Parfois, l'hermine désigne abusivement une moucheture seule, représentant la queue de l'hermine.
L'hermine est aussi un meuble, représentation figurative du carnassier.
Fabrication
Sur chaque animal utilisé pour la confection d’un vêtement, le bout de la queue, toujours noir, était séparé du reste de la fourrure puis placé au milieu de chacune des peaux cousues côte à côte et fixé par trois barrettes ou agrafes disposées en croix. Ce bout de queue, orné de ces trois points de couture, appelé moucheture d'hermines, est devenu, sous forme stylisée, un motif héraldique[4] : moucheter de l'hermine, c'est y coudre de distance en distance de petits morceaux de fourrure noire pour représenter des sortes de petites mouches. Plus généralement, cela correspond à parsemer le vêtement obtenu de petites taches régulières de couleur autre que celle du fond.
La zibeline (ou fausse hermine) est un semis de mouchetures constituées simplement de la petite queue sans les points d'accroche, parsemant la doublure du manteau, le rehaut du bonnet ou de la toque[5].
Symbole héraldique
Employé comme fourrure, le motif de l'hermine est stylisé comme une petite croisette haussée, aux branches disjointes et irrégulières, les trois en chef très courtes, voire réduites à des points, le pied souvent patté et terminé par trois pointes[6]. La forme des mouchetures d'hermine varie selon le temps, le lieu et l'artiste qui les représente, sans que cela ait aucune signification autre qu'esthétique.
Le pied est habituellement représenté avec 3 pointes. Il peut également figurer jusqu'à neuf pointes et plus rarement une seule. Cette variété de représentation s'explique par le fait que sur la fourrure véritable la queue d'hermine était brossée, étalant son noir de manière aléatoire sur la pelisse blanche[4].
Plusieurs caractéristiques (fourrure blanche de l'animal, couleurs héraldiques de sable et d'argent évoquant la mort et la renaissance), accentuées par la forme de croix à racines qu'affectent les mouchetures, en ont fait l'emblème de la pureté baptismale et, par extension, de la pureté morale. D'où son emploi fréquent comme brisure dans les armoiries des nobles voués à la cléricature.
Les mouchetures d’hermines sont utilisées seules ou aboutées par les points de la tête. À quatre, elles constituent une croix herminée, à cinq, une étoile herminée.
Glossaire
La contre-hermine désigne la fourrure opposée (de sable semé de mouchetures d’argent).
On nomme herminite un champ d'argent semé de mouchetures de sable tachetées de gueules.
Le terme herminé a des emplois très différents selon les auteurs (seul l’emploi pour croix herminée est incontesté) ; le terme contre-herminé encore plus (il n’existe même pas pour certains). En fait, l’utilisation de moucheté (anciennement tavelé) ou de semé de mouchetures permet de s’en passer.
L'héraldique anglaise connaît un "herminois" pour une fourrure d’or moucheté de sable, et un "péan" pour son contraire de sable moucheté d’or. Ces fourrures, rares, sont peu usitées dans les blasons français.