On ne sait quasiment rien de sa vie, sauf qu'il était maître de chant à Onze-Lieve-Vrouwe-op-de-rade, métier de l'église Saint-Jean à Gand, du jusqu'en janvier 1526[1]. De cette ville, un centre important de la musique tout au long de la Renaissance, est issu un grand nombre de compositeurs et chanteurs célèbres.
La musique de Vinders a ces deux caractéristiques : celui, plus progressif, de l’imitation élaborée, caractéristique des compositions de la génération de Gombert et Clemens non Papa, et celui qui impliquait des éléments particulièrement conservateurs, tels que l'utilisation de la technique – déjà démodée autour de 1500 ou même avant – du cantus firmus[1]. Parfois, Vinders combine ces éléments conservateurs et progressistes dans une même œuvre, comme dans sa messe basée sur le célèbre air Fors seulement, dans laquelle il utilisa les deux cantus firmus et la parodie en même temps (la technique de la parodie était la méthode préférée de composition des messes jusqu'à la fin du siècle ; elle emprunta de nombreuses voix à un modèle polyphonique).
L'imitation généralisée et l'appariement des voix sont les principales techniques employées dans des compositions telles que la Missa 'Fit porta Christi pervia' et les chansonsnéerlandaises à quatre voix. En revanche, le Salve Regina et l’Assumpta est Maria à cinq voix témoignent d'une forte dépendance vis-à-vis de la technique plus ancienne du cantus firmus. Cependant, dans la Missa 'Fors seulement', il utilise, dans différentes sections, à la fois la technique du cantus firmus et celle de la parodie.
Certaines œuvres de Vinders présentent des caractéristiques inhabituelles, comme le trope à la fin du Magnificat, ce qui rend cette composition impropre à l'exécution pendant les vêpres et la transforme en une mise en musique dans le style des motets de Luc I.46-56.
La Missa'Myns liefkens bruyn ooghen' est transmise de façon anonyme par une seule source et est attribuée à Vinders (voir Jas, 1994). La musique du deuxième Agnus Dei de cette composition a été publiée avec les paroles de la chanson originale et attribuée à Vinders. La messe est basée sur une chanson d'Appenzeller et cite, de ce dernier compositeur, aussi du Salve Regina, dans lequel figure le même air profane. Le psaume-motetLaudate peuri Dominum donne davantage de preuves de l'influence d'Appenzeller et semble avoir été écrit en réponse à son motetCorde et animo.
Huit motets, variant de quatre à sept voix, nous sont parvenus. Dans la fameuse lamentationO mors inevitabilis, à sept voix, Vinders commémora la mort du célèbre compositeurJosquin des Prés[3], comme le firent Gombert et Appenzeller (eux sur les paroles Musæ Jovis)[1]. Il s'agit de l'une de ses pièces les plus souvent enregistrées et qui est parfois jumelée à la lamentation de Gombert sur la mort de Josquin des Prés (lamentatio super mortem Josquini).
Dans ses quatre messes, à cinq voix, il utilise différents types de sources.
(la) Missa 'Fors seulement', à cinq voix, SH Cod.74 (sur des chansons de Févin et de Pipelare ; attribuée à Gombert dans D-ROu Mus. XVI-49, éd. dans CMM, vi/2, 1954)
(nl) Och rat van aventueren, à quatre voix, 155118 (éd. dans RRMR, cviii 1997)
(nl) O wrede fortune ghij doet mij treuren nu, à quatre voix, 155118 (éd. dans RRMR, cviii 1997), comme la précédente, cette chanson est à quatre voix et fut publiée dans Het ierste musijck boexken mit vier partijen (Anvers, Susato1551)
Attributions douteuses
(la) Missa 'La plus gorgiase du monde' (Missa 'per Alamyr'), à quatre voix, E-MO 771 (anonyme) ; A-Wn 11883 (attribuée à Hieronimus Winters) (sur une chanson anonyme dans D-Mbs 1516)
(la) In illo tempore accesserunt ad Jesum, à quatre voix, NL-L 1441 (enregistré dans l'index mais enlevé du manuscrit); I-Bc Q19 (attribué à Moulu) ; A-Wn 15941 (attribué à Mouton), éd. dans SCMot, vii (1989)
(en) Jas, Eric. « Nicolas Gombert’s Missa Fors seulement: a Conflicting Attribution », Revue belge de musicologie, xlvi, N.V. De Nederlandsche Boekhandel, 1992, p. 163-177.