Le gouvernement Ndong Sima, également appelé gouvernement de transition, est le gouvernement du Gabon en fonction depuis le . Dirigé par le Premier ministre Raymond Ndong Sima, il s'agit du premier gouvernement de la présidence de Brice Oligui Nguema, militaire arrivé au pouvoir après le coup d'État d' ayant mené à la chute du régime d'Ali Bongo.
Composé de 26 membres à sa nomination, ce nouveau gouvernement compte plusieurs anciens ministres et opposants, ainsi que des militaires et des membres de la société civile.
La composition du gouvernement est ajustée à l'occasion du remaniement du 17 janvier 2024 qui voit la nomination d'un Vice-Premier ministre.
Après la réélection contestée d'Ali Bongo lors de la présidentielle du , le général Brice Oligui Nguema, commandant de la Garde républicaine, organise un coup d'État le 30 août. Ce dernier parvient à renverser le régime d'Ali Bongo — qui était au pouvoir depuis plus de 10 ans — et à prendre le pouvoir, prêtant serment en tant que Président de la Transition le [1].
Quelques jours plus tard, le , le nouveau président nomme Raymond Ndong Sima au poste de Premier ministre et chef du gouvernement de la Transition. Alors âgé de 68 ans, cet économiste de formation a déjà une longue expérience en politique, ayant notamment occupé la fonction de Premier ministre sous Ali Bongo de 2012 à 2014 avant de rejoindre les rangs de l'opposition en 2015. Critique acerbe du régime déchu, qu'il accusait de « mauvaise gouvernance », il avait notamment été candidat à l'élection présidentielle de 2016[2].
Le , Raymond Ndong Sima annonce officiellement la composition de son gouvernement, nommé par décret présidentiel, lors d'une allocution télévisée[3]. Comptant 26 membres, ce dernier est composé d'anciens ministres et membres du Parti démocratique gabonais, d'anciens opposants (aucun n'étant cependant issu d'« Alternance 2023 », la plateforme du principal candidat de l'opposition, Albert Ondo Ossa), ainsi que de militaires et membres de la société civile[4].
Le président Brice Oligui Nguema occupe quant à lui les fonctions de ministre de la Défense et de la Sécurité[5].
Le , le nouveau Premier ministre annonce, lors d'une interview, une transition d'une durée de 2 ans, qu'il qualifie d'« objectif raisonnable »[6].
Critiques
La présence de membres du Parti démocratique gabonais, ancien parti d'Ali Bongo, au sein de ce nouveau gouvernement, suscite critiques et scepticisme dans une partie de la population gabonaise. Une pétition signée par des milliers de personnes est notamment lancée contre Hervé Patrick Opiangah, ministre des Mines, accusé d'être un proche d'Ali Bongo[7].
Évolution
Ajustement du 10 septembre 2023
Dès le lendemain de sa nomination, le , un premier changement est effectué au sein du gouvernement : Laurence Ndong est nommée ministre des Nouvelles technologies de l'Information et de la Communication à la place d'Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, ainsi que porte-parole du Gouvernement à la place du ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout[8].
Le 17 janvier 2024, lors d'une allocution télévisée, le secrétaire général de la Présidence, Guy Rossatanga-Rinault, annonce un remaniement du gouvernement de la transition[10].
Comparaison avec la composition initiale
Passant de 27 à 31 ministres, le gouvernement Ndong Sima II enregistre neuf entrées et cinq sorties.
1 ministre voit ses attributions élargies : Camélia Ntoutoume (Éducation nationale portefeuille élargi à la formation professionnelle) ;
3 ministres voient leurs attributions réduites : Adrien Mougougou (Santé perd le portefeuille des Affaires Sociales), Laurence Ndong (Communication et médias, porte parole du gouvernement perd le portefeuille des Nouvelles Technologie de l'Information), Maurice Ntossui (Eaux et Forêts perd les portefeuilles de l'environnement; du climat et du conflit homme-faune) ;
L'annonce du remaniement du gouvernement Ndong Sima II suscite de vives critiques notamment sur le passage de ministres délégués à ministres pleins de deux membres du gouvernement.
Selon l'article 35 la Charte de la transition le président de la Transition occupe les fonctions de ministre de la Défense ainsi que celle de ministre de l'Intérieur. Or, à la suite du remaniement du 17 janvier, ces fonctions ont été totalement transférées respectivement au Général de division Brigitte Okonowa et Hermann Immongault, sans que ladite Charte n'ait fait l'objet de modification. Le 19 janvier, l'avocat Anges Kevin Nzigou dépose un recours en annulation auprès de la Cour Constitutionnelle pour violation de la Charte de la transition[11]. Le requête est finalement jugée irrecevable par les huit juges de la Cour constitutionnelle, le 22 janvier, au motif que le dossier ne comporte pas le décret portant nomination des ministres visés par la requête[12].
Le 10 février 2024, la Charte de transition est modifiée pour permettre la constitutionalisation de la nomination de titulaires à ces ministères[13].
Composition
Initiale (9 septembre 2023)
La composition du gouvernement est annoncé le par le Premier ministre lui même à l'occasion d'un discours télévisé[14] :
A sa constitution le 9 septembre 2023, le gouvernement de la transition se compose majoritairement d'hommes (20 hommes et 6 femmes). À la suite de l'entrée de Laurence Ndong au gouvernement, le nombre de femmes passe de 6 à 7, puis de 7 à 8 après le remaniement du 17 janvier 2024[15].
Répartition partisane et politique
L'équipe gouvernementale est composée d'anciens ministres et membres du Parti démocratique gabonais, d'anciens opposants, ainsi que de militaires et membres de la société civile. Elle ne compte lors de sa composition initiale pas d'autre membre issu d'« Alternance 2023 », (la plateforme du principal candidat de l'opposition, Albert Ondo Ossa), que Ndong Sima lui-même[4]. Il faut attendre la nomination d'Alexandre Barro Chambrier pour qu'il en soit autrement[16].