Henriette Delille naît à La Nouvelle-Orléans en 1813. Son père, Jean-Baptiste DeLille Sarpy, est né vers 1758 à Fumel (Lot-et-Garonne, France). Sa mère, Marie-Josèphe Días, est une femme de couleur libre. La famille vit dans le quartier français de La Nouvelle-Orléans, non loin de la cathédrale Saint-Louis.
Formée par sa mère à la littérature française, à la musique et à la danse, Henriette est vouée à épouser un riche homme blanc. Sa mère lui enseigne également les soins infirmiers et la préparation de médicaments à base d'herbes.
Durant sa jeunesse, elle participe à de nombreuses bals. Henriette refuse toutefois la vie que lui préparent ses parents. Très pieuse, elle devient une véritable adversaire du système de plaçage, au motif qu'il représente une violation du sacrement du mariage. Influencée par Sœur Marthe Fontier, fondatrice d'une école pour les filles de couleur, Henriette commence à enseigner à l'école catholique locale dès l'âge de 14 ans. Les années suivantes, elle se consacre aux soins et à l'éducation des pauvres. Elle entre alors en conflit avec sa mère.
Les Sœurs de la Sainte-Famille
En 1836, Henriette vend tous ses biens pour fonder les Sœurs de la Présentation. La congrégation est alors composée de sept jeunes femmes créoles et d'une jeune femme française. Elles soignent les malades, aident les pauvres et instruisent les libres, les esclaves, les enfants et les adultes. Elles s'occupent également des femmes âgées et fondent la première maison catholique pour personnes âgées d'Amérique.
Malgré l'opposition de sa famille, Henriette continue de vivre sa foi. En 1837, le Père Étienne Rousselon fixe la reconnaissance officielle de la nouvelle congrégation au nom du Saint-Siège. En 1842, la congrégation change de nom pour celui de Sœurs de la Sainte Famille.
À sa mort, le , la congrégation compte douze membres. Les sœurs sont particulièrement remarquées lors des épidémies de fièvre jaune qui frappent La Nouvelle-Orléans en 1853 et 1897. En 1909, elles passent à 150 membres et servent dans les écoles paroissiales de la Nouvelle-Orléans. En 1950, l'ordre culmine à 400 membres.