Par arrêté du ministre de l'instruction publique et des Beaux-Arts il est nommé, en 1885, membre du Conseil supérieur des Beaux-Arts.
Il est nommé Inspecteur des Beaux-arts en octobre 1887, en remplacement d'Albert Kaempfen[6] et, en 1894, il devient inspecteur général.
Henry Havard s'engage dans les politiques culturelles. Il le fait dans le cadre de ses fonctions d'Inspecteur général des Beaux-Arts mais aussi par ses écrits. Il publie une Lettre sur l'enseignement des beaux-arts[lire en ligne] dans laquelle il relativise l'importance de l'enseignement du dessin en critiquant les méthodes traditionnelles d'enseignement. Il insiste sur l'importance de l'éducation des sens et de la mémoire visuelle. Il suggère la création de bibliothèques spécialisées et de manuels pour aider à l'enseignement des beaux-arts. Il souligne que l'art doit être accessible à tous et que son enseignement doit être généralisé pour former des citoyens éclairés et cultivés, capables d'apprécier et de comprendre les œuvres d'art.
Il est l'auteur de rapports relatifs à des institutions culturelles, par exemples sur la réorganisation des manufactures nationales[7].
Henry Havard témoigne tout au long de sa vie d'un fort attachement à la Bourgogne en général et à Charolles en particulier..Il est vice-président de l'association Les Bourguignons à Paris[8]. La ville de Charolles a rendu hommage à Henry Harvard en posant, le 11 novembre 1923, une plaque commémorative, réalisée par Jean Laronze, sur sa maison natale, située Grande Rue[9]. Il lègue à Charolles quelques œuvres d'art et, à la ville de Mâcon ses collections personnelles[10]. Ses tableaux reviennent au Musée des Ursulines. La Médiathèque municipale de Mâcon conserve les 7 000 ouvrages qui composaient sa bibliothèque. À une série de livres en hollandais s’ajoute une collection de 200 catalogues de vente d’œuvres d’art en Hollande datés de la fin du 18e au début 19e siècle.
La quasi totalité des publications de Henry Havard bénéficient de nombreux articles de presse généralement très élogieux. Son ouvrage phare est son Dictionnaire de l'ameublement, en 4 volumes. Extrait de l'article publié dans Le Siècle[13] : "On est effrayé à la pensée des prodigieuses investigations qu'un tel travail suppose dans tous les domaines, art, sciences, littérature, histoire, mémoires, théâtre, métiers, industrie, commerce; une montagne de livres et de manuscrits à consulter la plume à la main ; une patience admirable à classer le résultat de ses recherches, à rapprocher des faits curieux dont on ne soupçonnait pas l'intérêt. Songez — pour vous rendre compte de la puissance au travail de l'auteur — que ces quatre volumes renferment environ 5 000 colonnes de texte, expliquées et illustrées par 3 500 gravures et environ 300 grandes planches hors texte et en couleur Le défaut ordinaire des dictionnaires, c'est le manque d'unité. Ecrits par des collaborateurs venus de tous les points de l'horizon, ils se ressentent du décousu d'une collaboration passagère ; les négligences et les lacunes y sont visibles. Le Dictionnaire de l'ameublement et de la décoration est, au contraire, l'œuvre toute personnelle de M. Henry Havard. L'Académie des Beaux-Arts a couronné l'ouvrage l'année dernière, après la publication des trois premiers volumes..."
Publications
Dictionnaire de l'ameublement et de la décoration : depuis le XIIIe siècle jusqu'à nos jours., 4 vol. : ill. en noir et en coul. ; 33 cm, ouvrage couronné par l'Académie des Beaux-Arts, t.1 Paris, 1894, Maison Quantin,757 p. ; t.2, 834 p. ; t3 Ancienne Maison Quantin, Librairies-imprimeries réunies, 817 p. ; t4 1011 p.
Histoire et philosophie des styles (architecture, ameublement, décoration), Paris, 1899-1900, C. Schmid, 2 vol. 338 et 367 p. lire en ligne sur Gallica
Histoire de l'orfèvrerie française, Paris, 1896, Librairies-imprimeries réunies, 472 p.-[40] p. de pl. lire en ligne sur Gallica
Amsterdam et Venise, ouvrage enrichi de sept eaux-fortes, par Léopold Flameng et Gaucherel et de cent vingt-quatre gravures sur bois, Paris, 1876, E. Plon, 636 p. lire en ligne sur Gallica
L'art dans la maison (grammaire de l'ameublement) illustrations de MM. Corroyer, C. David, E. Prignot... et al.Paris 1884 E. Rouveyre et G. Blond, 2 t., 474 p. et 246 p. lire en ligne sur Gallica
Lettre sur l'enseignement des beaux-arts, Paris, 1879, A. Quantin, 66 p. lire en ligne sur Gallica
Notes et référence
↑Acte de naissance reproduit dans le dossier Légion d'Honneur.
↑Henri Jouve, Dictionnaire biographique de Saône-et-Loire, Paris, Henri Jouve,
↑Rossella Froissart Pezone, « Havard, Henry », sur inha.fr, (consulté le )
↑Havard, Henry (05/09/1838 - 31/10/1921) agorha [lire en ligne]
↑« Beaux-Arts. Au ministère des Beaux-Arts », Le Petit Moniteur universel,
↑« Sèvres. La réorganisation des Manufactures nationales. », Le Matin,
↑« Les Bourguignons à Paris », Journal de Beaune, , p. 2
↑« Une plaque commémorative sur la Maison d'Henry Havard », Le journal des Arts,
↑« Les documents sortent de leur réserve », La médiathèque de Mâcon précise "Si Henry Havard (1839-1921) n’était pas un inconnu, ce n’est qu’en 2022 que le « fonds Henry Havard » conservé à la Médiathèque de Mâcon a suscité l’intérêt de deux chercheuses : Mme Joëlle Pojé-Crétien et Mme Françoise Perrot, pour lesquelles il a été ouvert. L’abondance des documents fait que leur recherche n’en est qu’à ses débuts mais elle se révèle passionnante.", sur mediatheque.macon.fr (consulté le )