Son père dirige une colonie écossaise fondée par Jacques Ier.
Dès son jeune âge, Hans Sloane collectionne les objets d'histoire naturelle et d'autres curiosités. Son penchant l'incline à suivre des études de médecine. On l'envoie à Londres où il étudie la botanique, la pharmacopée et la pharmacie. Après quatre ans passés à Londres, il voyage à travers la France et s'arrête notamment à Paris et à Montpellier, avant d'obtenir son titre de docteur en médecine à l'université d'Orange le [1]. Il revient à Londres avec une quantité considérable de plantes et d'autres objets curieux. John Ray utilise de nombreuses plantes de Sloane pour la rédaction de son History of Plants.
Sloane est bientôt élu à la Royal Society et reçoit le concours de Thomas Sydenham dans son apprentissage de la médecine. En 1687, il devient membre de l'école de médecine. La même année, il part exercer en Jamaïque à la cour du duc d'Albemarle[2]. Mais celui-ci meurt peu après l'arrivée de Sloane : son séjour ne dura que quinze mois mais Sloane récolta tout de même près de 800 nouvelles espèces de plantes, la Jamaïque n'ayant été jamais étudiée auparavant. Il en publie le compte rendu en latin en 1696 et, plus tard, le récit de son voyage A Voyage to the islands Madera, Barbados, Nieves, St Christophers and Jamaica (1707 et 1725), en deux volumes illustrés de gravures noir et blanc[3],[4].
Il devient secrétaire de la Royal Society en 1693 et fut l'éditeur de la revue de la société, Philosophical Transactions, durant vingt ans. Il continue à pratiquer la médecine uniquement auprès des plus riches, nobles ou bourgeois, d'Angleterre.
En 1716, Sloane est fait baronnet et est le premier médecin à recevoir ce titre héréditaire. En 1719, il devient président de l'école de médecine, fonction qu'il occupa durant seize ans. En 1722, il devient médecin-général de l'armée britannique et en 1727 médecin du roi George II. En 1727, il succède à Sir Isaac Newton à la présidence de la Royal Society dont il était membre depuis le . Il prend sa retraite à l'âge de 80 ans.
La renommée de Sloane repose surtout sur son action en faveur des sciences plutôt que sur ses propres contributions à l'avancement des sciences ou de la médecine. Ainsi, il achète en 1712 à Chelsea, près de Londres, un manoir où il installe le Chelsea Physic Garden.
Il assiste également financièrement certains naturalistes-voyageurs comme Mark Catesby qui explore l'Amérique du sud-est. Il subvient également aux besoins de Stephen Gray. Grâce à de tels envois, il fait paraître Fish of Jamaica.
Quand Sloane prend sa retraite en 1741, il installe sa bibliothèque et son cabinet de curiosités dans sa maison de Cheyne Walk à Chelsea. À sa mort, il lègue ses immenses collections constituées de livres, de manuscrits, de gravures, d'images, de médailles, de pièces de monnaie, de sceaux, de camées et d'autres curiosités à la nation, à la condition que le Parlement verse la somme de 20 000 livres sterling, chiffre très faible en regard de la valeur réelle de la collection.
Le legs est accepté dans ces termes la même année et la collection de Sloane, à laquelle George II ajoute la bibliothèque royale, est ouverte au public à Bloomsbury en 1759.
Collections ornithologiques
Ses collections comportaient 1 172 spécimens (des peaux d'oiseaux, des squelettes, des œufs et des nids). Malheureusement, rien ne subsiste de cette collection.
Hans Sloane était l'inventeur d'un remède contre les inflammations des yeux, dont la recette, tout d'abord secrète, parut ensuite sous le nom de « remède ophtalmique »:
« Le Chevalier Hans Sloane, qui depuis quelque temps a abandonné & la pratique & le séjour de la Ville de Londres, a voulu encore contribuer à l'utilité publique, en publiant le secret d'un Remède fort efficace dans les Inflammations, dans les Faiblesses et dans d'autres maladies des yeux. Son Ecrit est in 8. Voici sa Recette: Prenez, une once de Tutie préparée ; deux scrupules de Pierre Hématite ; douze grains du meilleur Aloé, et quatre de foudre de Perles, Mettez, tous ces ingrédients dans un Mortier de Marbre ou de Porphyre, & broyez-les exactement avec un Pilon dt la même Pierre, en y mêlant assez, de graisse de Vipère, pour en faire un Liniment, dont on se servira une ou deux fois par jour, en en faisant entrer une petite quantité dans l'œil malade par le moyen d'un pinceau fin. Sans prétendre contefter les vertus de ce Remède, qu'il nous soit permis de remarquer que les évacuations abondantes par le moyen de Saignées, de Véficatoires, de Ventouses, &c. dont Mr. Sloane accompagnait l'usage de son Spécifique »
Hans Sloane est enterré le [6] en la vieille église de Chelsea avec cette épitaphe :
« In memory of Sir Hans Sloane, Bart, President of the Royal Society and of the College of Physicians, who died in the year of our Lord 1752, the ninety-second year of his age, without least pain of body, and with a conscious serenity of mind ended a virtuous and beneficient life. This monument was erected by his two daughters, Eliza Cadogan and Sarah Stanley »
Que l'on peut traduire par :
« En mémoire de Sir Hans Sloane, Baronnet, Président de la Royal Society et du Collège des Médecins, mort dans l'année 1742 de notre Seigneur dans sa 92e année, qui sans la moindre douleur corporelle, en pleine conscience et l'esprit serein est arrivé au terme d'une vie profitable. Ce monument a été érigé par ses deux filles, Eliza Cadogan et Sarah Stanley. »
Il est enterré au côté de son épouse Elisabeth, morte le .
Notes et références
↑(en) Arthur MacGregor, « ‘Sloane, Sir Hans, baronet (1660–1753)’ », Oxford Dictionary of National Biography, (lire en ligne)
↑Pierre-Jacques Charliat, Le temps des grands voiliers, tome III de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 91
(en) James Britten (based on records compiled by), Spencer Savage (introduction) et J.E. Dandy (revised and edited by), The Sloane Herbarium, British Museum (Natural History), , 246 p.
Silke Ackermann et Jane Wess (2003). Between antiquarianism and experiment: Hans Sloane, George III and collecting science, Enlightenment. Discovering the World in the Eighteenth Century (Kim Sloan dir.), The British Museum Press (Londres) : 150-157. (ISBN0-7141-5020-7)