À la suite du massacre du tombeau des Patriarches en février 1994, l'État d'Israël a fermé la rue aux Palestiniens et a également fermé le marché central de gros de la région d'Hébron, la gare routière centrale et les magasins arabes qui y étaient ouverts. À la suite des accords d'Oslo, Benyamin Netanyahou a signé en 1997 les accords d'Hébron divisant la ville en une zone contrôlée par les Palestiniens (H1) et une zone contrôlée par les Israéliens (H2). Dans le cadre de cet accord, la rue a été rouverte à la circulation des véhicules palestiniens, mais après le déclenchement de la seconde intifada, la rue a été de nouveau fermée et reste fermée à la circulation palestinienne[1].
Résumé
Le film traite de la domination israélienne(he) à Hébron, plus grande ville de Cisjordanie, avec 800 colons juifs et 215 000 habitants palestiniens, se concentrant sur la rue Shuhada, qui se trouve à la frontière de la zone H2 et qui a été un point de friction entre Juifs et Palestiniens au fil des années.
Selon les cinéastes, Hébron et les processus qui s'y déroulent constituent un microcosme des tendances plus larges du conflit israélo-palestinien et constituent un « laboratoire » pour les mesures utilisées par Israël et appliquées ensuite dans le reste de la Cisjordanie.
Le film est projeté dans le cadre du festival Docaviv(he) 2022.
Avis des critiques de cinéma
La section culture et divertissement d'Ynet déclare que le film « n'est pas nécessairement objectif envers les deux parties, mais avec l'image de la situation qu'il donne, il est impossible de discuter » et qu'il « ne permet pas de solutionner la situation dans les territoires occupés »[4].
La section culture de Walla !(he) écrit que le film est un « coup de poing dans le ventre » et qu'« il ne faut pas fermer les yeux dessus »[5].
La section culture de Maariv déclare que « Ni la droite ni la gauche ne pourront faire l'autruche après ce film. Une rue d'Hébron présente au spectateur, en face, le sens d'un seul peuple au pouvoir plutôt qu'un autre »[6].
La section télévision de Haaretz estime que « regarder le film est dérangeant et douloureux, et donc important »[7].
Israel Hayom écrit que « « Hébron : Le Laboratoire de Contrôle » est un film qui ne cache pas la propagande pour laquelle il a été envoyé »[8].
Pour France Télévisions, le documentaire, implacable et censuré, raconte l'histoire d'un microcosme de l'occupation « où toutes les normes de la vie démocratique sont inversées »[2]. Isabelle Malin, toujours sur le site de France Télévisions, retient que « des soldats israéliens ont quitté l'armée pour dénoncer les violences contre la population palestinienne d'Hébron »[9].
Louis Imbert dans Le Monde, évoque Hébron comme « une ville malade et contagieuse. Un noyau de haine et d’oppression [qui] métastase de ses ruelles à travers toute la Cisjordanie occupée »[10].
Dans Télérama, Étienne Labrunie donne la parole à Sophie Bessis qui voit dans les débordements de l'armée israélienne à Hébron « un symbole de l'intensification de la violence érigée en modèle par l'extrême droite au pouvoir »[11].
Pour Libération, le documentaire pose « un regard sans concession sur les colons »[12].
Anne Schiffmann évoque sur le site de la RTBF« le récit implacable de deux cinéastes israéliens » qui apporte un éclairage indispensable sur le conflit israélo-palestinien[13].
Controverse
La projection du film a suscité des critiques dans la société israélienne et a appelé au refus de financement de ses créateurs. L'organisation Betzelmo(he) a tenté, à plusieurs reprises, d'empêcher la projection du film en Israël. À la Cinémathèque de Pardes Hana, la première projection a été annulée car, selon la Cinémathèque, il s'agit d'un film anti-israélien[14],[15],[4].
↑Louis Imbert, « « Hébron, Palestine, la fabrique de l'occupation », sur France 5 : le colonialisme israélien à l'épreuve des caméras », Le Monde, (lire en ligne)