le koguryŏ archaïque (ou koguryŏ ancien), la langue des écrits chinois du IIIe siècle[10].
le vieux koguryŏ (ou koguryŏ médiéval), la langue parlée durant le Moyen Âge, jusqu'à l'extinction de la langue[11].
le post-koguryŏ, qui correspond aux formes qui ont pu exister après l'extinction de cette langue. Selon Vovin, le parhae et le moyen coréen descendent du koguryŏ[12],[13].
Robbeets (2020), qui, comme Beckwith, soutient une origine japonique au koguryŏ, propose des subdivisions aux langues puyŏ. Ainsi, il appartiendrait au sous-groupe macro-goguryeo, lui-même appartenant au groupe macro-buyeo. Il aurait émergé durant le IIIe siècle, puis se serait éteint au VIe siècle[14].
Koguryŏ archaïque
Toujours selon Beckwith, le koguryŏ archaïque (ou maek, ou puyŏ-koguryŏ archaïque) était parlé au Sud de la Mandchourie, dans le Liaodong et à l'extrême-Nord de la Corée durant l'Antiquité tardive. Le ye-maek et l'okchŏ auraient été des dialectes du koguryŏ archaïque. À la suite d'une expédition des Wei durant les années 240, qui a étudié les territoires de Goguryeo et de Buyeo, des mots et des morphèmes grammaticaux ont été listés dans San kuo chih[15].
Vieux koguryŏ
Selon Beckwith encore, le vieux koguryŏ est attesté par des listes de mots, des morphèmes grammaticaux et des toponymes rédigées au cours du VIIIe siècle. Le Samguk Sagi, rédigé au cours du XIIe siècle, comprend des toponymes du centre de la Corée dont certains ont été identifiés comme d'origine japonique. Beckwith les interprète comme représentant la langue de Goguryeo, mais cet argument est rejeté par Vovin, Whitman et Robbeets[16]. Il note que ces toponymes sont également issus du royaume de Dongye, qui a précédemment été conquis par Goguryeo[17], il en déduit que les variétés puyŏ-koguryŏ auraient été parlées sur la côte orientale de la Corée, jusqu'à Jinhan[18].
La théorie la plus soutenue[19] sur l'origine de cette langue, est qu'il s'agit d'une langue coréanique de la branche buyeo[19]. Le livre des Wei, qui contient une liste de mots goguryeoans dont les racines seraient coréaniques, soutient cette hypothèse[20]. Cependant, sa position par rapport au moyen coréen (l'ancêtre du coréen et du jeju) est débattue. La théorie dominante affirme que le moyen coréen descend du sillan[21],[22],[23], la langue de Silla, qui, après avoir unifié la péninsule coréenne en 676[24], l'aurait imposé dans le reste des territoires, tandis qu'une théorie plus minoritaire et contestée suggère qu'il descend du goguryeoan[25],[26],[27]. Aucun consensus n'a encore été trouvé.
Une autre théorie sur son origine est la parenté avec les langues japoniques, dont les langues buyeo constitueraient la branche continentale[23]. Ces théories sont controversées. Le principal argument réside dans la liste des noms de lieux du chapitre 37 du Samguk sagi, qui comporte des toponymes dans les territoires au centre et au Sud de la Corée conquis par Silla, dont certains ressemblant aux langues japoniques[28]. Cet argument est critiqué car le cœur historique de Goguryeo ne contient pas ou peu de toponymes d'origine japonique[29]. Selon Whitman (2011), ces toponymes sont le reflet de la langue japonique qui était parlée à cet endroit-là (pseudo-koguryŏ), et pas la langue de Goguryeo elle-même[30]. De plus, des langues anciennement parlées en Mandchourie (jurchen et khitan) contiennent des emprunts coréaniques. Cela s'expliquerait selon Vovin par le fait que la région ait été politiquement dominée par Goguryeo puis Balhae (dont la langue, le balhae aurait été coréanique selon lui).
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Beckwith liste des mots et des morphèmes grammaticaux en koguryŏ archaïque et en vieux koguryŏ. Ils sont glossés et identifiés de manière certaine[35].
en moyen japonais : miso (en se basant sur l'histoire phonologique de ces trois langues, Vovin (2013) affirme que le coréen a pu être un donneur de mots pour le japonais et le mandchou[37].)
peigne du métier à tisser
en moyen coréen : pòtóy
en mandchou : fatan ‘une sorte de peigne utilisé pour travailler la soie sur le métier à tisser’
en vieux japonais : pata ‘métier à tisser’
éventail
en moyen coréen ancien : pwuchay, en moyen coréen : pwùchéy ~ pwùcháy
en jurchen : fus[h]eku
graine
en moyen coréen : psi
en mandchou : pisen
radis
en moyen coréen : mwùzwú (il s'agirait d'un emprunt relativement tardif, en effet : *mwuswu en proto-coréen > mwùzwú en moyen coréen.)
↑Encyclopedia of World History, Vol II, P371 Silla Dynasty, Edited by Marsha E. Ackermann, Michael J. Schroeder, Janice J. Terry, Jiu-Hwa Lo Upshur, Mark F. Whitters, (ISBN978-0-8160-6386-4)
(en) Christopher I. Beckwith, The Ethnolinguistic History of the Early Korean Peninsula Region: Japanese-Koguryoic and other Languages in the koguryo, Paekche and Silla kingdoms, Journal of Inner and East Asian Studies, (lire en ligne)
(en) Ho-Min Sohn, The Korean Language, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN978-0-521-36123-1)
(en) James Marshall Unger, The role of contact in the origins of the Japanese and Korean languages, Honolulu, University of Hawaii Press, (ISBN978-0-8248-3279-7)
(en) John Whitman, « A History of the Korean Language, by Ki-Moon Lee and Robert Ramsey », Korean Linguistics, no 15 (2), , p. 246–260 (DOI10.1075/kl.15.2.05whi).
(en) Juha Janhunen, Reconstructing the Language Map of Prehistorical Northeast Asia, Studia Orientalia, (lire en ligne)
(en) Ki-Moon Lee et S. Robert Ramsey, A History of the Korean Language, coll. « Cambridge University Press », (ISBN978-1-139-49448-9, lire en ligne)
(en) Martine Robbeets et Mark J. Hudson, Archaeolinguistic evidence for the farming/language dispersal of Koreanic, Oxford, Oxford University Press, (lire en ligne)
(en) Nicholas Ostler, Review of J. Marshall Unger: The Role of Contact in the Origins of the Japanese and Korean Languages, Journal of Sociolinguistics, (lire en ligne)