Les Groupes d'action municipale (GAM) sont des groupes qui ont été constitués dans des communes de France dans les années 1960 et 1970 par des militants qui considéraient que les partis politiques ne fournissaient pas de réponse adaptée aux besoins sociaux du moment. Ils constituent une expérience de démocratie participative à l'échelle locale. En 1971, on comptait environ 150 GAM à travers la France[1].
Les GAM se sont d'abord étendus à Valence et Chambéry, avant de devenir un phénomène national au début des années 1970. Ils ont participé, dans de nombreuses communes, aux élections municipales françaises de 1971 et par la suite, à la gestion de communes.
Les GAM sont fédérés, au niveau national, par le Secrétariat national des groupes d'action municipale dont le siège est à Châtenay-Malabry, dans les Hauts-de-Seine.
Il existe aujourd'hui une trentaine de GAM en France, principalement dans la région « historique » Rhône-Alpes, mais également en Provence, Alsace, Normandie, Pays de la Loire... Bien qu'indépendants des partis politiques, ils de situent néanmoins à l'heure actuelle nettement à gauche. Les GAM toujours actifs se réfèrent au Manifeste de Pontarlier (1975) (lequel les rattachaient au courant socialiste et autogestionnaire) et à celui de Vichy (1987), dont voici des extraits :
« Il apparait qu'un système de valeurs fondé sur le profit et non sur l'utilité sociale ne peut accepter que les hommes deviennent vraiment responsables dans l'entreprise ou dans la cité. C'est pourquoi ils s'appliquent à leur inculquer le respect de la hiérarchie et des situations acquises... Aux côtés des syndicats de travailleurs, des associations et mouvements qui se donnent des objectifs semblables, les GAM préparent dès aujourd'hui, à travers les actions qu'ils mènent, les prises de conscience et les mobilisations nécessaires pour que les citoyens se donnent les moyens d'exercer réellement leur pouvoir...ils aident les citoyens à reconnaître les conflits..qui résultent d'une situation d'inégalité (travailleurs et patrons, locataires et propriétaires,...administrés et "notables"). Ils incitent les citoyens à se regrouper pour affronter ces conflits, renverser les rapports de force »
↑Les unions de quartier sont également un phénomène associatif très vivant à Grenoble encore aujourd'hui, et qui sont coordonnées par un comité de liaison depuis 1961.
Voir aussi
Bibliographie
Roger Beaunez et Albert Rousseau, L'Expérience de Grenoble, l’action municipale : Ses possibilités, ses limites, Éditions ouvrières, coll. « Pouvoir local », 1971, 191 p.
Jean-Pierre Bernard, Jean-Marc Blancherie et Patrick Lecomte, « Les Groupes d'action municipale dans le système politique local : Grenoble, Valence, Chambéry », Revue française de science politique, vol. 22, no 2, , p. 296–318 (ISSN1950-6686, lire en ligne)
Robert de Caumont (alors délégué national des GAM) et Marc Tessier, Les Groupes d'action municipale, avec la coll. de Jean-Louis Bianco et Bénédicte Courtier, Éditions universitaires, Paris, 1971, 227 p. ; rééd. Téma-éditions, coll. « Tema-action », Paris, 1973
Michel Reydellet, Les Groupes d'action municipale : L'Exemple de Meylan, texte remanié d'un mémoire de diplôme d'études supérieures en science politique à l'Université d'Aix-Marseille en 1972, Presses universitaires d'Aix-Marseille, coll. « Travaux et mémoires de la Faculté de droit et de science politique d'Aix-Marseille » (no 20), 1975, 181 p.
Michèle Sellier, « Les Groupes d'action municipale », Sociologie du travail, vol. 19, no 1, , p. 41–58 (ISSN0038-0296 et 1777-5701)
Gilles Morin, « Les groupes d'action municipale et l'autogestion », dans Frank Georgi (dir.), Autogestion, la dernière utopie ?, actes du colloque organisé par le Centre d'histoire sociale XXe siècle les 14 et , Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles » (no 60), Paris, 2003, 612 p. (ISBN2-85944-485-8), p. 309–322
À lire aussi :
(en) Suzanne Berger, Peter Gourevitch, Patrice Higonnet et Karl Kaiser, « The Problem of Reform in France : The Political Ideas of Local Elites », Political Science Quaterly, vol. 84, no 3, , p. 436–460 (ISSN0032-3195 et 1538-165X, lire en ligne)