Gilles de Gontaut-Hautefort[1] est issu de la maison de Hautefort, branche aînée de la famille de Gontaut, famille noble originaire de la province de Guyenne. Il est le sixième enfant de Gilles, troisième marquis de Hautefort, lieutenant général des armées du Roi et premier écuyer de la Reine, et de sa femme Marthe d'Estourmel, dame d'Estourmel, de Templeux, du Mesnil et de Surville (vers 1632-). Le couple se marie le . Issu de la haute-noblesse, il appartient - selon l'expression de l'historienMichel Vergé-Franceschi à l'« élixir de cour ».
En 1696 à Toulon, Claude de Forbin reçoit l'ordre d'armer deux vaisseaux en Méditerranée, pour protéger les navires de commerce, et donner la chasse aux corsaires ennemis. Il est accompagné de Gilles de Gontaut-Hautefort[1]. Ensemble, ils se rendent devant Alger, pour forcer les Barbaresques à observer la paix. À hauteur de Majorque, ils s'emparent d'un bâtiment anglais qu'ils envoient à Toulon. Après quelques pourparlers avec les Algériens, Forbin met les voiles en direction de Céphalonie, d'où il revient bientôt pour aller croiser devant le phare de Messine. Alors qu'il était sur les côtes de Calabre, il force deux corsaires majorquins à s'échouer. Forbin évoque ce passage dans ses Mémoires.
« Mes deux Vaisseaux étoient de cinquante pieces de canon. Le second étoit monté par le Comte de Hautefort[3]. [...] Ces parages font très-dangereux pour les Marchands, je voulus mettre ceux-ci à couvert d'insulte, autant qu'il me seroit possible. Pour cet effet je détachai le Comte de Hautefort avec les deux Corsaires que j'avois pris. II fut à leur rencontre[4]. »
« J'ai ouï dire que le chevalier de Hautefort, capitaine de vaisseau, a des qualités qui nous conviendroient. Je crois que vous ne pouvez choisir mieux ; il servira comme de Relingue faisoit, et cela ne l'empêchera pas de faire son chemin dans la marine. Je suis persuadé que vous ne sauriez mieux choisir[5]. »
Dans ses Mémoires, Saint-Simon juge le chevalier de Hautefort avec sévérité:
« Hautefort, écuyer du comte de Toulouse, était un rustre qui, sans aucune vertu ni philosophie, s'était persuadé d'affecter l'une et l'autre pour se faire admirer aux sots, et sa place auprès du comte de Toulouse l'avait fait arriver à bon marché dans la marine[6]. »
Notes et références
↑ abcd et eMichel Vergé-Franceschi, La société française au XVIIe siècle: tradition, innovation, ouverture, Fayard, 2006, page 165. ISSN 1637-8407
↑Il descend de l'ancienne maison de Gontaut, dont la branche ainée ne porte plus le patronyme depuis son trisaïeul (Michel Vergé-Franceschi, p. 86)