L'implication de Rome dans les affaires de la Judée commence en -63 avec la fin de la Troisième guerre de Mithridate, lorsque la Syrie devient une province romaine. Appelé par les deux parties, le général romain Pompée se trouve en position d'arbitre dans la guerre civile opposant les princes hasmonéens Hyrcan II et Aristobule II. À l'issue de l'intervention romaine, la Judée devient un royaume client de Rome sous la direction théorique d'Hyrcan et le pouvoir effectif d'Antipater et de ses fils. L'un d'entre eux, Hérode Ier le Grand est désigné roi par le Sénat romain (déc. -40), puis règne effectivement à partir de -37. Avec le soutien de Rome, celui-ci mène une politique de conquête qui lui permet d'étendre largement son territoire.
À la mort d'Hérode le Grand (-4), son territoire est partagé par Auguste entre trois des fils d'Hérode. Une de ses sœurs Salomé Ire reçoit aussi un territoire (les villes de Javneh, Azotas, Phaesalis) qui devient possession directe de l'empereur après sa mort.
Probablement à partir des évangiles et au fil des recopies, le titre donné pendant des siècles à Ponce Pilate, le plus célèbre gouverneur romain de Judée, a été procurateur. Depuis, la découverte d'une inscription lithique à Césarée en 1961, où [--NTIVS PILATVS] était qualifié de préfet, a permis de se rendre compte, en réexaminant les textes antiques, que le titre des gouverneurs de province avait changé sous l'empereur Claude. C'est seulement à partir de cet empereur que les gouverneurs de province sont appelés procurateurs, alors que dans les décennies précédentes, ils avaient le titre de préfet.
↑Nommé par Lucius Vitellius après le renvoi de Ponce Pilate dans une fonction difficile à définir précisément cf. Jean-Pierre Lémonon, Ponce Pilate, éd. Atelier, 2007, p. 56. Il n'existe pas de traces documentaires sur ce successeur de Pilate ; cf. Mireille Hadas-Lebel, op. cit., 2009, p. 83. Il existe un débat entre chercheurs pour savoir si Marcellus et son successeur Marullus ne sont pas un seul et même personnage ; cf. Jean-Pierre Lémonon, Ponce Pilate, éd. Atelier, 2007, p. 22, note 3