Haifaa al-Mansour (en arabe : هيفاء المنصور), née le , est une réalisatrice et scénariste saoudienne. Elle est la première femme à être réalisatrice en Arabie saoudite.
Biographie
Haifaa al-Mansour est née au sein d'une famille libérale car éduquée par ses parents comme ses frères[1]. Son père est poète et consultant juridique. Elle est la huitième d'une famille de douze enfants (cinq garçons, sept filles)[1]. Dans son enfance, elle découvre les films américains en visionnant des cassettes VHS[1] (il n'existait pas de salles de cinéma en Arabie à cette époque). Ses parents la laissent partir étudier la littérature comparée à l'université américaine du Caire en Égypte où elle décroche une licence d'art[2],[3],[4].
Haifaa al-Mansour retourne en Arabie saoudite et de 2000 à 2008, elle enseigne l'arabe et l'anglais dans une compagnie pétrolière. Affectée au département communication de l'entreprise, elle y découvre la production audiovisuelle et s'en passionne[1],[2]. Elle réalise trois courts-métrages entre 2004 et 2005 : Who?, The Bitter Journey, et The Only Way Out.
En 2005, munie d'une caméra DV, elle tourne discrètement avec sa sœur un documentaire, Women Without Shadows (Femmes sans ombre), qui est ensuite sélectionné au festival d'Abou Dabi[3],[4]. Le film crée la polémique car un religieux y affirme devant la caméra que l'islam n'oblige pas les femmes à se voiler[4]. Haifaa al-Mansour rencontre son mari, un diplomate américain, lors de la diffusion de son documentaire à l'ambassade américaine[4].
Installée à Sydney où son mari est en poste, elle suit des études de cinéma[1] et obtient un Master en direction cinématographique. Première femme à tourner dans son pays, où le cinéma est proscrit, Haifaa al-Mansour réalise son premier long métrage Wadjda, tourné en 2012 et sorti en 2013[5]. Le tournage se déroulant dans les rues de Riyad, la réalisatrice s'est souvent dissimulée dans un van d'où elle a dirigé le tournage à l'aide d'un talkie-walkie, car il aurait été mal vu de voir une femme diriger une équipe composée d'hommes[1],[3]. Le prince Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud coproduit le film[4] : membre progressiste de la famille royale, il possède les studios Rotana[1].