Henry Havard

Henry Havard
Photo d'Henry Havard, anonyme, entre 1869 et 1890.
Biographie
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Henri-H. MossVoir et modifier les données sur Wikidata
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Distinctions

Marie Alexandre Henry Havard, né le à Charolles et mort le à Paris, est un critique d'art et historien d'art français.

Biographie

Lorsque Henry Havard naît son père est notaire à Charolles et il a 28 ans ; sa mère, Adèle Françoise Moss, en a 22[1].

Élève au lycée de Mâcon Henry Havard est lauréat du Concours général des lycées[2].

Sa formation artistique n'est pas connue mais il bénéficie de l’influence de son père, historien local auteur des Chroniques du Charollais[3].

Il participe activement à la Commune de Paris en faisant partie de la garde nationale parisienne[4]. À la fin de celle-ci, condamné à mort, il s'exile d’abord en Belgique puis en Hollande. Il se passionne pour la peinture et de la céramique hollandaises au XVIIe siècle. Il est le correspondant de journaux dont le Siècle et le Temps, les Débats, l'Illustration, le Monde Illustré[5]. Rentré en France grâce à l’amnistie de 1879 il collabore à de nombreux autres périodiques dont la Gazette des Beaux-Arts et la Revue de l’art ancien et moderne.

Par arrêté du ministre de l'instruction publique et des Beaux-Arts il est nommé, en 1885, membre du Conseil supérieur des Beaux-Arts.

Il est nommé Inspecteur des Beaux-arts en octobre 1887, en remplacement d'Albert Kaempfen[6] et, en 1894, il devient inspecteur général.

Henry Havard s'engage dans les politiques culturelles. Il le fait dans le cadre de ses fonctions d'Inspecteur général des Beaux-Arts mais aussi par ses écrits. Il publie une Lettre sur l'enseignement des beaux-arts[lire en ligne] dans laquelle il relativise l'importance de l'enseignement du dessin en critiquant les méthodes traditionnelles d'enseignement. Il insiste sur l'importance de l'éducation des sens et de la mémoire visuelle. Il suggère la création de bibliothèques spécialisées et de manuels pour aider à l'enseignement des beaux-arts. Il souligne que l'art doit être accessible à tous et que son enseignement doit être généralisé pour former des citoyens éclairés et cultivés, capables d'apprécier et de comprendre les œuvres d'art.

Il est l'auteur de rapports relatifs à des institutions culturelles, par exemples sur la réorganisation des manufactures nationales[7].

Henry Havard témoigne tout au long de sa vie d'un fort attachement à la Bourgogne en général et à Charolles en particulier..Il est vice-président de l'association Les Bourguignons à Paris[8]. La ville de Charolles a rendu hommage à Henry Harvard en posant, le 11 novembre 1923, une plaque commémorative, réalisée par Jean Laronze, sur sa maison natale, située Grande Rue[9]. Il lègue à Charolles quelques œuvres d'art et, à la ville de Mâcon ses collections personnelles[10]. Ses tableaux reviennent au Musée des Ursulines. La Médiathèque municipale de Mâcon conserve les 7 000 ouvrages qui composaient sa bibliothèque. À une série de livres en hollandais s’ajoute une collection de 200 catalogues de vente d’œuvres d’art en Hollande datés de la fin du 18e au début 19e siècle.

Distinctions

Nommé chevalier dans l'Ordre de la Légion d'honneur le il est promu Officier par décret du [11].

En 1889 il reçoit le prix Bordin, délivré par l'Académie des Beaux-Arts[12].

En 1909 il est promu commandeur de l’Ordre d’Orange-Nassau[3].

Accueil de son œuvre

La quasi totalité des publications de Henry Havard bénéficient de nombreux articles de presse généralement très élogieux. Son ouvrage phare est son Dictionnaire de l'ameublement, en 4 volumes. Extrait de l'article publié dans Le Siècle[13] : "On est effrayé à la pensée des prodigieuses investigations qu'un tel travail suppose dans tous les domaines, art, sciences, littérature, histoire, mémoires, théâtre, métiers, industrie, commerce; une montagne de livres et de manuscrits à consulter la plume à la main ; une patience admirable à classer le résultat de ses recherches, à rapprocher des faits curieux dont on ne soupçonnait pas l'intérêt. Songez — pour vous rendre compte de la puissance au travail de l'auteur — que ces quatre volumes renferment environ 5 000 colonnes de texte, expliquées et illustrées par 3 500 gravures et environ 300 grandes planches hors texte et en couleur Le défaut ordinaire des dictionnaires, c'est le manque d'unité. Ecrits par des collaborateurs venus de tous les points de l'horizon, ils se ressentent du décousu d'une collaboration passagère ; les négligences et les lacunes y sont visibles. Le Dictionnaire de l'ameublement et de la décoration est, au contraire, l'œuvre toute personnelle de M. Henry Havard. L'Académie des Beaux-Arts a couronné l'ouvrage l'année dernière, après la publication des trois premiers volumes..."

Publications

Notes et référence

  1. Acte de naissance reproduit dans le dossier Légion d'Honneur.
  2. Henri Jouve, Dictionnaire biographique de Saône-et-Loire, Paris, Henri Jouve,
  3. a et b Académie des Sciences, Lettres, et Belles-lettres de Dijon, « 1921 Décès d’Henry Havard, historien d’art », sur academie-sabl-dijon.org
  4. Rossella Froissart Pezone, « Havard, Henry », sur inha.fr, (consulté le )
  5. Havard, Henry (05/09/1838 - 31/10/1921) agorha [lire en ligne]
  6. « Beaux-Arts. Au ministère des Beaux-Arts », Le Petit Moniteur universel,‎
  7. « Sèvres. La réorganisation des Manufactures nationales. », Le Matin,‎
  8. « Les Bourguignons à Paris », Journal de Beaune,‎ , p. 2
  9. « Une plaque commémorative sur la Maison d'Henry Havard », Le journal des Arts,‎
  10. « Les documents sortent de leur réserve », La médiathèque de Mâcon précise "Si Henry Havard (1839-1921) n’était pas un inconnu, ce n’est qu’en 2022 que le « fonds Henry Havard » conservé à la Médiathèque de Mâcon a suscité l’intérêt de deux chercheuses : Mme Joëlle Pojé-Crétien et Mme Françoise Perrot, pour lesquelles il a été ouvert. L’abondance des documents fait que leur recherche n’en est qu’à ses débuts mais elle se révèle passionnante.", sur mediatheque.macon.fr (consulté le )
  11. « Cote L1273036 », base Léonore, ministère français de la Culture
  12. « Les Arts », La Gazette,‎
  13. Adolphe Michel, « La toilette », Le Siècle,‎

Liens externes