Il est actif dans la grande distribution, l'alcool, la logistique, l'agriculture, l'industrie et l'automobile. GBH possède notamment les franchises Carrefour, Mr.Bricolage, Décathlon ou Renault.
Refusant de publier ses comptes — comme la loi l'impose — , le groupe GBH est régulièrement pointé du doigt lors de manifestations contre la vie chère, notamment celles de Martinique en 2024[2],[3],[4].
Historique
Le groupe est fondé par un membre de la famille békée du même nom installée en Martinique au XVIIe siècle et qui a prospéré, dans un premier temps, avec « l'exploitation de « l'or blanc » (le sucre) par l'esclavage »[5].
Ub siècle plus tard, un de leurs descendants, Bernard Hayot, né le en Martinique[7], fonde le Groupe Bernard Hayot, lequel développe des enseignes notamment dans les Antilles[5]. Son frère, Yves Hayot est connu car il commercialise le chlordécone[8]. Il obtient une autorisation spéciale pour asperger massivement du chlordécone, pourtant interdit en métropole en raison de sa dangerosité[8]
En 1986, Bernard Hayot rachète la fondation Clément qui se dédie à l'art et au patrimoine ainsi que le lieu qui l'abrite, le domaine de l'Acajou, connu aussi sous le nom d'Habitation Clément. L'endroit, qui accueille un musée, est un lieu de tourisme culturel. Il accueille en 1991 la rencontre entre George H. W. Bush et François Mitterand[9],[10].
En , le groupe Casino annonce la vente de sa filiale Vindémia, présente à la Réunion, sur l'île Maurice, à Mayotte et à Madagascar, pour 219 millions d'euros au groupe Bernard Hayot, franchisé à la Réunion du groupe Carrefour. Ce dernier s'engage à vendre 4 hypermarchés, ayant 700 employés sur les 4 700 que compte le groupe Vindémia[11].
En juillet 2021, le groupe acquiert le liquoriste bourguignon Joseph Cartron[12].
En février 2023, GBH rachète Mangrove, un distributeur de spiritueux britannique[13].
En Martinique, le groupe détient (liste non exhaustive) : les hypermarchés Carrefour et Euromarché[16], les magasins Yves Rocher, Mr.Bricolage, Renault, Decathlon. C’est aussi un grossiste/importateur majeur pour ses magasins et leurs concurrents[17]. En 2010 GBH y emploie 1 600 salariés et son chiffre d’affaires atteint 400 millions d'euros[18]. Le groupe est le premier employeur privé de l'île[19].
Avec sa structure verticale, depuis le grossiste jusqu’au distributeur, GBH maitrise, de fait, l’accessibilité à la concurrence, des produits dont il a le monopole[15].
Fortune
Au classement de la revue Challenges de 2021, avec un patrimoine de 250 millions d’euros, la famille de Bernard Hayot (groupe GBH) est classé 13e fortune automobile de France et 397e fortune de France[20]. Le groupe « perd 122 places dans le classement après une année perturbée par la Covid »[21]. Autrefois considéré comme le Martiniquais le plus riche, il est aujourd'hui détrôné par Thierry Déau, fondateur et président directeur général du fonds d'investissement en infrastructures Meridiam.
Mise en cause
Principal intermédiaire du commerce entre l’Hexagone et les outre-mer, le Groupe Bernard Hayot est directement mis en cause dans le coût de la vie chère en outre-mer, la « profitation » depuis les années 2000[22],[23],[2], ainsi que pour la connivence politique tant de gauche que de droite envers la direction du groupe[24],[25].
Une étude pour l’Observatoire des prix, des marges et des revenus de la Réunion pointe fin 2022 la forte concentration du marché qui résulte des rachats successifs par GBH et rend la situation préjudiciable aux intérêts des consommateurs, notamment à travers des prix excessifs résultant de marges consubstantielles[26]. Le constat est le même pour les Antilles dont la Martinique[25]. Lui est aussi reprochée une culture du secret et de l'opacité présente à tous les niveaux du groupe, notamment son refus de publier ses comptes comme la loi lui impose[2],[3],[4],[27].
Le député de Martinique Johnny Hajjar, rapporteur de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la vie chère de 2023 dénonce un « modèle d’économie de comptoir, en place depuis la période de la colonisation ». Il appelle à « légiférer pour obliger les grands groupes à plus de transparence sur leurs marges, mais agir aussi sur le niveau des revenus salariés, par la fiscalité »[26]