres, là où, normalement, ça ne se voit pas. La science-fiction dont les scènes se situent par vocation où personne n'est jamais allé - les autres planètes, le futur, les univers parallèles - ne va pas se priver de décrire les profondeurs d'un esprit. Il y a là un fantasme au carré. Toutes les histoires de science-fiction se déploient dans l'imaginaire : elles traduisent, ou trahissent, un désir d'omnipotence, même lorsqu'elles semblent le dénier en culminant dans une conclusion catastrophique. (…) Dans ces histoires de mirages, cependant, cette omnipotence feint de se dévoiler en se donnant pour champ son origine même : le domaine du psychisme, travaillé, structuré, fragmenté par le désir dont une modalité importante consiste en les obstacles qu'il s'oppose. (…) Dans chacune de ces nouvelles, le désir et l'histoire résultent de la répétition d'une expérience primordiale, celle de l'élaboration d'un fantasme de maîtrise. (…) »
— Extrait des quatre premiers paragraphes de la préface
Liste des nouvelles
L'Existence de Mason
- Titre en anglais : Mason's Life.
- Micronouvelle écrite en 1972, publiée en 1979, de Kingsley Amis, traduite en français par Charles Canet.
- Résumé : Un homme, George Mason, est abordé par un autre homme qui dit se nommer Daniel Pettigrew. Ce dernier demande à Mason ses nom et prénom (que Mason lui donne), puis son numéro de téléphone (que Mason lui donne encore). Pettigrew lui explique qu'ils sont tous deux en train de dormir et de rêver, et qu'ils se rencontrent dans un rêve commun. Mason est interloqué et ne le croit pas. Soudain, Pettigrew lui dit : « Je me réveille » et il disparaît rapidement. S'agissait-il réellement d'une aventure parapsychique entre deux inconnus, ou alors… Pettigrew et Mason sont-ils une seule et même personne ? Mason est-il Pettigrew pendant son propre sommeil ? Est-il fou ? La nouvelle ne répond pas à ces interrogations et laisse le débat ouvert.
En dedans
- Titre en anglais : Inside.
- Nouvelle publiée en 1970 de Carol Carr [1], traduite en français par Frank Straschitz.
- Résumé : Une jeune femme, dont on ignorera l'identité, déambule dans une maison inconnue et mystérieuse. Elle en visite les pièces, les unes après les autres. Étrangement, la maison devient de plus en plus grande au fur et à mesure qu'elle la visite. Elle fait ensuite connaissance avec le personnel de maison. Puis un jour, des gens viennent lui rendre visite. Une grande réception a lieu. En réalité, elle vient de mourir, elle entend les commentaires parfois méchants des membres de sa famille ou amis qui assistent à ses obsèques. Mais ce n'est pas grave. D'autres réceptions ont lieu, d'autres gens viennent. Tout disparaît dans un brouillard sans nom.
Le Rivage d'Asie
- Titre en anglais : The Asian Shore.
- Nouvelle publiée en 1970 de Thomas Disch, traduite en français par Bruno Martin.
- Résumé : Un homme, qui est Américain, vit en Turquie. Touriste, il visite Istanbul, ses musées, ses antiquités, etc. Moustachu, il arrive très souvent qu'on le prenne pour un turc. Mais parfois on le confond avec un autre homme, qui est vraiment turc. Puis la réalité s'obscurcit : qui est-il ? qui est cet autre homme ? pourquoi cette femme dit-elle qu'il est son époux alors qu'il est l'époux d'une Américaine ? et qui est cet enfant qui pleure ? Quelqu'un a-t-il pris sa place ? a-t-il pris la place de quelqu'un d'autre ? est-il cet autre-là dont il ne connaît rien ?
Aux bons soins de M. Makepeace
Titre en anglais : c/o Mr. Makepeace.
Nouvelle publiée en 1954 de Peter Phillips, traduite en français par Dorothée Tiocca.
Résumé de la nouvelle
Tristram Makepeace, 50 ans, est un homme qui habituellement ne fait pas parler de lui.
Un jour, il reçoit un courrier adressé à « E. Grabcheek, aux bons soins de M. Makepeace, 36 avenue des acacias ».
Il explique au facteur qu'il ne connaît pas ce Grabcheek, et refuse le courrier. Le facteur lui propose d'écrire à la direction centrale des postes, mais qu'au demeurant, lui, Makepeace, a déjà reçu du courrier destiné à Grabcheek.
Makepeace est interloqué. Il est certain de n'avoir jamais reçu de courrier pour ce Grabcheek. Il oublie l'incident, jusqu'à ce qu'il reçoive quelques jours après une seconde lettre. Il écrit donc à la Direction centrale de la Poste, qui lui répond qu'il a le droit d'ouvrir le courrier afin de déterminer l'identité et l'adresse de l'expéditeur (pour lui retourner le courrier) et celle du destinataire, Grabcheek. C'est ce que fait Makepeace : il ouvre le courrier et en sort… une feuille blanche !
Il reçoit une troisième lettre, puis une quatrième lettre : chaque fois, une feuille blanche.
Ces faits étranges ravivent de douloureux souvenirs qu'il avait enfouis au plus profond de sa mémoire, en lien avec son père, sa mère et des scènes de violences. Devient-il fou ? Il va consulter un psychiatre.
Il essaie de reprendre une vie normale, sans y arriver. Un jour, il décompense subitement ; la voisine appelle les secours ; il est hospitalisé au long cours dans un centre psychiatrique.
Les psychiatres ont compris ce qu'il s'était passé : Makepeace, dans sa psychose schizophrénique, s'est envoyé, seul, ces courriers. Le nom de makepeace signifiant qui fait la paix, il s'est créé un double du nom de Grabcheek, « celui qui empoigne la joue ». L'affaire semble donc résolue.
On découvre qu'elle ne l'est pas vraiment quand on reçoit, à l'hôpital psychiatrique, des courriers non timbrés destinés à Grabcheek, et envoyés à Makepeace afin qu'il les fasse suivre !
Makepeace, étroitement surveillé, sans papier ni stylo, n'a pas pu sortir ni envoyer de tels courriers.
Il n'y a donc que deux solutions : soit il s'agit d'un canular, mais on ne voit pas de qui, ni dans quel but, soit d'un être mystérieux. Dans cette hypothèse, ne serait-ce pas le « double mauvais » de Makepeace qui agirait, une sorte de Poltergeist ?
La fin de la nouvelle indique que dans une maison de banlieue, située au 36 avenue des acacias, un courrier destiné à Ezreel Grabcheek est distribué. Quelques instants après, dit la dernière phrase de la nouvelle, « quelque chose se mit à rire ».
Voir la nouvelle de Maupassant :
Les Vents de Mars
- Titres en anglais : Now Is Forever et When the Change-Winds Blow.
- Nouvelle publiée en 1964 de Fritz Leiber, traduite en français par Christine Renard. Première traduction en français : Quand soufflent les vents du changement (1964).
- Résumé : Sur la planète Mars, loin de la Terre, loin de la femme qu'on aime ou qu'on a aimée, qui est peut-être morte, qui l'est évidemment, la solitude et le désespoir peuvent rendre fou : les mirages, les hallucinations, les souvenirs tristes et morbides peuvent faire chavirer l'esprit de tout homme.
- Voir aussi : Solaris (film, 2002)
Je vois un homme assis dans un fauteuil, et le fauteuil lui mord la jambe
Chrysolithe entière et parfaite
- Titre en anglais : Entire and Perfect Chrysolite.
- Nouvelle publiée en 1970 de R. A. Lafferty, traduite en français par Dominique Abonyl.
- Autre publication dans Univers 05 avec une traduction de France-Marie Watkins.
- Résumé : À bord de leur petit navire Le Fidèle Prosélyte, cinq amis qui font une traversée en mer Méditerranée sont victimes d'étranges troubles psychiques et d'hallucinations.
- Article connexe : Chrysolite.
Dans l'Imagicon
Titre en anglais : In the Imagicon.
Nouvelle publiée en 1966 de George H. Smith, traduite en français par Frank Straschitz.
Infos sur cette nouvelle ici et là.
Résumé de la nouvelle
L'Imagicon est un appareil qui permet de créer une réalité virtuelle, au gré de son utilisateur.
Et Dandor vit dans un monde merveilleux : nourriture abondante et variée, travail peu fatigant et diversifié, beau temps, femmes magnifiques qui obéissent à toutes ses volontés, quelle qu'elles soient. Bref, la belle vie.
Mais les meilleures choses n'ont qu'un temps : il doit retourner dans l'Imagicon et revenir à Nirond.
Ce qui l'attend, hélas, c'est une vie morne et austère dans ce lieu d'habitation appelé Nirond, avec Nona, son épouse laide, vieille et acariâtre. Dans ce monde, il fait froid, le blizzard souffle, il est considéré comme un moins-que-rien, il faut travailler dur pour s'en sortir...
Le lendemain de son retour, les loups des glaces attaquent la maisonnée. En se défendant, Dandor est grièvement blessé à la jambe.
Nona appelle le médecin de campagne, qui annonce qu'il va falloir amputer. N'ayant plus d'anesthésique, il faudra faire comme au bon vieux temps : du whisky pour atténuer la douleur, et un morceau de bois entre les dents.
Non, cela, Dandor ne peut pas le supporter. Profitant d'un instant d'inattention de Nona et du médecin, clopin-clopant, il leur fausse compagnie et se réfugie en catastrophe dans l'Imagicon, qu'il met en marche, la jambe sanguinolente.
Quelques instants plus tard, il se retrouve dans le monde merveilleux des belles filles et du ciel bleu, la jambe intacte.
Le lecteur apprend alors que ce monde merveilleux est le monde normal, et que le monde de Nirond est le monde virtuel généré par l'Imagicon à la demande de Dandor. En effet, dans la vraie réalité, depuis que 90 % des hommes sont morts et que les survivants sont honorés tels des dieux par les femmes, on peut utiliser l'Imagicon pour assouvir ses fantasmes. Et afin de ne pas devenir blasé et se lasser de son monde merveilleux, Dandor a programmé un monde épouvantable : ainsi, après être passé quelques jours ou semaines à Nirond, il est très heureux de retrouver la vraie réalité…
L'Avocat camé
Titre en anglais : Stoned Counsel.
Nouvelle publiée en 1972 de H. H. Hollis, traduite en français par Bruno Martin.
Résumé de la nouvelle
XXIe siècle : l'évolution des procédures pénale et civile a permis de légaliser l'utilisation de drogues pour déterminer si telle ou telle personne a commis tel ou tel délit, tel ou tel crime.
Corky Craven est avocat. À ce titre, il doit défendre un client, qui agit aux fins de voir reconnaître qu'une usine située à proximité de chez lui déverse des produits toxiques dans l'eau et dans l'air. Son « adversaire » est Me Pahlevski, qui défend l'entreprise en question.
Au tribunal, tous deux prennent en même temps la même drogue, du LSD : ayant préalabalement extrait des mémoires de leurs clients respectifs certains faits et éléments objectifs, les deux avocats s'affrontent par ordinateur qui sert d'intermédiaire. Un combat psychique a lieu entre les avocats, chacun tentant de prouver à son adversaire qu'il doit gagner le procès.
À la fin de la « bataille », Craven gagne : symboliquement, son adversaire se met en position d'offrir ses testicules au vainqueur. Craven substitue au corps et aux testicules de Pahlevski le corps de Judith Hlavcek, une jeune avocate qu'il a croisée dans la journée, et c'est elle qu'il « viole en pensée ». Quoi qu'il en soit, Craven a indubitablement gagné le procès. Il se rend aux toilettes pour vomir la drogue et se débarbouiller la peau qui suinte de vapeurs acides ; il croise Pahlevski qui le salue, qui reconnaît sa défaite et qui lui rappelle que la semaine suivante, dans un autre procès, ils seront tous deux ensemble contre un autre avocat, et qu'ils feront leur possible pour gagner ce procès, ce qu'approuve Corky.
Craven quitte la tribunal et croise Judith Hlavcek, qui vient elle aussi de gagner un procès avec usage de drogue contre un autre avocat. Ils se saluent, et prennent des chemins divergents. Néanmoins, au bout de quelques secondes, il se souvient de la Judith nue qu'il a vue durant le combat psychique, se retourne, rejoint Judith et lui propose de l'accompagner.
Souvenirs garantis, prix raisonnables
- Nouvelle de Philip K. Dick, publiée en 1966. Elle a été adaptée au cinéma à deux reprises sous le titre Total Recall.
- Titre en anglais : We Can Remember it for You Wholesale.
Configuration du rivage septentrional
- Titre en anglais : Configuration of the North Shore.
- Nouvelle publiée en 1969 de R. A. Lafferty, traduite en français par Dominique Abonyl.
- Résumé : John Miller consulte le psychanalyste Robert Rousse et explique au thérapeute que depuis 25 ans, il fait régulièrement un rêve, qui est devenu au fil des années une véritable névrose obsessionnelle, dans lequel il cherche à visiter le Rivage septentrional, étendue de terre mystérieuse qu'il n'arrive pas à localiser ni à atteindre en rêve. Le Dr Rousse propose alors de procéder à des séances d'hypnose, ce qu'accepte Miller. Plusieurs séances ont lieu. Au début, il s'agit de repérer l'endroit où se trouve ce Rivage septentrional ; il apparaît qu'il se situe en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Séance après séance, ils progressent dans le rêve et dans le trajet… Un jour, Robert Rousse décide d'aller faire seul le voyage : il estime avoir assez de souvenirs du périple pour le continuer seul, sans Miller, et accéder au Rivage septentrional. En effet, Miller, obsédé par le retour à la réalité et par la sortie du rêve, ne peut pas aller plus loin ; Rousse, lui, sait qu'il a les ressources psychiques pour y arriver. S'étant auto-hypnotisé, le psychanalyste parvient enfin en ce lieu tant désiré, et réalise avec effroi que, peut-être, il ne pourra jamais revenir en arrière, restant bloqué dans ce rêve sans pouvoir en sortir.
- Cette nouvelle peut être rapprochée de la nouvelle Une mer de visages (ci-dessous), de Robert Silverberg.
Une mer de visages
Le Façonneur
- Titre en anglais : He Who Shapes.
- Nouvelle, publiée en 1965, écrite par Roger Zelazny, traduite en français par Jacques Polanis.
- Prix Nebula du meilleur roman court en 1965
- Infos sur cette nouvelle ici.
- Résumé : Charles Render est un « Façonneur », c'est-à-dire un thérapeute qui, par un système informatique élaboré dénommé « l'Œuf », soigne le psychisme des gens en le modifiant par l'hypnose. Il est divorcé, a eu deux enfants d'une précédente union et fréquente sentimentalement Jill. On verra vite dans le cours de la narration qu'il n'est pas vraiment amoureux de Jill et qu'il ne s'occupe guère de ses enfants. Sa seule passion consiste à façonner, à traiter, à rectifier l'esprit des gens dans une optique médicale. Un jour, il est contacté par Eileen Shallot, qui a deux particularités : d'une part, elle est comme lui psychiatre mais elle est aveugle ; d'autre part elle souhaite ardemment devenir, elle aussi, Façonneur. Si Render veut l'initier aux techniques du Façonnage, elle pourrait devenir la première Façonneuse aveugle au monde. Render accepte sa proposition, d'autant plus qu'il éprouve un attrait certain pour cette jolie collègue. Celle-ci est au demeurant régulièrement accompagnée par un chien mutant, prénommé Sigmund, à l'intelligence d'un enfant de 5 ans, qui lui permet notamment de parler. Plusieurs séances ont lieu : Charles Render pénètre à plusieurs reprises dans le psychisme d'Eileen, et lui apprend, elle qui est aveugle de naissance, à reconnaître des formes, des couleurs, puis des objets, des animaux, des paysages. Au fur et à mesure des séances, il améliore la connaissance d'Eileen sur le monde visible. Un jour, il est interrompu dans la rédaction d'un discours pour une société savante par le chien Sigmund, qui vient le prévenir que sa maîtresse Eileen va mal. On apprend à ce moment-là que Sigmund est jaloux de Charles, et qu'il a peur que celui-ci le supplante dans l'affection d'Eileen. Charles se rend chez Eileen : celle-ci a reçu la visite de Jill à son cabinet, et Jill l'a accusée de lui « voler » son petit ami. Charles réconforte Eileen ; une prochaine séance d'hypnose est prévue. Le jour dit, la séance a lieu, mais tout se passe mal : Charles a élaboré un programme les mettant en scène, Eileen et lui, au Moyen Âge, mais il perd le contrôle du système. Tout se détraque, sans qu'on sache si la faute en revient à lui, Charles, ou si c'est Sigmund qui, à l'extérieur de « l'Œuf », par jalousie ou vengeance, a irrémédiablement perturbé la séance.
Un affreux pressentiment
Titre en anglais : A Wild Surmise [2].
Nouvelle publiée en 1953 d'Henry Kuttner et C. L. Moore, traduite en français par Gérard Lebec.
Infos sur cette nouvelle ici.
Résumé de la nouvelle
Le héros de la nouvelle, Timothy Hooten, se trouve en deux endroits différents sans qu'il le sache...
Timothy Hooten est un homme et se rend chez son psychiatre, le docteur Scott : il fait d'étranges rêves, dont il ne se souvient qu'imparfaitement une fois réveillé. Il semble que dans ses rêves, il vive une autre vie.
Divers tests psychologiques sont effectués : les rêves de Hooten sont en lien avec des insectes ; de plus dans ses rêves, il y a un autre psychiatre, le Dr Rasp [3].
Changement de décor. Timothy Hooten est un insecte qui est en consultation chez son psychiatre, le Dr Rasp. Il explique qu'il fait d'étranges rêves, dont il ne se souvient qu'imparfaitement une fois réveillé. Il semble que dans ses rêves, il vive une autre vie.
Divers tests psychologiques sont effectués : les rêves de Hooten sont en lien avec des formes d'animaux bipèdes ; de plus, dans ses rêves, il y a un autre psychiatre, le Dr Scott.
Timothy Hooten chez le Dr Scott : celui-ci décide d'abandonner les simples dialogues sur le divan et les tests projectifs et de passer aux neuroleptiques et à l'hypnose. L'expérience est prévue le lendemain à 14 h.
Peu après, Timothy Hooten chez le Dr Rasp : le thérapeute apprend que dans le rêve de Hooten, il va y avoir l'injection de neuroleptiques et une séance d'hypnose. Il ordonne à Hooten de revenir le voir le lendemain à 14 h.
Le jour dit, à 14 h, le Dr Scott fait subir le traitement neuroleptique à l'homme-Hooten. Ce dernier doit s'endormir, relâcher ses défenses mentales, extérioriser son « moi intérieur ». Mais en même temps, le Dr Rasp fait la même chose à l'insecte-Hooten. Chacun des médecins assène à son patient qu'il est le seul vrai médecin, et que l'autre est une création de son inconscient, le pur fantasme de son imagination.
Chacun des médecins, pensant que l'autre est une invention de l'inconscient de Hooten, s'adresse directement à son double pour le faire disparaître.
Un clash spatio-temporel inattendu a lieu. Les derniers paragraphes de la nouvelle ne montrent pas un changement de situation physique ou psychique chez Hooten ; en revanche, chacun des médecins disparaît de son monde et se retrouve dans l'autre : le Dr Rasp se retrouve dans le cabinet du Dr Scott, près de l'Empire State Building, avec à ses côtés Hooten-homme ; le Dr Scott se retrouve dans le cabinet du Dr Rasp, avec à ses côtés Hooten-insecte, près d'un mystérieux Quatt-Wunkery.
Notes et références
- ↑ La notice biographique des auteurs, en fin de volume, indique qu'il s'agit d'un pseudonyme.
- ↑ En anglais, le mot Surmise signifie conjecture, supposition, soupçon. Il peut aussi être employé par le terme « pressentiment ».
- ↑ En anglais, « to raps » signifie racler, râper, écorcher, grincer.
Liens externes
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