Hans Krüger ( - ), de nationalité allemande, était un capitaine SS (SS-Hauptsturmführer) qui occupa en 1941 et 1942, le poste de chef de l’antenne du Kommando der Sipo (KdS) de Lemberg (actuelle Lviv) à Stanislau (Stanisławów) en Pologne occupée, aujourd'hui Ivano-Frankivsk en Ukraine. Il fut un des précurseurs de la Shoah par balles en Galicie orientale et à ce titre, responsable de nombreux massacres de masse à l’encontre de Juifs polonais et Polonais ethniques. En 1943 et 1944, il occupa le poste de chef de l’antenne du KdS de Dijon à Chalon-sur-Saône en France occupée. En Saône-et-Loire et dans la Nièvre, il se rendit coupable de nombreux crimes de guerre[1].
Hans Krüger, chef de l’antenne du KdS de Stanislau, puis de Chalon-sur-Saône, ne doit pas être confondu avec son homonyme Hans Krüger(en) ( – ), juge nazi, en poste à Konitz (Chojnice) de 1940 à 1942, même si leurs activités en temps de guerre et leur carrière après-guerre furent à bien des égards similaires.
Origine et éducation
Hans Krüger est né le à Posen, capitale de la Posnanie, royaume de Prusse, intégré à l’Empire allemand. C’était le fils d'un professeur de commerce dans une institution privée. Dès 1914, il est scolarisé. En 1919, après le soulèvement des résistants polonais, son père, qui fut membre du Deutschen Volksrat, (conseil populaire allemand de la province de Posen, un rassemblement de citoyens allemands conservateurs de droite), est emprisonné quelques mois, puis expulsé avec sa femme et son fils. La famille, qui s’était pas mal appauvrie, quitte sa résidence de Schwiebus pour Luckenwalde où Hans Krüger obtiendra en 1923 son Obersekunda(de). En 1925, il réussit un examen de fin d'études comme inspecteur dans l’agriculture et agent comptable. Il est ensuite employé dans deux domaines agricoles. En 1928, il aide ses parents qui tiennent à Stangenhagen un commerce de produits coloniaux et un élevage de poulets. Dans les années 1930 à 1933, Hans Krüger, au chômage, joua parfois, en fin de semaine, comme musicien dans un orchestre de bal pour se faire quelque menue monnaie[2],[3].
Carrière avant guerre
De 1925 à 1928, Hans Krüger est membre du Werwolf (Loup-garou), puis le des Jungstahlhelmer (Jeunesses du « casque d'acier ») et s’enrôle le dans la Sturmabteilung (SA), où de Sturmführer (sous-lieutenant SA) en 1931, il passe Sturmbannführer (commandant SA) en 1932. Il est membre du NSDAP (Parti nazi) à compter du . De mars à , Krüger exerce la fonction de chef du service de la police du camp de concentration d'Oranienburg. Il y fait preuve de cruauté[4],[5]. En , on lui attribue, au titre de vétéran SA, la place de directeur de l'Office du Travail de Luckenwalde. Le , Kruger s’engage dans l’Allgemeine-SS où il est intégré avec le grade de SS-Hauptsturmführer (capitaine SS). Il postule immédiatement dans la Sicherheitspolizei (police de sûreté) et en , est admis à Berlin pour commencer sa formation de commissaire criminel[2],[6].
Seconde guerre mondiale
Entrée en guerre
Le , Krüger, stationné à Oppeln, entre en Pologne au sein d’un Einsatzkommando. Le SS-ObersturmbannführerKarl Eberhard Schöngarth, dont il est l’adjoint, lui confie la direction d’une école de formation à Zakopane avec pour but de former des membres de la Sipo-SD, des collaborateurs ukrainiens, des agents de police polonais et autres sympathisants, aux activités du contre-espionnage et du renseignement. Plus tard, à Bad Rabka où cette école a déménagé, sous l’impulsion du SS-UntersturmführerWilhelm Rosenbaum(de), ex adjoint de Krüger, et sous le vocable d’Académie de la Sipo-SD, elle deviendra l’école du crime où l’on enseigne les préceptes de la Shoah par balles. En , Krüger rejoint Berlin-Charlottenburg pour une formation de neuf mois comme KriminalKommissar. À l’issue de son stage, il reprend sa place d’adjoint au Dr Karl Eberhard Schöngarth au sein d’un Einsatzkommando Z.B.V. dont une avant-garde de la Gestapo, avec à sa tête Hans Krüger, arrivera le à Stanislau. Schöngarth lui enjoint d’y organiser une antenne régionale du KdS[7] de Lemberg. Krüger installe son PC dans une aile du palais de justice qui deviendra plus tard le commissariat de police aux frontières de Stanislau[2].
Assassinat de "l'intelligenstia polonaise" de Lemberg
Début , à Lemberg, Karl Eberhard Schöngarth donne l’ordre d’exterminer l’intelligentsia polonaise de la ville[8]. Dans la nuit du 3 au , 25 professeurs de l’université Jan Kazimierz de Lemberg sont arrêtés à leur domicile avec famille et amis présents lors de l’arrestation. Tous sont fusillés par des soldats appartenant à l’ Einsatzkommando Z.B.V. et au bataillon Nachtigall (Légion ukrainienne) dans les vallons de « Wulecka-Hills ». Le bilan global est de 45 personnes assassinées. Hans Krüger, avec la complicité d’officiers allemands tels Walter Kutschmann(en), Albreht Herzner, ainsi que de l’Ukrainien Roman Szuchewycz, auraient participé à cette action d'extermination de l' intelligentsia polonaise de Lemberg (Lviv)[9],[10].
Le , 500 à 600 Polonais juifs et 250 Polonais non juifs, exerçant des professions libérales, ingénieurs, avocats, médecins, professeurs, pharmaciens, rabbins, fonctionnaires, etc., sont détenus au siège de la Gestapo à l’issue d’un recensement. Après un tri, environ 200 personnes qualifiées, pouvant rendre service aux Allemands, sont renvoyées chez elles. Le lendemain, , deux camions font des rotations pour conduire tous ces détenus, hommes et femmes, à une dizaine de kilomètres au nord de Stanislau dans la forêt de Pawelce, où une grande fosse a été creusée. Les victimes, dénudées, sont fusillées par un peloton d’exécution aux ordres de Hans Krüger. On estime à environ 500 le nombre des membres de l’intelligentsia juive et polonaise fusillés (estimation basse)[12],[13],[14],[15].
Le , Krüger et son Kommando, appuyés par des éléments du poste de police des frontières de Tatarów, de la milice ukrainienne et du bataillon de réserve de police no 133, chassent tous les juifs de Nadworna de leur domicile et les rassemblent sur la place de l’église. Après maints humiliations et mauvais traitements, ils sont conduits, manu militari, dans la forêt de Bukowinka, à environ 3 km de Nadworna, où une fosse est creusée. Au moins 1 200 personnes (estimation basse) de confession juive sont tuées ce jour. Krüger participe personnellement à cette tuerie et une centaine de meurtres lui est personnellement attribuée[16],[17],[18].
Le , Krüger et son Kommando, appuyés par des éléments de la Sipo, de la Schupo, de la gendarmerie, de la police du chemin de fer, du 133e bataillon de réserve de la police et de la milice ukrainienne, raflent les juifs de Stanislau et les conduisent au nouveau cimetière juif, à l'ouest de la ville dans le quartier de Zagwozdzieckie. Plusieurs fosses y sont creusées. Pas moins de 12 000 juifs y sont parqués et délestés de tous leurs biens. Vers 12-13h00, la tuerie commence et dure jusqu'à la nuit tombante. Krüger donne l'ordre de cesser le feu après qu’une tentative de continuer les massacres à la lueur des phares des véhicules se révèle inefficace. Il ordonne alors aux détenus encore en vie de repartir chez eux. Six mille juifs (estimation basse) ont perdu la vie ce jour dans le cimetière. Cet évènement a été baptisé le Blutsonntag, « Dimanche sanglant »[19],[20],[21].
Fin de l’année 1941 : une pause dans ces crimes de masse s'impose car il n’était plus possible de creuser des fosses dans un sol gelé.
Fin 1941-début 1942, Hans Krüger fait fusiller une vingtaine de femmes pour faits de résistance et appartenance au Parti communiste. Hans Krüger tue de sa main cinq d’entre elles, l’adjudant-chef Kurt Giese autant, les autres victimes succombant sous les balles d'Oskar Brandt[22].
Fin 1941-début 1942, Hans Krüger se porte à la frontière polono-hongroise, au col de Wyszków, pour récupérer environ 100 juifs polonais réfugiés clandestins en Hongrie, expulsés par les autorités hongroises. C’est au retour en Galicie orientale, dans des vestiges de tranchées de la Première Guerre mondiale aptes à faire office de fosses, que Hans Krüger fait exécuter d’une balle dans la nuque, hommes, femmes et enfants[23].
Le , Krüger se rend à Rohatyn, petite ville située à 70 km au nord de Stanislau, relevant de sa juridiction, pour y conduire une nouvelle action de tuerie de masse. Il investit le ghetto avec ses hommes et ordonne de regrouper les habitants sur la place du marché. Pendant tout le trajet, ils sont molestés, injuriés et bon nombre abattus sommairement. Au soir, 500 cadavres jalonneront le chemin. Aux alentours de 10 heures, les juifs quittent la place du marché pour un lieu situé près de la gare ferroviaire où deux fosses ont été préalablement creusées. Après avoir été spoliés, les juifs sont abattus d’une balle dans la nuque. On estime à 1 500 juifs le nombre de fusillés ce jour-là (estimation basse), auxquels il convient d’ajouter les centaines de morts jonchant le chemin allant du ghetto à la Rohatyner Ringplatz[24],[25].
Les et , des éléments de la Sipo, du 133e bataillon de réserve de la police, et de la milice ukrainienne encerclent le ghetto de Stanisławów. Au petit matin, un bon millier de juifs qui sont conduits en banlieue de Stanislau où plusieurs fosses ont été creusées, sont abattus[26].
Début de l’été 1942, Hans Krüger se livre à la « chasse aux juifs » à Delatyn. Environ 500 personnes de confession juive sont conduites au cimetière, où une fosse est creusée, et abattues[27].
À compter du , de nombreux juifs sont déportés à Belzec pour y être exterminés. Sur une période de 16 mois, Krüger qui avait autorité sur les régions de Stanislau, de Kalusz et Rohatyn, représentant une superficie globale de 9 300 km2 pour une population de 700 000 habitants, à la tête d’une petite unité de police, forte seulement de 25 hommes, organisa et mit à exécution l’assassinat par balle de 70 000 juifs et la déportation dans les camps de la mort de 12 000 autres, principalement celui de Belzec[3]
Destitution et mutation en France
En , Krüger, le « Roi de Stanislau », se vante à la comtesse Karolina Lanckorońska d'avoir liquidé les professeurs de Lviv[28]. Elle le répète au chef de la Gestapo de Drohobytch, Walter Kutschmann(en), rival de Krüger, qui s’empresse de le dénoncer pour divulgation de secrets d’État[29]. De plus, un audit met en évidence que de nombreux objets de valeur spoliés aux victimes juives n’ont pas été correctement comptabilisés et remis aux autorités[30]. Krüger est rappelé à Berlin, où il reste près d'une année en détention jusqu'à ce que la procédure d'enquête soit engagée, après une intervention de Karl Eberhard Schöngarth, par Heinrich Himmler. Krüger est rétrogradé au grade d’Untersturmführer (sous-lieutenant) et en , muté en France où il dirige l’antenne de la Sipo-SD de Chalon-sur-Saône après un bref passage par Rennes[2].
Crimes de guerre en France
L’activité principale de Krüger en France est la lutte antiterroriste et la chasse aux réfractaires du STO. Il la mène avec peu d’hommes mais peut compter sur l’aide de miliciens « gestapaches » dont Pétrignani, Gressard, Grosjean pour les plus redoutables. Entre autres actions: les 8 et , attaque du village de la Madeleine[31] (commune de Saint-Martin-en-Bresse) ; le , attaque du maquis du moulin de Valveron[32],[33],[34],[35] (commune de Dettey) ; le , attaque du village de Montcoy[31] ; du 26 au , attaque de Dun-les-Places[36], village martyr ; du 12 au 14 et du 28 au , attaque du maquis Socrate et représailles sur le village d’Anost[37],[38],[39],[40],[41] ; le , mise à sac de Saint-Emiland[42] ; mi-août, pillage de la régie d’Autun[43] ; le , fusillade d’otages à Saint-Marcel[44] ; les 22, 24 et , massacre des détenus de la prison de Chalon-sur-Saône[45] ; le , tragédie de Germolles[45].
Dun-les-Places, village martyr.
Le lundi , les Allemands n’ayant pas pu réduire les maquis Camille et Julien, et déplorant de fortes pertes, en représailles, se livrent à des exactions sur des civils (7 égorgés dans un pré) et incendient des maisons au hameau de Vermot ainsi qu’au Vieux-Dun[46]. À Dun-les-Places, 19 hommes[47] sont raflés et conduits près de l’église, tandis que femmes et enfants sont séquestrés dans les caves. Les prisonniers sont interrogés, un à un, dans la maison Véronnet, sur leur attitude vis-à-vis de l’occupant et de la Résistance, puis regroupés à nouveau vers l’église. Les Allemands vont chercher le prêtre et l’accusent d’avoir caché une mitrailleuse dans le clocher de l’église (en fait, un coup monté de toutes pièces par les occupants eux-mêmes[48]), puis le martyrisent avant de l’abattre d’une balle dans la nuque. Dans la nuit, Krüger et ses hommes massacrent les 19 hommes à la mitrailleuse et à la grenade[49]. Le lendemain, les officiers festoient, la troupe pille. C’est un saccage systématique. Des femmes sont rançonnées. Au départ, les soldats, à l'aide de grenades incendiaires, mettent le feu au village. Au total, 27 patriotes perdirent la vie[50].
Massacre de résistants lors du vidage de la prison de Chalon-sur-Saône
Ces exécutions sommaires, commencées le , prendront fin le . Au total, 55 prisonniers extraits de leur cellule seront abattus. Ces fusillades eurent lieu en différents endroits à la périphérie de Chalon-sur-Saône (Crissey, Mellecey, Châtenoy-le-Royal, Fragnes, La Loyère, Dracy-le-Fort) à différentes dates avec un point culminant le (Trente-sept fusillés sur cinq sites)[51],[52],[53],[54],[55].
La tragédie de Germolles
Le : il s’agit de l’attaque par la Gestapo, avec à sa tête Krüger et Pétrignani, du convoi funéraire des 8 fusillés à Mellecey, en lisière du bois de Marloux, du . Le cortège, fort d’un millier de personnes, est dispersé à coups de feu. Un résistant reconnu, Louis Genot, est abattu sur le coup et un autre blessé, Jean Philippe Gautheron, sera achevé quelques kilomètres plus loin. Cinq autres blessés graves sont à déplorer. Plus de 150 personnes, qui n’avaient pas pu fuir, sont arrêtées. Krüger veut faire un carnage. C’est grâce à deux infirmières de la Croix-Rouge, Mlles de Saint-Pern et d’Assignies, accourues sur place au bruit de la fusillade, qu'après 3 heures de négociations, Krüger libère les otages[51],[56],[57],[44].
De la responsabilité de Krüger pour crimes de guerre en France
L’adjudant Emile François Goldberg, interprète à la Sipo-SD de Chalon-sur-Saône, capturé par la Résistance, a déclaré au commissaire divisionnaire de la police judiciaire de Dijon :
« À la fin du mois de mai 1944, sans que j'ai vu aucun ordre écrit à ce sujet, la Sicherheitspolizei de Chalon avait droit de prononcer la peine capitale et de faire exécuter cette peine, sans que les concernés aient comparu devant un tribunal et sans que l'affaire ait été soumise à l'approbation du commandant de Dijon. Le chef de la SD à Chalon était Krüger, et avait tous les pouvoirs nécessaires pour prendre de telles décisions. Il n'y avait pas d'opposition, pour autant que je sache, de la part de la SD de Dijon. J’en conclus donc que cette procédure était régulière et était la conséquence d’instructions qui ne m’ont pas été officiellement communiquées, mais qui émanaient des autorités supérieures. »
Le , Hans Krüger est condamné une première fois à mort par contumace par le tribunal militaire de Dijon[36] pour les faits passés à Dun-les-Places.
Le , Hans Krüger est condamné une seconde fois à mort par contumace par le tribunal militaire de Lyon[60] pour faits délictueux : de à , des atrocités multiples ont été commises à Chalon, Tournus, Cuisery, Étang-sur-Arroux, des arrestations massives ont entraîné plus de 70 déportations ; des sévices graves ont été pratiqués sur des habitants d’Anost, Saint-Émiland, Autun, etc.
Hans Krüger, la retraite
Devant l’avancée rapide des Alliés, la horde franco-allemande[61] de la Gestapo de Chalon-sur-Saône quitte la ville le , en direction de Dijon, Besançon, Belfort et Montbéliard. Dans le Doubs, les méfaits continuent, à Vieux-Charmont, Audincourt, Montenois, et Mandeure où 26 personnes sont déportées[62]. Krüger prend ensuite part à la bataille des Ardennes[63],[64], puis aux combats en Hongrie[64]. On le retrouve aux Pays-Bas aux côtés du Dr Karl Eberhard Schöngarth, son ancien chef au BdS de Cracovie. Il est réintégré dans son grade de SS-Hauptsturmführer (capitaine SS) et en date du , il est nommé Kriminalrat. La guerre finie, Krüger est fait prisonnier en Hollande par les Canadiens. Personne n'ayant vraiment fait le rapprochement entre l’homme et les crimes qu’il a commis[65], il est libéré fin . Il se retire à Lüdinghausen[2],[6].
Après guerre
Une fois libéré et de retour à Lüdinghausen, Hans Krüger trouve du travail comme représentant en gros dans la quincaillerie. En , il se met à son compte dans le secteur de la construction. Puis, pendant cinq ans, il exerce les fonctions de représentant chez un grossiste en fer. On le retrouve ensuite comme démarcheur dans plusieurs sociétés de l'industrie du bâtiment et des travaux publics. En , il occupe le poste de chef de district au sein de la société « Otto Versand(de) » à Hambourg. Il en devient, quelque temps plus tard, le directeur des ventes pour la zone nord. Dans les années 1950, Hans Krüger demande sa réintégration comme fonctionnaire, demande rejetée. Hans Krüger, investit le champ de la politique. De 1949 à 1956, il est président de l’association des anciens Allemands de Berlin et du Mark Brandebourg (Landsmannschaft Berlin-Mark Brandenburg), où il officie comme second porte-parole. En 1954, Krüger est candidat comme député à l'assemblée régionale du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, où il fait campagne sous les couleurs du BHE (Bund der Heimatvertrieben und Entrechteten : Fédérations des réfugiés et des expulsés), mais il est battu. Comme membre du FVP (Freie Volkspartei) puis du DP (Deutsche Parti), il occupe le poste de directeur général du district de Münster. En 1959, sa carrière politique prend un tournant brutal quand le bureau du procureur d'État de Dortmund ouvre une enquête sur son passé. Il est placé en détention provisoire le et mis en examen en pour les crimes commis pendant son séjour en Pologne en 1941-1942. Le , s’ouvre son procès à Münster. Le , Krüger est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité[66] pour crimes contre l’humanité[2]. Il ne sera jamais condamné pour ses crimes commis contre les Polonais ethniques, non juifs, ni ceux des résistants français[67]. Il est libéré de prison en 1986 et meurt le [6].
Annexes
Bibliographie
Livres :
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Feuillois (Louise), Les Journées tragiques de Dun-les-Places.
Gaunet (Ch.-C.), Les Tueries de Marloux – La Tragédie de Germolles – l’inauguration du monument commémoratif, publié sous les auspices de la section chalonnaise des Internés et Déportés, Résistants et Patriotes, 1947.
Gillot-Voisin (Jeanne), La Saône-et-Loire sous Vichy – La Milice française 1943-1944, Éditions Cléa, 2004.
Jeannet (André), Mémorial de la Résistance en Saône-et-Loire, JPM Éditions, 2005.
Tannenzapf (William), Souvenirs de l’abîme / Krakauer (Renate) - Le Bonheur de l’innocence, Collection Azrieli des mémoires de survivants de l’Holocauste, Montréal, 2010.
Articles de presse :
« Lorsque Pétrignani était tout puissant à Chalon », Le Courrier de Saône et Loire, .
« Le tueur Gressard répond, aujourd’hui, de ses crimes », Le Patriote du Morvan, .
« Compte-rendu du procès de Gressard », Le Courrier de Saône-et-Loire, .
« Le tueur Gressard est condamné à mort », Le Patriote du Morvan, .
« Honneur aux Martyrs de Marloux », Le Courrier de Saône et Loire, .
Premeditated Murder of 25 Polish Professors, and in addition their families and guests, on july 4, 1941 in Lwow, Poland - Waclaw Szybalski (edited English version and partially translated polish version of Zygmunt Albert's Polish book "Kazn Profesorow Lwowskich") - http://www.Lwow.com.pl/Lwow_profs.html
Seger (Gerhart) - Oranienburg : erster authentischer Bericht eines aus dem Konzentrationslager Geflüchteten - Verlagsanstalt Graphia, Karlsbad 1934 - http://library.fes.de/library/netzquelle/rechtsextremismus/quelle25.html - Traduit en français sous le titre « Oranienburg 1933 », paru aux éditions « La pensée sauvage » –
↑Sauf indications complémentaires, toutes les informations concernant Hans Krüger sont issues de ses dossiers militaires et des minutes de ses procès conservées aux Archives fédérales d'Allemagne.
Justiz und NS-Verbrechen Sammlung deutscher Strafurteile wegen nationalsozialistischer Tötungsverbrechen. Münster vom 06.05.1968, 5 Ks 4/65 BGH vom 13.07.1972, 4 StR 171/71
/ Bundesarchiv – Außenstelle Ludwigsburg. Einstellungsverfügungen der Staatsanwaltschaft Münster vom 14 Oktober 1970
/ Bundesarchiv – Außenstelle Ludwigsburg. Einstellungsverfügungen der Staatsanwaltschaft Dortmund vom 6 Februar 1978
/ NS-Archiv des Ministeriums für Staatssicherheit der
Deutschen Demokratischen Republik (DDR)
/ RuSHA, Rasse- und Siedlungshauptamt
/ B. D. C. - SSO (SS-Offizier) - Berlin Document Center
↑ abcde et fLfd.Nr.675 p. 235 à 238 (Minutes du procès en langue allemande) EX POST FACTO Productions expostfacto.nl
↑Seger (Gerhart), « Oranienburg 1933 », La pensée sauvage, , 127 p. (ISBN978-2-85919-048-4 et 2-85919-048-1), « J’accuse le SA-Sturmbannführer Krüger de meurtre, de coups et blessures ayant occasionné la mort ; de brutalité envers les prisonniers. » p. 5; « L’ouvrier communiste Hagedorn […] expira […] les reins brisés par le Chef de Sturmbann Krüger. » p. 22; « Je suis prêt à témoigner [que l’ouvrier Sens, de Zerbst, âgé de 34 ans], a été littéralement assommé à coups de matraque par Krüger et deux soldats de la SA. [Sa] mort fut provoquée des suites d’une crise cardiaque, due à une coagulation générale du sang. » p. 22,23
↑(en) Lanckorońska (Karolina), Those Who Trespass against Us : One Woman's War against the Nazis, Pimlico éditions, , 256 p. (ISBN978-1-84413-417-5 et 1-84413-417-2), p. 295,296 et 305
↑(de) Freundlich (Elisabeth), Die Ermordung einer Stadt namens Stanislau. NS-Vernichtungspolitik in Polen, 1939-1945, Wien, (ISBN3-215-06077-9), p. 106,107
↑(de) Freundlich (Elisabeth), Die Ermordung einer Stadt namens Stanislau. NS-Vernichtungspolitik in Polen, 1939-1945, Wien, (ISBN3-215-06077-9), p. 137 à 186
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↑(en) Lanckorońska (Karolina), Those Who Trespass against Us : One Woman's War against the Nazis, Pimlico éditions, , 256 p. (ISBN978-1-84413-417-5 et 1-84413-417-2), p. 100,107
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↑Lfd.Nr.675 p. 308 à 331 (Minutes du procès en langue allemande) EX POST FACTO Productions expostfacto.nl
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↑Lfd.Nr.675 p. 331 à 341 (Minutes du procès en langue allemande) EX POST FACTO Productions expostfacto.nl
↑Lfd.Nr.675 p. 341 à 348 (Minutes du procès en langue allemande) EX POST FACTO Productions expostfacto.nl
↑Lfd.Nr.675 p. 353 à 358 (Minutes du procès en langue allemande) EX POST FACTO Productions expostfacto.nl
↑Lfd.Nr.675 p. 360 à 371 (Minutes du procès en langue allemande) EX POST FACTO Productions expostfacto.nl
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↑Jeannet (André) et Velu (Marie-Hélène), L’Occupation et la Résistance en Saône-et-Loire, 01 Pont-de-Veyle, Imprimerie Gatheron, , p. 349,350
↑Gillot-Voisin (Jeanne), La Saône-et-Loire sous Hitler. Périls et violences, Mâcon, éd. Fédération des Œuvres Laïques, , p. 119,130
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↑Jeannet (André) et Velu (Marie-Hélène), L’Occupation et la Résistance en Saône-et-Loire, 01 Pont-de-Veyle, Imprimerie Gatheron, , p. 361,362
↑Gillot-Voisin (Jeanne), La Saône-et-Loire sous Hitler. Périls et violences, Mâcon, éd. Fédération des Œuvres Laïques, , p.130,131
↑ a et bGillot-Voisin (Jeanne), La Saône-et-Loire sous Hitler : Périls et violences, Mâcon, Fédération des Œuvres Laïques, , p. 130
↑ a et bTatreaux (Roland), Hans Krüger, Chef de la Sipo-SD à Chalon-sur-Saône, 1943-1944, Le Roi de Stanislau, Le Barbie chalonnais, Mâcon, Esat des Saugeraies, , 220 p. (ISBN978-2-7466-4074-0), p.113 à 125
↑Vigreux (Marcel), La mémoire de Dun-les-Places, Éditions S.I.N. PHOBOS, , p. 137
↑Vigreux (Marcel), La mémoire de Dun-les-Places, Éditions S.I.N. PHOBOS, , p. 133
↑Vigreux (Marcel), La mémoire de Dun-les-Places, Éditions S.I.N. PHOBOS, , p. 134
↑Vigreux (Marcel), La mémoire de Dun-les-Places, Éditions S.I.N. PHOBOS, , p. 135
↑Tatreaux (Roland), Hans Krüger, chef de la Sipo-SD à Chalon-sur-Saône, 1943-1944 ,Le Roi de Stanislau, Le Barbie chalonnais, Mâcon, Esat des Saugeraies, , 220 p. (ISBN978-2-7466-4074-0), Les meurtres ont été perpétrés par les membres de la Sipo-SD et la mise à sac du village par les troupes allemandes estimées à 3000 hommes répartis en trois colonnes : la première composée d’élèves-officiers allemands, commandée par Hipp et son adjoint, Hildebrand, la deuxième formée de troupes russes (l’Ost Bataillon 654), sous le commandement d'officiers et sous-officiers allemands avec à sa tête, le capitaine Major, la troisième, formée d’éléments du 5e régiment de Kouban (des cosaques), commandée par le capitaine Hepeke, auxquelles étaient joints des détachements de Feldgendarme de l’Ortskommandantur de Château-Chinon, aux ordres des lieutenants Möckel et Eder, et presque tout le personnel de la SD de Chalon-sur-Saône, avec à sa tête Hans Krüger.
↑ a et bJeannet (André) et Velu (Marie-Hélène), L’Occupation et la Résistance en Saône-et-Loire, 01 Pont-de-Veyle, Imprimerie Gatheron, , p. 476
↑Platret (Gilles), Le vignoble en colère – 1944 : La libération de la côte chalonnaise, Chalon-sur-Saône, Chez l’auteur, , p. 201 à 204
↑Leclerc (Eugène), professeur agrégé, Chalon-sur-Saône pendant la deuxième guerre mondiale 1939 -1945, Chalon-sur-Saône, p. 59
↑Gillot-Voisin (Jeanne), La Saône-et-Loire sous Hitler : Périls et violences, Mâcon, Fédération des Œuvres Laïques, , p. 187,188
↑Platret (Gilles), Le vignoble en colère – 1944 : La libération de la côte chalonnaise, Chalon-sur-Saône, Chez l’auteur, , p. 204 à 207
↑Trémeau (Bernard), La libération de Chalon, Chalon-sur-Saône, Société d’Histoire et d’Archéologie de Chalon-sur-Saône, , p. 73,74
↑Au procès de Nuremberg, le jeudi 31 janvier 1946 (47e jour du procès, session du matin), parmi les nombreux témoignages a charge contre les accusés, celui de l’adjudant Goldberg, (rapporté par l’accusation, recueilli auprès du détenu au camp de prisonniers d’Auxonne, dépôt 84), nous renseigne sur le niveau de prises de décisions à partir de mai 1944 en Saône-et-Loire. On y apprend que la responsabilité de Krüger est entière et totale.
↑Gillot-Voisin (Jeanne), La Saône-et-Loire sous Hitler : Périls et violences, Mâcon, Fédération des Œuvres Laïques, , p. 135
↑Gillot-Voisin (Jeanne), La Saône-et-Loire sous Hitler : Périls et violences, Mâcon, Fédération des Œuvres Laïques, , p. 158,159
↑Gillot-Voisin (Jeanne), La Saône-et-Loire sous Hitler : Périls et violences, Mâcon, Fédération des Œuvres Laïques, , p. 132
↑ a et bLfd.Nr.675 p. 237 (Minutes du procès en langue allemande) EX POST FACTO Productions expostfacto.nl
↑Gillot-Voisin (Jeanne), La Saône-et-Loire sous Hitler : Périls et violences, Mâcon, Fédération des Œuvres Laïques, , p. 134
↑Lfd.Nr.675 p. 227 (Minutes du procès en langue allemande) EX POST FACTO Productions expostfacto.nl
↑Bundesarchiv – Außenstelle Ludwigsburg. Einstellungsverfügungen der Staatsanwaltschaft Münster vom 14 Oktober 1970
/ Bundesarchiv – Außenstelle Ludwigsburg. Einstellungsverfügungen der Staatsanwaltschaft Dortmund vom 6 Februar 1978