Le comte Ferdinand de Relingue descend d'une ancienne illustre maison suédoise, les Relinguen, dont différents membres servaient le roi de France depuis de longues années. Dans ses Mémoires, le duc de Saint-Simon écrit qu'il est le « petit-fils d'un Allemand naturalisé en 1636 »[2].
En 1684, après le bombardement de Gênes, de Relingue - toujours au commandement du Bon - affronte au large du cap Corse trente-cinq galères espagnoles, napolitaines, génoises et siciliennes sous les ordres du marquis de Centurione. Après cinq heures de combat, deux galères ennemies sont coulées, trois sont hors de combat. Relingues parvient à manœuvrer et regagne Livourne avec 90 membres d'équipage tués[3].
En 1688, il croise dans la Manche. L'année suivante, il commande La Serpente et il est promu chef d'escadre le . Le , de Relingues avait reçu ordre d'aller avec huit vaisseaux au devant des bâtiments hollandais qui revenaient des Indes pour s'en emparer. Il devait en même temps passer devant Yarmouth et détruire tous les ouvrages que les Hollandais pourraient y avoir construits pour se livrer à la pêche.
C'est en qualité de chef d'escadre qu'il prend part à bataille de la Hougue, les 2 et , sur le Foudroyant, vaisseau de premier rang de 84 canons, qui sera brûlé. Durant ce combat, il commande la division contre-amirale de l'escadre bleue et blanche, avant-garde du vice-amiral de Tourville.
Le , sous les ordres de Touville, il est à l'avant garde de la flotte française qui attaque à Lagos au large des côtes du Portugal le convoi venant de Smyrne, escorté par des vaisseaux anglo-hollandais. En 1695, de Relingue est nommé commandant du port de Dunkerque.
Le , il prend part à la bataille navale de Vélez-Málaga dans l'escadre blanche sous les ordres du comte de Toulouse, à bord du vaisseau le Terrible, 102 canons. La jambe emportée par un boulet, il décède de ses blessures le . Il était premier écuyer du comte de Toulouse depuis . Son corps est inhumé à Paris, dans l'église du Noviciat des Jacobins (rue Saint-Dominique)[4].
Son éloge funèbre paraît dans le Mercure de France d' (p. 20), et dans la Gazette d'Amsterdam de 1704, no LXXXI ; son épitaphe, dans les Descriptions de Paris. Marguerite de Laigue, marquise de Leuville, sa cousine germaine et héritière, fait venir en France un neveu, Charles-Antoine, baron de Relingue, âgé de quatre ans et demi, et obtient pour lui des lettres de naturalité en (Dépôt des affaires étrangères, vol. France 395, fol. 444). Ce nouveau Relingue devient lieutenant-général en 1748.
Notes et références
↑Parfois trouvé sous son orthographe allemand Relinguen, Rehlingen, Erlingen ou encore Drelingen.
Prosper Levot, A. Doneaud, Les gloires maritimes de la France. Notices biographiques sur les plus célèbres marins, Arthus Bertrand éditeur, Paris, 1866, p. 426-427(lire en ligne)
(en) Lincoln P. Paine, Warships of the world to 1900 (lire en ligne), p. 20-21
Onésime Troude, Batailles navales de la France, t. 1, Paris, Challamel aîné, 1867-1868, 453 p. (lire en ligne)
Charles La Roncière, Histoire de la Marine française : La Guerre de Trente Ans, Colbert, t. 5, Paris, Plon, , 822 p. (lire en ligne)
Charles La Roncière, Histoire de la Marine française : La crépuscule du Grand règne, l’apogée de la Guerre de Course, t. 6, Paris, Plon, , 674 p. (lire en ligne)