Le gymnase, comme la rue, porte ce nom en hommage à l'industriel Frédéric Japy, fondateur de manufactures et usines de mécanique, dont certaines étaient situées dans ce quartier[1].
Historique
À l'origine, il s’agissait d'un marché couvert, le « marché Japy », construit en 1870.
Transformé en gymnase en 1884 par Charles Laisné, il accueille un grand nombre de réunions politiques, dont, du 6 au , le premier congrès des organisations socialistes françaises, auquel participent Jean Jaurès et Paul Laffargue, puis par la suite des congrès de la CGT.
Le , des militants communistes tentèrent d'empêcher Louis Vallon et André Malraux d'y prendre la parole[3]. Des boulons sont lancés sur les orateurs, des accompagnateurs sont blessés avant que la salle ne prenne d'assaut la tribune.
Le , en pleine guerre d'Algérie, le gymnase sert à nouveau de lieu de détention dans le cadre des rafles organisées par le préfet de police Maurice Papon à Paris et dans sa banlieue. Ce sont au total 4 000 Algériens qui seront internés au Vélodrome d'Hiver, à l'hôpital Beaujon ainsi qu'au gymnase Japy[4]. Ce dernier fut le lieu d'une grève de la faim pour contester des arrestations et détentions arbitraires[5]. En avril 1961, des sympathisants parisiens du putsch des généraux à Alger sont arrêtés et internés au gymnase Japy.
Le , dans l'affaire des sans-papiers, le gymnase est investi par des familles d'origine africaine. Il est encerclé par les forces de police puis est évacué le par la police sur réquisition de la mairie de Paris.
↑Linda Amiri, La bataille de France : la guerre d'Algérie en métropole, Robert Laffont, , 235 p. (ISBN2-221-10049-2), p.77
↑Léopold Lambert, Etats d'urgence, une histoire spatiale du continuum colonial français, Premiers matins de novembre, , 334 p. (ISBN978-2-9559174-6-6), p. 106