Il épouse la Française Gaby Depeyre (1888-1971) ; elle croise Picasso, vers 1915-1916, et pose pour lui. Au cours des années 1950, Gaby cherche à vendre une toile offerte par le maître et, pour justifier l'origine de la peinture, révèle au grand jour leur ancienne liaison[6].
Il a produit plusieurs centaines de gravures sur bois. Influencés par le surréalisme, les deux premiers albums de bois sortent en 1923 et en 1935, et sont marqués par les paysages maritimes bretons ou méditerranéens, la vie sous-marine, New York, hantés par un fantastique à la Edgar Allan Poe ; la critique de son temps salue sa technique avec enthousiasme[7]. Le premier, Horizons artificiels, comprend 25 planches ; le second, Phosphorescences, 26 planches et un texte de Jules Supervielle l'accompagne[3].
Durant l'entre-deux-guerres, il fait de nombreux séjours à Saint-Tropez et prend la mer à bord d'un voilier. Il devient l'ami du peintre André Dunoyer de Segonzac et de son épouse Nicole, avec lesquels, Gaby et lui vivent à bord du bateau[8],[9].
Herbert Lespinasse reste en France au moment de l'entrée dans la Seconde Guerre mondiale en . Il fut le seul Américain rescapé après avoir été déporté au camp de concentration de Buchenwald, par le convoi du au départ de Toulouse[10]. Du fait de sa nationalité américaine, les Français faisant partie de son convoi l'avaient déclaré comme Français. Il portait donc le triangle rouge des déportés politiques, avec la lettre « F ». Il ne recommence à produire des gravures qu'en 1947[3], après bien des difficultés, comme il l'explique au peintre Marcel Mouillot dans leur correspondance[8].
↑[catalogue], Les Gravures de Herbert Lespinasse, Mulhouse, Bibliothèque municipale / Société Godefroy Engelmann, 1971 — In: Chronique de bibliothèques, 1, 1972, BNF.