Le Grand Prix automobile du Japon2012 (2012 Formula 1 Japanese Grand Prix), disputé le sur le circuit de Suzuka, est la 873e épreuve du championnat du monde de Formule 1 courue depuis 1950. Il s'agit de la vingt-huitième édition du Grand Prix du Japon comptant pour le championnat du monde de Formule 1, la vingt-quatrième disputée à Suzuka, et de la quinzième manche du championnat 2012.
Auteur de sa quatrième pole position consécutive à Suzuka, Sebastian Vettel prend un bon envol et conserve son avantage, au contraire du leader du championnat du monde Fernando Alonso qui abandonne dès le premier virage. Vettel gère son avance tout au long de la course et ne cède jamais sa première place ; à une boucle de l'arrivée, il réalise de plus le meilleur temps au tour, ce qui lui permet d'obtenir le deuxième Grand Chelem (pole position, victoire, meilleur tour, tous les tours en tête) de sa carrière après le Grand Prix d'Inde 2011. À l'arrivée, l'Allemand devance Felipe Massa, qui monte sur le podium pour la première fois depuis deux ans, et Kamui Kobayashi, qui y monte pour la première fois en Formule 1. Grâce à sa victoire conjuguée à l'abandon Alonso, Vettel revient à 4 points du leader au classement des pilotes (194 points contre 190) : à ce stade de la saison, il est vraisemblable que le titre se joue entre les deux hommes. À l'issue de la course, dix-huit des vingt-cinq pilotes en lice au championnat ont marqué au moins un point.
Chez les constructeurs, Red Bull Racing (324 points) creuse l'écart sur ses poursuivants, McLaren (283 points) pointant à 41 longueurs, devant Ferrari (263 points) et Lotus (239 points). À la fin du Grand Prix, neuf des douze écuries engagées au championnat ont marqué des points, Caterham, Marussia et HRT n'en ayant pas encore inscrit.
Essais libres
Première séance, vendredi de 10 h à 11 h 30
Temps réalisés par les six premiers de la première séance d'essais libres[1]
La température de l'air est de 25 °C, la piste est à 35 °C et le soleil brille au départ de la première séance d'essais libres du Grand Prix du Japon. Il faut attendre plus de vingt minutes après le début de la séance pour que Lewis Hamilton ne fixe le premier tour chronométré en 1 min 37 s 435, temps immédiatement amélioré en 1 min 37 s 008 puis 1 min 34 s 910. Les pilotes Ferrari se contentent pour le moment de tester l'aérodynamique de leur monoplace, à grand renfort de flo-vis, une peinture fluorescente qui permet de visualiser le flux d'air sur la monoplace[2],[3],[4],[5].
La séance est particulièrement calme et Mark Webber prend ensuite la tête du classement en 1 min 34 s 856 mais Jenson Button, en 1 min 34 s 507, établit le meilleur temps de la matinée. Nico Rosberg est victime d'un problème et doit abandonner sa monoplace en piste à quelques minutes de la fin[2],[3],[4],[5].
La température ambiante est de 27 °C et la piste est à 39 °C au départ de la deuxième séance d'essais libres. Le problème rencontré par Nico Rosberg lors de la première séance d'essais a été détecté et l'Allemand doit poursuivre avec un nouveau bloc moteur à la suite d'un souci de pression d'huile sur le moteur initial. Les pilotes s'élancent en piste dès son ouverture et Romain Grosjean établit le temps de référence en 1 min 34 s 514 juste avant que Paul di Resta ne mette deux roues dans l'herbe et sorte de la piste dans le virage Spoon et ne plante sa monoplace dans le gravier, contre le mur de protection. La voiture est fortement endommagée à l'avant et la séance est interrompue sur drapeau rouge. Le pilote est emmené au centre médical du circuit pour plusieurs examens rapides avant de réapparaître dans son stand une dizaine de minutes plus tard, alors que la séance a déjà été relancée[7],[8],[9],[10].
Fernando Alonso se porte en tête avec un tour bouclé en 1 min 34 s 287, Jenson Button améliore en 1 min 34 s 150 et Sebastian Vettel fait encore mieux, en deux temps : 1 min 34 s 080 puis 1 min 33 s 961. À la mi-séance, certains pilotes sortent leurs pneus tendres et, ainsi chaussé, Jenson Button se replace en tête du classement en 1 min 33 s 349[7],[8],[9],[10].
Romain Grosjean reprend ensuite la tête en 1 min 33 s 107 alors que son coéquipier Kimi Räikkönen rencontre des ennuis avec son SREC, ce qui affecte le système de refroidissement de sa monoplace : le Finlandais passe la quasi-totalité de la session dans les stands. Le temps de Grosjean est ensuite battu par Vettel en 1 min 32 s 836, Lewis Hamilton (1 min 32 s 707) et Mark Webber (1 min 32 s 493) qui établit le meilleur temps de cette session. À dix minutes du drapeau à damier, Michael Schumacher commet la même erreur, au même endroit, que Paul di Resta en début de séance, et échoue à son tour contre le mur de pneus. Dans les derniers instants de la séance, Vitaly Petrov sort de la piste dans le premier virage après avoir perdu son aileron arrière dans la ligne droite[7],[8],[9],[10].
Troisième séance, samedi de 11 h à 12 h
Temps réalisés par les six premiers de la troisième séance d'essais libres[11]
La température ambiante est de 24 °C et la piste est à 36 °C au départ de la dernière séance d'essais libres du Grand Prix du Japon. Les pilotes s'élancent en piste dès son ouverture pour boucler un premier tour d'installation et Nico Rosberg fixe le temps de référence en 1 min 35 s 169. Son coéquipier Michael Schumacher améliore cette performance en deux temps (1 min 34 s 234 puis 1 min 34 s 008) mais Pastor Maldonado fait encore mieux en 1 min 33 s 999[12],[13],[14],[15].
Les pilotes McLaren se portent alors en tête du classement, d'abord avec Jenson Button (1 min 33 s 621) puis avec Lewis Hamilton (1 min 33 s 569). À la mi-séance, Sebastian Vettel passe en tête avec un tour bouclé en 1 min 33 s 215. À vingt minutes du terme, Nico Hülkenberg part à la faute dans la deuxième partie de la courbe Degner et tape le mur de pneus : si la monoplace ne semble pas très endommagée, la séance est terminée pour le pilote allemand[12],[13],[14],[15].
La plupart des pilotes choisit de monter des pneus tendres pour préparer la qualification de l'après-midi et, ainsi chaussé, Michael Schumacher prend la tête du classement en 1 min 32 s 918. Mark Webber fait un peu mieux (1 min 32 s 371) avant que son coéquipier Vettel ne fixe le meilleur temps de la session en 1 min 32 s 136[12],[13],[14],[15].
Séance de qualifications
Résultats des qualifications
Session Q1
La température ambiante est de 26 °C et celle de la piste est à 36 °C au départ de la séance de qualification pour le Grand Prix du Japon. Les pilotes, tous chaussés en pneus tendres, prennent aussitôt la piste dès son ouverture et Paul di Resta établit le temps de référence en 1 min 33 s 661[16],[17],[18],[19].
Kimi Räikkönen, qui tout comme son coéquipier a renoncé à utiliser le double DRS pourtant testé à plusieurs reprises, améliore en 1 min 33 s 507 mais est battu par Romain Grosjean qui tourne en 1 min 33 s 328. Felipe Massa réalise un tour en 1 min 32 s 946 mais doit s'effacer derrière Sebastian Vettel (1 min 32 s 608[16],[17],[18],[19].
Räikkönen repasse en tête à la faveur d'un tour bouclé en 1 min 32 s 221 quand les deux pilotes Sauber se hissent en haut du classement, d'abord par Sergio Pérez (1 min 32 s 147) puis par Kamui Kobayashi (1 min 32 s 042). Finalement, Romain Grosjean, en 1 min 32 s 029, réalise le meilleur temps de la séance alors que Michael Schumacher, toujours au-delà de la limite des 107 % qualificatifs dans les dernières minutes, réussit in extremis à passer en Q2 avec le seizième temps de la séance. Jean-Éric Vergne est pour sa part sanctionné de trois places de recul sur la grille de départ pour avoir gêné Bruno Senna dans son tour lancé[16],[17],[18],[19].
La compétition est rude entre les dix-sept participants à la deuxième partie des qualifications. Tous les pilotes prennent la piste en pneus tendres pour accroître leur chances d'accéder à la troisième session de qualification. Kamui Kobayashi, le régional de l'étape, établit le premier tour chronométré en 1 min 32 s 368, temps immédiatement battu par Sebastian Vettel en 1 min 31 s 501. L'Allemand, qui n'a effectué que six tours depuis le début des qualifications, vient de réaliser le meilleur temps de cette session[20],[21],[18],[19].
Michael Schumacher reste longtemps bloqué dans son stand et ne peut pas poursuivre la lutte pour accéder en Q3. Fernando Alonso, pourtant moins à l'aise en piste que son coéquipier Felipe Massa depuis le début du week-end, se hisse en haut du classement malgré plusieurs blocages de roue au freinage durant la séance. Massa peine à améliorer ses temps et rate d'un cheveu sa qualification[20],[21],[18],[19].
Räikkönen réalise le premier tour lancé en 1 min 32 s 208 avant d'être battu par Button (1 min 31 s 294) et Vettel (1 min 30 s 839). Alonso, Hülkenberg, Kobayashi et Pérez s'élancent en piste pour un seul tour lancé alors qu'il ne reste que deux minutes avant le drapeau à damier. Kimi Räikkönen sort de la piste dans la courbe Spoon et les drapeaux jaunes sont sortis, ce qui limite les performances des concurrents en piste. Personne ne parvient à battre le temps de Vettel qui obtient la pole position. Son équipier Mark Webber prendra le départ à ses côtés en première ligne, Kamui Kobayashi et Romain Grosjean se partageant la deuxième ligne[22],[23],[18],[19].
À l'issue de la séance, les commissaires de course doivent statuer sur un litige entre Sebastian Vettel et Fernando Alonso lors de la Q3. Bien qu'il apparaisse que Vettel ait gêné Alonso lors de son tour rapide, il n'est pas sanctionné par une pénalité sur la grille de départ, comme Vergne peu avant, mais simplement réprimandé[24],[25],[26].
Temps minimal à réaliser pour la qualification : 1 min 38 s 471 (107 % de 1 min 32 s 029)
Michael Schumacher, auteur du treizième temps des qualifications, reçoit une pénalité de dix places pour avoir causé un accident lors du Grand Prix précédent à Singapour. Il s'élance donc de la vingt-troisième place sur la grille de départ[28],[29].
Jenson Button, auteur du troisième temps des qualifications, reçoit une pénalité de cinq places pour avoir changé de boîte de vitesses. Il s'élance de la huitième place sur la grille de départ[29],[30].
Nico Hülkenberg, auteur du dixième temps des qualifications, reçoit une pénalité de cinq places pour avoir changé de boîte de vitesses. Il s'élance de la quinzième place sur la grille de départ[29],[31].
Jean-Éric Vergne, auteur du dix-septième temps des qualifications, reçoit une pénalité de trois places pour avoir gêné Bruno Senna lors de la première phase des qualifications. Il s'élance de la dix-neuvième place sur la grille de départ[29],[32].
La grille de qualification du Grand Prix du Japon 2012.
La grille de départ du Grand Prix du Japon 2012.
Course
Déroulement de l'épreuve
Il fait très beau et chaud sur Suzuka au départ du Grand Prix du Japon où les Red Bull sont en première ligne. À l'extinction des feux, Sebastian Vettel, en pole position, s'engouffre en tête dans le premier virage, devant Kamui Kobayashi et Jenson Button, issus de la deuxième ligne. Juste derrière ces pilotes, Fernando Alonso se trouve enfermé à l'extérieur à l'abord du premier virage et doit virer large. Mettant ses roues dans l'herbe, sa monoplace fait une embardée, revient en travers sur la piste et touche légèrement Kimi Räikkönen, ce qui l'envoie en tête-à-queue sur la piste, au milieu de la meute. Le pilote espagnol abandonne quand Räikkönen peut poursuivre sans dommage[33],[34],[35],[36].
Dans le même temps, Romain Grosjean, occupé à contenir Sergio Pérez qui l'attaque sur sa gauche, n'anticipe pas le ralentissement devant lui lié aux frictions du départ et harponne lourdement Mark Webber à la dérive au milieu de la piste. Le Français est sanctionné par un stop-and-go de dix secondes par les commissaires de course quelques minutes plus tard. Bruno Senna pour sa part percute l'arrière de la monoplace de Nico Rosberg, qui doit à son tour abandonner. Le Brésilien est quant à lui puni d'un drive-through par les commissaires de course[33],[34],[35],[36].
Derrière la voiture de sécurité qui est immédiatement entrée en piste, Webber, Grosjean et Senna passent par leur stand pour faire réparer leurs monoplaces tandis que Vettel devance Kobayashi, Button, Felipe Massa, Räikkönen, Sergio Pérez, Lewis Hamilton, Nico Hülkenberg, Pastor Maldonado et Daniel Ricciardo. La course est relancée dès le deuxième passage sur la ligne. Sebastian Vettel contient parfaitement Kobayashi et tous les pilotes parviennent à maintenir leur position face à leurs rivaux. Vettel creuse peu à peu un écart important : au dixième passage, il a un avantage de 6 secondes sur Kobayashi, 8 s sur Button, 9 s sur Massa et 13 s sur Räikkönen[33],[34],[35],[36].
Button, Räikkönen, Hülkenberg et Paul di Resta rentrent changer de pneus dès le treizième tour, Kobayashi et Charles Pic les imitent au tour suivant, Pérez s'arrête au quinzième, Hamilton, Maldonado et Senna au suivant, Vettel, Massa, Ricciardo, Michael Schumacher, Pedro de la Rosa au dix-septième. Quelques instants plus tard, profitant de ses pneus frais, Sergio Pérez tente une attaque sur Button à l'extérieur de l'épingle : il roule sur la partie sale de la piste et abandonne dans le bac à graviers. Au vingtième passage, Vettel possède 10 secondes d'avance sur Massa, 12 s sur Kobayashi, 15 s sur Button ; suivent Räikkönen, Hamilton, Hülkenberg, Maldonado, Webber et Ricciardo. Mark Webber change ses pneus au vingt-sixième tour alors qu'en tête, l'écart entre Vettel et son plus proche poursuivant passe à 13 secondes au vingt-neuvième passage[33],[34],[35],[36].
Räikkönen change ses pneus au trentième tour, Kobayashi, Hamilton, Hülkenberg au suivant, di Resta au trente-deuxième, Maldonado au suivant, Ricciardo et Senna au trente-quatrième, Button au suivant, Massa et Schumacher au trente-sixième et Vettel au suivant[33],[34],[35],[36].
L'Allemand n'a plus qu'à gérer sa course en tête jusqu'au drapeau à damier pour remporter sa troisième victoire de la saison, la deuxième consécutive après la course de Singapour. Derrière lui et Massa, la lutte pour la troisième place s'intensifie à coup de dixièmes de seconde entre Kobayashi et Button qui souhaitent tous deux se mettre en valeur : Kobayashi court devant un public tout acquis à sa cause depuis le début du week-end quand Button, vainqueur l'année précédente, est en couple avec une des icônes locales, Jessica Michibata. Finalement, Felipe Massa et Kamui Kobayashi complètent un podium inhabituel : le Brésilien n'était plus monté sur un podium depuis le Grand Prix de Corée 2010 tandis que le Japonais y monte pour la première fois de sa carrière, qui plus est devant son public. Suivent pour les points Jenson Button, Lewis Hamilton, Kimi Räikkönen, Nico Hülkenberg, Pastor Maldonado, Mark Webber et Daniel Ricciardo[33],[34],[35],[36].
Sebastian Vettel décroche la trente-quatrième pole position de sa carrière, sa quatrième consécutive sur le circuit de Suzuka et sa quatrième de la saison. Il réalise également le treizième meilleur tour en course de sa carrière, son quatrième de la saison et son premier sur le circuit de Suzuka.
Sebastian Vettel profite pleinement de sa pole position pour éviter les accrochages de début de course et se porter en tête dans le premier virage. Il s'échappe rapidement devant la meute et prend une confortable avance au fil de la course. En retardant ses arrêts au stand, son équipe lui permet en outre de ne jamais céder sa première place[40].
Derek Warwick (146 Grands Prix entre 1981 et 1993, 4 podiums, 2 meilleurs tours et 76 points ; champion du monde d'endurance et vainqueur des 24 Heures du Mans 1992) est nommé assistant des commissaires de course.