Son père, William Joseph Smithson, est directeur de théâtre. Elle fait sa première apparition sur scène en 1815, au Crow Street Theatre de Dublin, dans le rôle d'Albina Mandeville, dans la pièce The Will de Frederic Reynolds(en). Trois ans plus tard, elle fait ses débuts à Londres au théâtre de Drury Lane dans le rôle de Laetitia Hardy de The Belle's Stratagem de Hannah Cowley.
Elle ne remporte aucun succès notable en Angleterre. En revanche à Paris, où elle se rend avec l'acteur William Charles Macready en 1827 et 1832, elle suscite un vif enthousiasme dans les rôles de Virginie, de Juliette et de Jane Shore dans la tragédie homonyme de Nicholas Rowe. Elle compte de nombreux admirateurs, parmi lesquels Hector Berlioz. L'ayant vue pour la première fois au théâtre de l'Odéon dans les rôles de Juliette et d'Ophélie, le compositeur tombe amoureux d'elle. Il lui envoie des lettres, bien qu'ils ne se soient jamais rencontrés. Cette situation se prolonge pendant plusieurs années, jusqu'au jour où Berlioz offre des billets à un ami avec lequel Harriet vient écouter la Symphonie fantastique. Elle prend conscience à la fin du concert que la symphonie parle d'elle (chose plus que suggérée dans le programme du concert) et accepte de l'épouser le . La cérémonie a lieu en l'hôtel de Charost ; le témoin est Franz Liszt[1].
Le couple élit domicile à Montmartre. Louis Berlioz, leur fils unique, naît le [2]. Harriet se produit la dernière fois sur scène le . Les hivers trop rigoureux leur font regagner Paris où ils emménagent rue de Londres. Mais la mésentente s'installe peu à peu. Berlioz entame une liaison avec la cantatrice Marie Recio en 1841 avant d'emménager avec elle en 1844 rue de Provence, tandis qu'Harriet déménage rue Blanche.
Elle meurt le sans que le divorce ait été prononcé (le divorce n'était alors plus en vigueur : abrogé en 1816 sous la restauration, il ne fut rétabli qu'en 1884) . De fait, Berlioz continuera à payer le loyer de sa femme, puis ses frais médicaux jusqu'à son décès, tout en entretenant sa nouvelle compagne. Elle est enterrée au cimetière Saint-Vincent à Montmartre. En 1864, ses restes sont transférés au cimetière Montmartre où la rejoindront Marie Recio en 1862, puis Berlioz en 1869.
Galerie
Le portrait d'Harriet Smithson a été peint entre autres par Claude-Marie Dubufe en 1832 (il est aujourd'hui au musée Magnin de Dijon). Ce portrait a été repris en un large cartel ovale peint sur un vase en porcelaine de Paris de la manufacture Darte, vers 1830, actuellement au Musée de la vie romantique à Paris.
↑Jeune homme, il s'engagera dans la marine marchande et atteindra le grade de commandant. Il meurt, en service, de la fièvre jaune le 5 juin 1867 à La Havane.