Hector Rolland vient juste de naître lorsqu'il est abandonné dans une rue de Neuilly-sur-Seine, pendant Noël 1911. Il est ensuite recueilli par l'Assistance publique, qui le place chez Louis et Honorine Hotte, un couple d'agriculteurs vivant près de Varennes-lès-Narcy (Nièvre), dans le hameau de Sourdes.
Il est députégaulliste de l'Allier de 1968 à 1981 puis de 1986 à 1988 et maire de Moulins de 1971 à 1989. Son franc-parler, un accent rocailleux trahissant une éducation à la campagne et l'habitude de lire des poèmes de son cru lors des séances à l'assemblée, font de cet autodidacte une figure pittoresque de la Cinquième République. Il était surnommé Spartacus.
Enfant abandonné, il est le premier à proposer en 1978 une loi mentionnant, pour la première fois et pour les seuls pupilles de l'État, le droit de connaître leurs origines. Il n'est pourtant pas suivi et son texte n'est jamais soumis au vote.
Il mènera le combat contre l'avortement. Lors du débat sur la loi Veil de 1974 instituant celui-ci, il est particulièrement virulent, allant même jusqu'à évoquer « le choix d'un génocide », formule qui a pu choquer car Simone Veil est une rescapée des camps de concentration[2]. De même, en 1986, il tente de créer, avec la députée UDF Christine Boutin et le député Front nationalMichel de Rostolan, un « groupe d'étude parlementaire pour favoriser l'accueil à la vie ». En vain, car la création n'est pas autorisée par l'Assemblée nationale.
Quinze ans plus tard, le , son corps est exhumé du cimetière de Moulins et enterré auprès des cendres de ses parents adoptifs à Varennes-lès-Narcy (Nièvre). La décision a été prise par les deux enfants de l'homme politique, Jacques et Gisèle Rolland, après le décès de la seconde épouse d'Hector Rolland, le à la suite d'une affaire d'héritage[3].
↑Jean-Yves Camus et René Monzat, Les Droites nationales et radicales en France : répertoire critique, Lyon, Presses universitaires de Lyon, , 526 p. (ISBN2-7297-0416-7), p. 352.