Alice Marie Céleste Fleury est la fille de Jean Fleury, écrivain haguais et professeur à Paris. Elle l’accompagne en Russie quand il devient lecteur en littérature française à l’université impériale de Saint-Pétersbourg. Elle y étudie les langues et les sciences et y rencontre Émile Durand, professeur de droit français et amateur d’art, qu'elle épousera en 1873.
Auteur prolifique, s’essayant au théâtre comme aux nouvelles, à la poésie comme au roman, elle a été à son époque, un écrivain à succès. Son roman Dosia obtient le prix Montyon en 1878[2]. Son manuel pour l’Instruction morale et civique pour les jeunes filles a été réédité 28 fois entre 1882 et 1891[3].
« C’est encore une femme, à ce qu’il paraît, ce monsieur-là ! La mascarade des pseudonymes continue… (…) Cette revenue du pays des neiges, a tout de suite percé la neige de l’indifférence publique, si dure aux débutants. Elle est une perce-neige heureuse ! Elle en a la pureté… Elle a la pureté de la plume, cette chose maintenant plus rare que le talent[4]. »
« De toutes les femmes de lettres de France, Mme Henry Gréville est celle dont les livres atteignent le plus d’éditions. Celle-là est surtout un conteur, un conteur gracieux et attendri. On la lit avec un plaisir doux et continu ; et, quand on connaît un de ses livres, on prendra toujours volontiers les autres[5]. »
Elle est morte emportée par une congestion alors qu’elle suivait une cure à la clinique des docteurs Sollier à Boulogne-Billancourt. Elle est inhumée au cimetière de Montmartre (2e division).
Œuvres
Sonia.
Rose Rozier, 1872.
L’Expiation de Savéli, Paris, E. Plon et Cie, 1876. (roman russe, drame, avec le contexte historique du servage)
La princesse Oghérof, Paris, Plon, 1876.
Dosia, Paris, Plon, 1876. Prix Montyon en 1878.
À travers les champs, Autour d'un phare, Paris, Plon, 1877, lire en ligne sur Gallica
Les Koumiassine, Paris, E. Plon et Cie, 1877, 2 tomes. (roman russe, la comtesse veut marier sa nièce sans lui demander son avis !) lire en ligne sur Gallica
Les Ormes, Paris, E. Plon, Nourrit et Cie, 1884. (drame, Marcel Avellin épouse Julie Dannault mais en fait à une inclination pour Flavie Dannault, sa belle-mère)
Idylle, 1885.
Cléopâtre, Paris, E. Plon, Nourrit et Cie, 1886. (roman russe, drame)
Le mari d'Aurette, Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1889. (roman, Aurette Leniel souhaite rester célibataire, mais c'est sans compter l'arrivée de Noël Villandré, professeur de physique de son neveu Jean)
↑Selon Martine Lafleur, Autour de la controverse soulevée par la mise à l’index de quatre manuels scolaires français à la fin du XIXe siècle : l’appartenance sociale à la République française et la politisation de la différence des sexes, mémoire de maitrise, mars 1998, Université de Sherbrooke, Canada.
Christophe Grandemange : Henry Gréville, éditions La Gare des mots, 2015, 190 pages, (ISBN979-10-92044-02-7).
Christophe Grandemange : Henry Gréville, La romancière au grand cœur, éditions La Gare des Mots, 2017, 280 pages, (ISBN979-10-92044-12-6) (nouvelle édition revue et augmentée, préface de Joël Liénard, arrière-petit-fils de la romancière).