Henri, né le 6 mai 1897 à Buenos Aires, est le fils de Arnauld Michel d'Abbadie d'Arrast (1860-1918) qui construisait le réseau de tramway de Buenos Aires. Henri est élève du Lycée Janson-de-Sailly à Paris.
Son introduction dans l'industrie cinématographique est fortuit. Il est blessé pendant la Première Guerre mondiale et, pendant sa convalescence, il rencontre George Fitzmaurice, déjà un réalisateur, qui lui invite de venir à Hollywood.
Henri arrive à Hollywood en 1922 et travaille comme documentaliste et assistant sur plusieurs films. Il travaille comme assistant avec :
Harry d'Abbadie d'Arrast reste toujours ami avec Chaplin qui séjourne à trois reprises (1925, 1926 et 1931), au château d'Etchaux, son propriété familiale à Saint-Étienne-de-Baïgorry.
En 1927 il a la possibilité de diriger lui-même trois films muets pour le compte de la Paramount Pictures. Des comédies caustiques : Sérénade, A Gentleman of Paris et Monsieur Albert dans lesquelles l'acteur vedette de L'Opinion publique, Adolphe Menjou, joue également les rôles principaux.
Harry d'Abbadie d'Arrast réalise sept films entre 1927 et 1933, tous très appréciés pour leurs dialogues sophistiqués et mordants, leur photographie et leur tempo cinématographique. Malheureusement, à cause de son caractère irascible (refus d'accélérer la production, refus d'accepter systématiquement les acteurs que le producteur veut imposer, etc.) il se confronte à des moguls comme Samuel Goldwyn sur le film Raffles, puis à David O. Selznick sur Topaze (adaptation de la pièce éponyme de Marcel Pagnol dont John Barrymore est la vedette).
Le résultat est qu'il est blackboulé[6] et ne trouve plus de travail à Hollywood qu'il quitte en 1933 pour l'Espagne où il réalise une version du Tricorne.
De retour à Hollywood en 1935, il ne trouve plus jamais de travail comme réalisateur, mais contribue à plusieurs scenarii.
La fortune personnelle d'Harry d'Abbadie d'Arrast lui permet, au début, de passer de très longs séjours à l'Hôtel de Paris, à Monte Carlo, et de fréquenter assidument le casino. Il ne perce pas le secret des martingales. Son épouse Eleanor, qui retourne aux États-Unis, assure ses frais essentiels.