En 1950, il obtient un doctorat en physique théorique sur l'optique électronique.
À partir de 1957, il travaille comme auteur indépendant.
Entre 1973 et 1997, il est chargé des cours d'« esthétique cybernétique » (infographie, arts assistés par ordinateur) à l'Université de Munich en Allemagne.
En 1979, il est le cofondateur d'« Ars Electronica », un festival consacré aux arts numériques qui se déroule dans la ville de Linz.
De 1979 à 1980, Herbert W. Franke est chargé des cours d'« Introduction à la psychologie de la perception » à l'IUT (Technische Hochschule) de design de Bielefeld en Allemagne. Cette même année, il est élu membre du « PEN club » et obtient son titre de Professeur des Universités.
En 1998, il participe au SIGGRAPH d'Orlando, un festival américain d'arts numériques, et fait partie du jury du « VideoMath-Festival » de Berlin.
Parallèlement à sa carrière d'auteur de science-fiction, Herbert W. Franke est très actif dans les domaines de la futurologie, de la spéléologie, de l'infographie et des arts numériques. Le journal hebdomadaire allemand Die Zeit considère Herbert W. Franke comme « le plus éminent des auteurs de science-fiction de langue allemande ».
Littérature et science-fiction
Herbert W. Franke écrit dans un style clair et sobre, parfois considéré comme austère car sans métaphores, sans effets. Le thème récurrent de ses romans et de ses nouvelles se réduit à une seule et même question : « Qu'est-ce que la réalité ? » C'est la raison pour laquelle certains critiques, comme Franz Rottensteiner ont rapproché l'œuvre de Herbert W. Franke de celle de Philip K. Dick[1]. Les héros de ses romans sont généralement victimes de manipulations cérébrales, de lavages de cerveau, de conditionnements psychologiques ou d'effacement de souvenirs avant d'être internés ou exterminés par un État techno-totalitaire.
Philosophiquement, Herbert W. Franke aborde dans chacun de ses ouvrages de science-fiction la question du devenir des civilisations au regard de la possibilité de satisfaire les besoins des êtres humains par des moyens techniques toujours plus performants. L'un de ses premiers romans, La Cage aux orchidées, en tire les conclusions les plus radicales avec la réduction de l'humanité à de simples êtres sensitifs dont les zones cérébrales sensibles sont artificiellement stimulées. Dans son roman le plus célèbre, Zone zéro, Herbert W. Franke mêle le thème d'un affrontement brutal de grandes puissances dans un conflit Est-Ouest et d'une techno-science aux possibilités accrues, mais totalement vide de sens. Zone zéro décrit la bipartition de la société en deux classes, celle des personnes oisives vivant dans un état de félicité passive et celle des actifs, qui peuvent être en dernier ressort des êtres humains modifiés biogénétiquement ou bien des intelligences artificielles.
Herbert W. Franke déclara lui-même à propos de la science-fiction : « Ce qui me fascine dans la science-fiction, c'est ce qu'on appelle le « Sense of Wonder » – l'inattendu, le surprenant, le merveilleux qui est décrit dans ce genre d'histoires. Et pour cela, il n'est pas besoin de recourir aux domaines de l'irréel : les nouveaux espaces ouverts par la science à l'aide de la technique dans les domaines du comportement humain et des expériences vécues sont bien plus extraordinaires que toutes les sorcières, tous les monstres et tous les magiciens des contes et des mythes. Ces nouveaux territoires inconnus de l'utopie réelle appartiennent au futur, mais les chemins qui y conduisent sont pavés de revers, d'erreurs et de dangers. Les conflits qui en résultent me fournissent la matière des actions dramatiques de mes histoires et de mes romans. Mais il s'agit bien de l'avenir de notre monde réel et souvent aussi d'évolutions qui sont déjà en germe à notre époque et que nous pouvons encore orienter dans le sens de nos propres intérêts »[réf. souhaitée].
Prix littéraires
1984 : Prix Kurd-Laßwitz de la meilleure nouvelle germanophone pour Atem der Sonne [Le souffle du Soleil]
(de) Geheimnisvolle Höhlenwelt, dva, Stuttgart 1974 [Mystérieux monde souterrain]
(de) Kunst kontra Technik, Fischer Verlag, Francfort, 1978 [L'art contre la technique]
(de) In den Höhlen dieser Erde, Hoffmann & Campe, Hambourg, 1978 [Dans les cavernes de notre Terre]
(de) Die Atome, Ullstein, Berlin 1980 [Les atomes]
(de) Die Moleküle, Ullstein 1980 [Les molécules]
(de) Die geheime Nachricht, Umschau, Francfort/Main 1982 [Le message secret]
(de) Computergrafik-Galerie. Bilder nach Programm - Kunst im elektronischen Zeitalter, DuMont 1984 [Galerie d'art numérique. Images issues de l'art digital à l'ère électronique]
(de) Siliziumwelt (avec M. P. Kage), IBM Deutschland GmbH, Stuttgart 1985 [Le monde du silice]
(de) Leonardo 2000, (nouvelle édition remaniée de Kunst kontra Technik), Suhrkamp, Francfort-sur-le-Main, 1987 [Léonard 200]
(de) Die Welt der Mathematik (avec H. Helbig), Computergrafik zwischen Wissenschaft und Kunst, VDI-Verlag, Düsseldorf 1988 [Le monde des mathématiques]
(de) Digitale Visionen, IBM Deutschland GmbH, 1989 [Visions numériques]
(de) Das P-Prinzip. Naturgesetze im Rechnenden Raum, Insel Verlag, Francfort/Main 1995 [Le principe P. Les lois de la nature dans l'espace de calcul]
(de) Wege zur Computerkunst, Édition 'die Donau hinunter', Vienne, St. Peter am Wimberg 1995 [Chemins de l'art numérique]
(de) Vorstoß in die Unterwelt, Bruckmann, Munich, 2003 [Exploration du monde souterrain]
Pierre Versins, Encyclopédie de l'utopie, des voyages extraordinaires et de la science-fiction, L'Âge d'homme, 1972, article « Herbert W. Franke ».
Jacques Sadoul, « Appendice. I. Allemagne », in : Histoire de la science-fiction moderne 1911-1984, Robert Laffont, 1984, p. 477-478.
Lorris Murail, La science-fiction, Larousse, coll. « Guide Totem », 1999, article « FRANKE, Herbert », p. 149.
Hans Esselborn, « Les romans de Herbert W. Franke entre anti-utopie et virtualité », in Denis Bousch (éd.), Utopie et science-fiction dans le roman de langue allemande, L'Harmattan, coll. « Allemagne d'hier et d'aujourd'hui », 2007, p. 199.
↑Franz Rottensteiner, postface de Herbert W. Franke, Ypsilon Minus, coll. « Phantastische Bibliothek », suhrkamp taschenbuch, n°358, p. 166.